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Une cause perdue !

On peut dire la même chose depuis si longtemps, qu’on pourrait dresser un compendium rassemblant connaissances et écrits haut de trois étages sur le calvaire des Palestiniens, livrés à leurs tourmenteurs israéliens.
Résolutions onusiennes, objurgations des grands États paternalistes à l’encontre de leurs fils hébreux chéris, reportages saisissants de journalistes indépendants, dénonciations des exactions de l’armée d’occupation, protestation de l’emprise progressive et jamais ralentie des colons, tout aura été dénoncé, commenté, débattu en vain dans tous les pays, y compris en Israël, sur la manière dont un État anéantit une population installée depuis des siècles sur un sol dont il veut la déposséder.
Tel-Aviv se moque de tout, fait la sourde oreille quand ça l’arrange ou hurle qu’on l’écorche et l’assassine, dès qu’un État ami fait une remarque.
Ce pays serait de mèche avec les Occidentaux qu’on ne pourrait faire mieux ! Les organes d’infos, presses et télés de l’UE filtrent volontairement ce que nous ne devrions pas lire ou voir venant d’un pays plutôt hostile à Israël ! Nous serions des sortes d’émonctoires des turpitudes d’une démocratie pour Israël et nous et dictature pour les autres.
Israël a une martingale, celle d’une diaspora qui s’entend à jouer l’insultée pour tout propos qui pourrait dans une juridiction amie, sinon complaisante, passer pour de l’antisémitisme. Cela empêche l’opinion occidentale de soutenir la cause palestinienne à fond dans ce qu’il y a de véritablement scandaleux : la poigne de fer de Tsahal sur un peuple désarmé et vaincu !
Quelques courageux en Israël dénoncent l’hypocrisie générale.
C’est le cas de Gideon Levy, journaliste israélien au journal Haaretz, qui titrait depuis Tell Aviv, en juillet 2022, après la visite de Jo Biden au Proche-Orient, « Biden signe le certificat de décès des
Palestiniens ».
Le Président américain était revenu sur la solution à deux États. « Pas à court terme », s’était-il empressé d’ajouter, autrement dit « jamais » semblait vouloir dire par son air satisfait son homologue israélien à ses côtés !
Et même si cette dernière hypothèse était envisagée, elle le serait par qui ? Par les Israéliens pardi qui se trouveraient immédiatement contredits par les colons implantés sur les territoires occupés, au mépris des conventions internationales et même parfois des interdictions d’Israël.
700.000 aujourd’hui, bientôt un million, comment recaser une pareille population à l’intérieur des frontières de leur pays. C’est impossible !

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Le courageux Gideon Levy pense que c’est une page qui se tourne, celle où les Palestiniens ont joué la carte de la modération et de l’Occident. « Désormais, avec les nouvelles lois contre le mouvement Boycott, désinvestissement et sanctions (BDS), et les définitions déformées de l’antisionisme qui tendent à l’assimiler à l’antisémitisme, les États-Unis et l’Europe sont perdus pour les Palestiniens, dont le sort risque de ressembler à celui des peuples indigènes des États-Unis ».
Israël poussera-t-il à une autre solution, celle de promouvoir d’autres Gaza, prison à ciel ouvert hyper gardée de toute part, y compris de la mer ? Les Palestiniens s’entasseraient dans des sortes de réserves comme les Peaux Rouges d’Amérique ! Il ne leur resterait plus qu’à vivre du tourisme et à monter des scénettes pour l’amusement de quelques riches vacanciers venus se divertir depuis des paquebots de luxe, amarrés non loin de la côte sous la protection, évidemment de la marine israélienne.
Depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967, la situation politique, diplomatique et sociale n’a été aussi désespérée pour ces pauvres gens. Les Palestiniens avaient déjà connu une traversée du désert après la création d’Israël en 1948, la liquidation de leurs directions politiques, l’expulsion de plusieurs centaines de milliers d’entre eux dispersés à travers les camps de réfugiés. Mais en 1967-1969, les organisations de fedayins avaient créé la surprise et occupé le vide laissé par la défaite des pays arabes ; une nouvelle génération prenait les armes et proclamait que la libération serait l’œuvre des Palestiniens eux-mêmes. La renaissance de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) avait signé le retour politique d’un peuple qu’Israël s’était promis d’effacer et avait permis à la Palestine de ne pas finir dans la honte et la résignation.
Ce passé semble déjà bien lointain. Les Palestiniens paraissent être abandonnés par les pays Arabes à l’exception d’une forte concentration de réfugiés arabes mais surtout palestiniens au Liban.
Ce qui fait craindre qu’une intervention militaire d’Israël dans ce pays n’est pas à exclure.
Les Occidentaux ont l’habitude des coups tordus venant de Tell Aviv. C’est à croire que l’invasion des Russes en Ukraine est le seul événement qui vaille et qu’une pareille incursion d’Israël au Liban ne vaudrait même pas cinq ligne de faits divers.

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