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La lutte est partout !

Peste soit de la boutique et des boutiquiers se serait-on écrié au grand Siècle !
Aurait-on pu dire trois siècles plus tard que nous serions tous réduits à compter au sou par sou et que ce serait le résultat de la grande révolution industrielle qui a complètement tourné aux avantages d’une poignée de profiteurs au détriment des gens ?
Ne parlons pas des petits commerces de détail, laminés, bouffés par la crise, ni même des commerces de moyenne dimension, surtout de mode, avec un gérant responsable devant la Maison mère. Ils font partie, avec l’artisanat, d’une classe moyenne inférieure en voie de disparition, ce qui va faire imploser le système économique en Europe dans les prochaines années.
Parlons des grandes surfaces dont la logique est différente, avec un conseil d’administration et des actionnaires grippe-sous. Pour eux la logique reste la rentabilité, malgré la crise et l’inflation. Ils n’ont pas envie de finir comme Métro/MAKRO, la clé sous le paillasson et une trésorerie à sec.
Crise ou pas crise, il faut que ça rende, quitte à licencier du personnel et à automatiser les sorties de caisse par des robots-caissières !
Ces entreprises ont imaginé une stratégie bien dans l’esprit roublard et inventif d’investisseurs qui entendent rentrer dans leurs sous avec un bénéfice le plus juteux possible.
Lorsque les prix montent, le client réduit ses achats en fonction des sommes qu’il peut dépenser, comment les grandes surfaces tentent-elles d’éviter que le volume des ventes baisse ?... Mais en multipliant les stratégies pour faire dépenser plus.
Par exemple un produit vendu à 3 euros 99 pour 200 gr, conservera l’emballage identique avec le prix, mais le contenu sera de 175 gr.
Est-ce que le client se méfiera ? il s’en apercevra plus tard, et encore, à la consommation, quand il lui semblera que le produit est parti bien vite !
Cette stratégie nous vient d’Amérique, bien entendu. Elle y est connue sous le nom de “shrinkflation”. Les consommateurs achètent moins, mais dans un emballage de même taille et au même prix !
Il y a ceux qui anticipent sur les grands événements. Dès novembre ils font des pages de publicité autour de Saint-Nicolas, bien avant le 6 décembre, ils ont relancé la machine publicitaire sur le Père Noël.

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Pour vendre plus et éviter les pertes, les supermarchés multiplient les offres sur les produits presque périmés. Non pas dans le frais, c’est trop dangereux à cause des contrôles et des intoxications qui se révèleraient stratégiquement trop risqués, mais dans les conserves où les dates de péremption sont inscrites souvent en petits caractères sur le couvercle.
Achetés par le consommateur ces conserves grossissent la réserve de produits similaires dans les arrière-cuisines des ménages. Quand vient l’heure du choix, on ne se rappelle plus toujours à quelle date l’achat a été effectué. Au lieu d’être jetée par le supermarché, la conserve à date périmée, risque fort de terminer sa vie dans la poubelle du particulier.
Certaines grandes surfaces répandent des odeurs à l’entrée des magasins. Par exemple l’odeur de pain frais. Quant à placer des articles aux endroits stratégiques pour encourager l’acheteur à remplir son caddie, c’est l’enfance de l’art de la vente forcée. Le lait et d’autres produits de première nécessité seront disposés de telle sorte qu’il faudra aller au fond du supermarché et ainsi de passer dans des rayons que l’on ne fréquente pas d’habitude.
La vente limitée de certains articles laisse une impression de manque et fait vendre. En France, Lidl avait réussi son coup avec les claquettes ou les baskets Lidl aux couleurs de la marque. Elles ont déclenché un engouement important, et ont été revendues cent fois leur prix sur des sites d’enchères. Sortir des articles qui deviennent de réels phénomènes de mode, cela grâce à des promotions et une quantité limitée, est une très bonne stratégie. Souvent, lorsque le client se rend en magasin pour trouver l’article à la mode, il ne va pas le trouver en raison du nombre limité d’exemplaires, mais il finira par acheter d’autres articles.
Les services spécialisés ont l'habitude de placer les étiquettes de prix à des endroits stratégiques, souvent de manière trompeuse pour faire croire qu’un article est moins cher. Souvent, sur les articles en promotion, le pourcentage de réduction est très visible, mais le prix est difficile à trouver, et parfois, il n’est même pas indiqué ! Au final, le client ne se rend pas compte que la réduction est souvent seulement de 10 ou 20 centimes.
Pour ne pas se faire piéger, il faut noter ce dont on a besoin avant de partir, et effectuer des recherches. Cela vous permettra de connaître le magasin ou le prix est le moins cher pour chaque produit.
Que diable, si on m’avait dit un jour que j’en serais réduit à jouer les magazines de consommateurs, je ne l’aurais jamais cru !
C’est un peu une économie en temps de guerre, à laquelle nous sommes réduits. D’ici à ce que des vendeurs privés sillonnent les parcages pour nous vendre des produits de contrebande alimentaire, il n’y a qu’un pas.

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