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DES INÉGALITÉS.

Fichu monde ! Fichu système ! Les progrès des sciences et des techniques en économie libérale réduiraient la pauvreté à une peau de chagrin et donneraient à tout le monde les moyens d’entreprendre ? C’était même pour cette raison que le socialisme classique s’était déterminé à adhérer au système en abandonnant le principe de la lutte des classes.
Force est de reconnaître en entrant dans une nouvelle année, qu’il n’en est rien. Les économistes classiques ont trompé les gens. Le socialisme s’est intégré dans le libéralisme avec enthousiaste, à présent il ne sait plus que faire, se considère floué par la classe bourgeoise et ne suit plus les tenant du système qu’en traînant les pieds.
Les partisans du système ne désarment pas. Ils clament haut et fort que l’ouverture des frontières dans le cadre de la mondialisation, et les dérégulations qui l’ont accompagnées, ont permis de créer de nombreuses richesses, de sortir des centaines de millions de Chinois, d’Indiens de la misère et des pauvretés les plus dramatiques, de diminuer les privations dans un contexte d’échanges internationaux croissants.
Depuis quand, dans une affaire qui concerne l’Europe, va-ton chercher des arguments en-dehors du sujet ? Alors qu’il n’est pas prouvé que les Chinois et les Indiens nous doivent l’essentiel de leur actuelle progression économique ! Et que fait-on de l’Afrique dans ce bond en avant ?
Aurait-on oublié qu’en décentralisant nos entreprises vers l’Asie, nous n’avions qu’à l’esprit de faire travailler les peuples « sous-développés » à seule fin d’augmenter nos profits ?
Le constat est sans appel. Cette politique a aggravé les inégalités chez nous. Elles se sont amplifiées dans les dernières décennies. C’est ce que montre la stagflation qui sévit en Europe, en mettant sous le nez de tous la purulence du système et ce à propos d’un conflit à nos portes qui n’a rien à voir avec nos malheurs, tout au plus les a-t-il faits ressortir.
On constate un creusement des inégalités dans la plupart des pays industrialisés devant l’emploi et les revenus du travail, avec à la clé un chômage de masse comme c’est le cas en Belgique, notamment pour les moins diplômés, les jeunes et les femmes.
Les inégalités devant l’emploi entraînent des inégalités devant l’accès aux revenus et aux conditions de vie matérielles, ce qui conditionne les inégalités sociales. Comme dirait Bourdieu « l’ensemble ne peut qu’engendrer de l’inégalité dans les inégalités ».
On fait l’impasse en Belgique sur les disparités en termes de qualité de vie, le pouvoir de se faire entendre et de défendre ses intérêts et ses droits.

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Le gouvernement tient compte de l’avis des riches, surtout lorsqu’ils s’organisent en cartels, en associations d’intérêts, avec les moyens de financer leur organisation, comme la FEB et les clubs caritatifs, tandis que les organisations syndicales restent dans des défenses corporatistes et ne prennent la mesure de la pauvreté qu’à travers les revendications de leurs affiliés, abandonnant à leur sort toutes les autres victimes de cette société inégalitaire.
Certaines structures sociales comme l’école peuvent accroître ou réduire des inégalités initiales. Un enfant né dans un milieu analphabète a peu de chances d’être lettré, excepté s’il accède à sa scolarisation avec l’aide extérieure d’un substitut, afin de pallier aux connaissances limitées de son milieu. Beaucoup de gens confrontés à des inégalités ressentent un sentiment d’injustice du fait des inégalités qu’ils subissent.
Les économistes libéraux tiennent des propos à ce sujet qui sont des supercheries. Selon eux, ce serait à l’acteur seul d’émettre une préférence pour les études, le travail, les revenus, les loisirs. Ce serait une erreur fatale que de conditionner ou d’harmoniser les comportements.
Dit autrement, toute recherche d’une société égalitaire serait suicidaire car synonyme d’uniformité, d’inefficacité, de contre-productivité et finirait par devenir totalitaire. Seule l’égalité juridique des individus est essentielle. Pour le reste, l’efficacité économique exige des incitations, des prises de risques, de la concurrence. On peut même considérer que les inégalités sont source de progrès dès lors qu’elles améliorent le sort des plus défavorisés (théorie de Rawls).
Une inégalité est juste si elle permet d’accroître le revenu des plus pauvres davantage que ne le permettrait un statu quo. Qu’importe si la croissance économique est l’objectif majeur de toute société pour peu qu’elle réduise les inégalités. Le cœur du débat est donc de savoir si le libéralisme économique est à même de limiter les inégalités bien plus que l’absence de ce même libéralisme.
Le hic dans cette belle théorie en usage en Belgique depuis toujours, le libéralisme aggrave les inégalités plutôt qu’elle ne les corrige, d’après tous les constats récents. Nous devons le doute aux Trente glorieuses (1945-1973), qui fit illusion à une époque où le paternalisme agissait encore. Il est piquant de voir la paternalisme resurgir dans les efforts de l’État à compenser par des aides, les défaillances du système, moteur des inégalités.
Le libéralisme ultra ne s’embarrasse pas de règles sauf celles des règles du marché ; ses opposants dénoncent son caractère arbitraire, injuste et humiliant.
Lutter contre les inégalités et les pauvretés relatives et essayer de faire que chaque acteur ait l’espoir d’améliorer ses conditions de vie est un objectif des gauches. Toute régulation, des mécanismes du marché, doit être exploré. Ce que le PS ne fait pas..

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