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L’insoutenable légèreté d’Alexander.

Les conclavistes sortent à peine de leur ergastule doré, qu’Alexander De Croo nous fait un tel portrait de l’avenir de la Belgique qu’il ferait fuir un demandeur d’asile d’Ouagadougou !
Le gros malin ! Comme si nous ne savions pas qu’avec leur politique, on flirtait depuis longtemps avec l’abîme des finances publiques !
Le gouvernement se doit de théâtraliser l’événement pour nous rappeler qu’il travaille de nuit sans supplément de salaire, dans un dernier round d’entraînement avant le match de mardi à la Chambre.
Le rôle de composition d’Alexander non maquillé devant les caméras est parfait. Il énonce la liste des malheurs belges, d’une voix lugubre. On se dit en l’entendant « aïe… à ya-yaïe », la douche froide c’est pour nous !
Prémonition, on n’avait pas tort !
« Le déficit excessif, le vieillissement de la population et la hausse des taux d’intérêt font exploser notre dette publique. Pour maintenir cette dette à un niveau raisonnable, il faudrait un effort budgétaire de quelque 45 milliards d’euros. Cela contraste fortement avec le flot incessant de mesures politiques prévoyant une augmentation des prestations, des dépenses supplémentaires et des réductions d’impôts permanentes. »
Autant le dire tout de suite, c’est tintin pour les pensions. Les longues durées au chômedu vont le sentir passé. L’imagination des MR est débordante. Ces libéraux à l’essorage de nos viandes vont se surpasser dans les prochains jours. Georges-Louis Bouchez est en pleine forme, il a son idée : réduire les dotations des CPAS au maximum. Faut le comprendre, il a le dos au mur, après la razzia sur les plus pauvres, si le bassinet n’est pas assez rempli du sang des victimes quasiment coventionnelles, ce spécialiste du péculat au PS devra se tourner vers les riches ! Il risque sa place, le pauvre homme !
Après cette bombe poutinienne sur les victimes civiles habituelles de l’Etat belge, Alexander nous parle comme si nous étions au niveau de la maternelle pour nous recommander des trucs simples afin de consommer moins d'énergie !
Le break délassant terminé, il revient sur l’état gravissime de nos finances publiques. « Selon les dernières estimations du Bureau du Plan, le déficit budgétaire global de la Belgique atteindrait 5,4 % du PIB cette année, soit la bagatelle de 31 milliards d’euros. La dette publique totale devrait rester au-dessus de 100 % du PIB. Cela équivaut à quelque 580 milliards d’euros. »
De l’aveu même des élites en didascalie « Il est peu probable que le gouvernement fédéral actuel améliore sensiblement cette situation. »

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Imaginons Béatrice Delvaux dans le coin presse à faire semblant de s’intéresser. Elle a déjà tout ce qui nous pend sous le nez dans un rapport de sa haute direction, branché en direct rue de la Loi.
Avec les élections en vue, il est quasiment certain que la situation ne sera pas meilleure lorsque le budget sera établi l’année prochaine, alors on traîne les pieds pour la saignée de celui-ci. Pas d’hallali triomphant pense « l’Haut lieu ». GLB qui s’apprêtait à servir le grand cerf cerné par les chiens, rentre son couteau de chasse dans son fourreau. Branché en direct par ses ministres au conclave, lui aussi attend des instructions de son Big Brothers, cousin de celui de Béatrice.
Les mauvais Belges (nous) semblent inconscients de la gravité du défi fiscal auquel nous sommes confrontés… Et Alexander de revenir sur le vieillissement de la population et des dépenses supplémentaires pour les retraites et les soins de santé.
Enfin l’aveu :
« …nous ne nous y sommes jamais préparés correctement. La réforme des retraites de ce gouvernement est également un coup dur à cet égard. Selon les dernières estimations, fondées sur des hypothèses assez optimistes, d’ici 2050, les dépenses sociales publiques annuelles seront supérieures de 4,1 % du PIB à celles d’aujourd’hui. Cela correspond à une facture annuelle supplémentaire de 23 milliards d’euros à partir d’aujourd’hui. »
Les âmes sensibles en sont presque à sortir les portefeuilles tout de suite.
Un vernaculaire bedeau n’a plus qu’à passer avec le chapeau du papa d’Alexandre pour débuter in situ la levée de fonds qui « sauvera » la Belgique.
Les socialistes se sont fait piéger en entrant dans la Vivaldi, Karine Lalieux la première !
Le reste est balbutié dans les sanglots étouffés : les taux d’intérêt qui augmentent, la dette publique qui grimpera à 200 % du PIB d’ici 2040, et à près de 400 % d’ici 2070 ! Les bourgeois craignent pour leur pognon !
Voilà, c’est fini. Chacun part de son côté. Bizarrement, personne ne semble affecté. Et pour cause, aucune mesure résultant de l’analyse d’Alexander De Croo ne touche l’environnement du premier ministre, surtout pas les diaristes. Ils sont en sérendipité d’un bon restaurant.

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