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Vacances à Dubaï !

Ce qui perd un haut fonctionnaire, comme un ministre, c’est l’illusion de se croire intouchable. Cela commence par de petits écarts, des passe-droits. On prend l’habitude d’interpréter les règlements, puis on en vient aux lois. Arrive le moment où la distinction des pouvoirs accordés à la fonction n’a plus de repères autres que ceux que l’on détermine soi-même, toujours plus larges au fur et à mesure de la montée en puissance dans les assemblées et les réunions politiques dans lesquelles barbotent inférieurs et supérieurs. C’est là que s’égare le mieux le distinguo entre possible et impossible, trompé par l’excessive déférence jusqu’à l’obséquiosité qu’il apprécie autour de lui, le ministre ou le haut fonctionnaire se fourvoie alors si ouvertement qu’il finit par l’initiative de trop, l’indélicatesse flagrante impossible à rattraper.
Frédéric Janssen et Jean-Claude Marcourt ont déjà défrayé la chronique des scandales au Parlement Wallon, après qu’une plainte de la moitié du personnel ait été déposée devant l’Assemblée sur le comportement du greffier de l’Assemblée. Tyranneau à ses heures, insultant « ses têtes », le greffier avait acquis au cours des ans une réputation de scrogneugneu d’adjudant-chef à la Courteline.
Jean-Claude Marcourt se voyait emporté par le scandale comme étant le président du Parlement ayant soutenu et protégé le greffier.
On est ici dans les anciens travers du PS à la base de beaucoup de scandales, donnant l’image peu flatteuse du parti après l’assassinat d’André Cools, que révélèrent les conclusions du formidable travail de la juge Ancia. Il se pourrait que ces turpitudes fussent inhérentes à la cupidité des Hommes d’État que ce parti fournit toujours à la Wallonie et à l’État, par la grâce du soutien des électeurs.
Ce serait une sorte de tare du socialisme corrompu par son ralliement à l’économie capitaliste. Bien entendu, tout n’est pas vertueux ailleurs, loin de là, mais cette constante à défrayer la chronique des scandales à quelque chose d’interpelant.
Et justement, de nouvelles révélations font état de frais de voyages et de déplacements anormalement élevés du greffier, Frédéric Janssens, qui était accompagné, de Jean-Claude Marcourt, lorsqu’il s’est rendu à Dubaï.
Que diable !... qu’est-ce qu’un huissier, même en chef, allait faire à Dubaï ? Et Marcourt ! n’y avait-il pas des pays plus intéressant à visiter, en supposant que d’autres expositions où figurent la Wallonie, n’ont pas besoin de Marcourt et encore moins de l’huissier Janssen, pour tenir un stand à la gloire des fromages du Pays de Herve.
Après des faits de harcèlement moral et l’explosion des dépenses liées à l’extension du Parlement wallon, voilà la « mission » à Dubaï qui refait surface. Par une sorte de fatalité, c’est à la fin du jugement définitif d’Alain Mathot à propos des pots de vin dans l’affaire de l’usine de traitement des détritus de Herstal, qui condamne l’ancien ténor à de fortes amendes et à de la prison avec sursis, ancienne tête de gondole de la grosse section liégeoise du parti socialiste de la rue Sainte-Véronique et membre influent de la Loge de la rue Fabry.
Décidément, ils le font exprès !

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Le montant du déplacement à l’exposition universelle à Dubaï avoisine les 19.000 euros. A une époque où Elio di Rupo crie famine à la Région et aux difficultés des ménages qui ne devraient pas leur échapper, des responsables politiques dilapident l’argent public dans des voyages luxueux.
Les deux compères se sont tapés la classe business côté transport, des chambres dans un hôtel luxueux à presque six cents euros la nuit. Enfin, « une guide » aurait été payée pour accompagner la délégation. L’Escort-girl les aurait soulagés de 3.446,22 euros pour quatre jours.
Les dépenses de ce voyage posent clairement problème, puisque les montants sont tout à fait excessifs. Ils dépassent clairement ce qui avait été mis sur la table au moment où ce projet a été discuté, hurlent les écolos.
Un petit copain des deux joyeux représentants wallons, André Frédéric, chef de groupe PS au Parlement wallon, vole à leur secours : "C’est toujours facile de réexpliquer le match quand il est fini (l’escapade avait cependant lieu avant la coupe du monde) tout le monde a un avis, tout le monde sait comment il fallait faire. Une fois qu’une décision est prise, ce sont les services du greffe qui organisent les déplacements et ce n’est pas moi qui réserve les billets d’avion".
L’écran de fumée est déjà en place pour envelopper les frais dans un flou artistique. Jean-Claude Marcourt au journal Le Soir explique avoir participé à ce déplacement, sur base d’une décision prise par le bureau élargi du Parlement auquel participent tous les groupes politiques. Concernant son voyage en classe affaires, il avance que c’est la règle dans la plupart des institutions, quand le vol dépasse une durée de 5 heures.
Les fesses de ces messieurs seraient sanguinolentes après cinq heures en classe touriste ? On demande à voir.

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