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RIFIFI au MR

Quand on est grande gueule, il faut assumer.
Élu à 62 % des voix à la présidence du MR grâce au clan Michel, Georges-Louis Bouchez, depuis, n’a pas cessé la politique du coup de menton à la Mussolini, poussant ce parti, traditionnellement au centre, vers une droite qu’il entend préciser lui-même sans participation apparente des autres membres historiques de son parti. On dit qu’il prend des ordres régulièrement chez le « Vieux », entendez Louis Michel. Mais, on en dit tellement au MR sur le président !
Exaspérant les anciens briscards de la politique qui se voient évincés des places lucratives par les chouchous du président, G-L Bouchez s’est constitué un beau matelas de haine, tandis que les frimeurs l’adorent, voyant en lui le double d’eux-mêmes.
La première bisbille qui mit vent debout le chef du groupe MR à la Chambre, Benoît Piedboeuf et Christine Defraigne, Jean-Luc Crucke, Alexia Bertrand fut le cafouillage de la désignation de Denis Ducarme à la place de Valérie de Bue au gouvernement wallon, jugée illégale. Il fallait bien recaser le candidat malheureux à la présidence du MR, pensait Monsieur Grande Gueule.
Comme tous les assoiffés d’emploi, tel Reynders ayant claironné toute sa jeunesse qu’il était liégeois de cœur, avant de ficher le camp à Uccle pour s’y refaire, le député fédéral MR Denis Ducarme déménage à Charleroi, pour oublier GLB et Bruxelles. Il y végète encore, en attendant mieux.
Mais GLB est un récidiviste du coup de menton. Le voilà désignant un nouveau foudre de guerre secrétaire d’État au fédéral toujours sans consulter personne et pour cause, c’est le petit dernier des Michel, Mathieu fils de Louis. On comprend tout de suite le deal passé avec le clan. « On te pousse sur l’estrade, mais tu mets Mathieu le pied dans l’étrier. »
Gros chahut dans le landerneau Avenue de la Toison d’Or. Les caves se rebiffent.
Le Bureau nomme un comité de surveillance, d’aucuns disent de tutelle afin de maîtriser l’énergumène président.
Comme dans tous les partis, les chefs rassemblent la doxa des militants par de beaux discours, mais ils finissent toujours par s’émanciper des emmerdeurs qui les empêchent de jouer solo. GLB ne déroge pas à la règle.

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On en arrive à l’affaire Crucke.
Jean-luc Crucke se voit évincé du gouvernement wallon par les MR, ses collègues, qui votre contre son budget, sur ordre de Georges-Louis Bouchez. Jean-Luc le prend mal. En signe d’apaisement, Bouchez veut le recaser. « Comme il a recasé Ducarme », pense l’évincé. Il refuse l’offre et entre en résistance.
Il paraît, en cette fin d’année 2022 qu’il a trouvé quelque chose qui pourrait faire mal au président Bouchez :
« Y aura-t-il un grand redécoupage politique, avec un nouveau « parti du centre », à côté du PS, du MR et d’Ecolo ? » écrit Sud-Presse. Des discussions ont lieu entre les dirigeants des Engagés, de DéFI et des gens du MR, dont l’ancien ministre Jean-Luc Crucke, chef des insurgés !
Le but : créer un nouveau bloc solide au centre, reste à voir combien de personnes au sein du MR feront le grand saut. Un nom est souvent cité dans mercato politique : Alexia Bertrand, figure de proue bruxelloise des libéraux, en désaccord avec le président Georges-Louis Bouchez depuis l’accession de Hadja Lahbib au poste de ministre des Affaires étrangères. Avenue de la Toison d’or GLB prend ça à la blague. Il a tort.
La rébellion au sein du MR pourrait entraîner un redécoupage du paysage politique.
Denis Ducarme reste muet. De lui peut dépendre beaucoup de chose, à commencer par un désertion en masse du MR au cas où le député rejoindrait les partis en discussion.
Les bruits qui couraient depuis longtemps sur la rébellion libérale sont maintenant avérés et la presse s’en empare.
Au siège du MR, on semble ne pas s’en faire. Le clan Michel ne s’aventure pas dans ce conflit possible. Peut-être que Louis songe à démissionner son poulain, à présent que son cadet à décrocher un secrétariat au sein du gouvernement De Croo ? Le Vieux aime jouer les sentimentaux, il ne l’est que pour les siens. Les autres ne sont que des pions dans sa stratégie familiale, exactement comme dans les familles maffieuses siciliennes.
Jean-Luc Crucke a-t-il le coffre ? On ne sait pas jusqu’où peut aller le ressentiment de quelqu’un qui a été humilié. Toujours est-il que le libéral wallon, régionaliste de surcroît, contrairement au belgiciste Bouchez, fait sa tournée.
Ça doit carburer ferme dans le camp Michel. GLB fait semblant de rien et joue son rôle habituel de bel ensorceleur, spécialiste des paroles en l’air.
Affaire à suivre.

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