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On tuera tous les affreux.

Aux malheureux que nous mettons en cage.

Essai de phénoménologie appliquée.

Des moments, vous êtes si fatigué que plus rien n’intéresse, même l’argent, pourtant mignardise qui a tant d’adeptes absolus dans l’immense souk qu’est devenu le monde. Vous verriez mille euros à vos pieds, prendriez-vous la peine ?
Lumbago, honte… non, flemme supérieure… marre de tout.
Une société d’SS, tout ce qui n’est pas expressément permis est interdit, absolue connerie humaine perceptible d’un ministre de l’intérieur à l’autre… ça vient.
Poussez pas derrière, y en aura pour tout le monde.
On déguste déjà. On attend l’étron final, l’énorme chose brunâtre et confondante qui tonitrue au micro qu’un peuple par sol, ça suffit !
La matraque sur le coin de la gueule, le héros aux urgences, Toto s’applique tout de suite.
Comprennent vite, les gens. Faut la manière.
Le cuistot pas au point qu’on menace de passer dans son court-bouillon, craque plus du tout d’allumettes ! (L.-F. Céline)
L’humain n’est à l’aise qu’à la baraque, cette bonne vieille turne en bois pourri d’un camp où t’es soixante à échanger les totos. N’a jamais aimé conduire sa vie, l’humain. Arrive un moment, dépendance absolue, les capos pensent pour toi. Ça permet le rêve. On rêve de la cellule idéale, la bien chaulée où on se déroule les cakes à quatre dans la faïence. On s’encourage d’un tricard l’autre. On s’applaudit. Tout le monde pousse pour c’ui qu’est assis. Simenon en a déculotté d’autres. Y a des obsédés en cellule pour moins de tapageuses parties de braguettes que lui. Comme quoi les Autorités… Ça fluctue et ça donne aussi dans la danseuse… La morale quand elle va au musette, c’est quelque chose comme l’érection permanente.
Vas-y Joséphine !...
On y va, à la baraque… on y va !
Rien que des avantages. Tu punaises qui tu veux sur ton armoire. T’as plus d’angoisse, plus de Bernard-Henry Lévy, plus de phrases d’Alain Finkielkraut, rien que le cul de Marilyn qu’on mate couché sur la paillasse. T’es tellement loin de la théorie du jugement dans le psychologisme que tu peux parler d’Heidegger au maque qu’est tombé sur dénonciation d’une Javanaise qui la veille le suçait encore avec frénésie, sans qu’il te foute une main sur la gueule.
Faut voir les loqueteux du monde entier qu’on refoule, qu’on grillage dans nos belles contrées, comment on leur explique qu’il y a plusieurs sortes d’humains, qu’eux sont pas humains du tout, pas des bêtes non plus, même qu’i’ s’ fraient refouler à la SPA.
T’as vu l’idée venue d’ailleurs qui fait son chemin, le mur Sharon ! C’est-y pas la belle idée ? Qu’on les voie plus les autres ! On se refait le tracé d’Abraham, les belles palmeraies et les dattes par ici… le sable aux bicos, par là !
Nous, sans muraille, du moins pas encore, on a les plus performants schupos d’Europe. Tous aux créneaux, des fois que des Ab Del Kader joueraient les Godefroid de Bouillon à l’envers…
Si ça continue, parole, on va remonter les casemates du mur de l’Atlantique !
« Alarm ! »… non, c’est un crevettier qui rentre à Ostende.
C’est-y qu’on est bien dans notre baraque, loin de tout ça…
Nous, qu’est-ce qu’on veut ? Des baraques à nous qu’on y pourrisse entre nous et qu’on nous foute la paix.
On prendrait les calmants ensemble avant d’aller dégueuler notre connerie dans d’autres baraquements, en tôle ceux-là, avec des bouts de tubes, des fils, enfin de tout pour faire la belle usine, où c’est qu’est content le connard pour la semaine.
De l’autre côté de notre mur subliminal, ont veut déguster aussi ! Normal, puisqu’on leur a tout pris ! La réussite, avec de la tarte aux poils pour tous les obsédés du plaisir, la nouba à outrance, pèpère au tam-tam et la moukère à la transe nerveuse sur le lit vibrant à eau, c’est le programme. Tout le monde à poil, certes… mais sans oublier le respect. Le voile du rituel, exigence absolue, pas de cheveux dans le yaourt, s-v-p, Dieu interdit le cheveu… même dans la soupe et du moment qu’on voit les fesses…
C’est l’image que nous donnons qui les travaillent les impétrants, une image bien hollywoodienne, tellement remplie de nichons que tu vois plus la gueule du boss derrière les mamelons. Tous les sicaires (les assassins gagés si tu veux) à la gègène comme au bon vieux temps de l’Algérie Vranzaize. Guignol absolu... On t’en met une giclée de 220 dans les couilles, amicalement, à la patriote... Faut voir comme ça excite.
T’étonne pas que ça rapplique comme la mouche qui s’attend au petit sec ligneux et qui a l’heureuse surprise de se mettre à table en pleine diarrhée !
Non, je te jure. Je suis fatigué Je ramasse plus rien. Je me penche plus.
Tiens, j’irais bien fienter un peu place Saint-Paul, le si bel endroit-urinoir fascinant. On a envie d’y lancer son jet dans le fichu entonnoir dégueulasse, d’y ajouter l’horreur personnelle aux autres, en couches superposées si épaisses qu’on voit plus si on pisse dedans ou hors son froc. Question œuvre d’art, l’urinoir de Duchamp à côté, c’est plutôt pâlot. Contre les murs consacrés de la cathédrale de Liège, c’est plus olfactif. Ça cogne terrible. L’autre jour, authentique ! un jeune mec s’y branlait sur les marches. L’absolue dépravation dans l’endroit le plus absolument dégueulasse… S’y j’avais eu mon Canon …en aurait de la pelloche faits divers pour en face chez Sud-Presse.
Même les mouches supportent plus, faut qu’elles montent au journal changer d’air vicié. Dans l’élan, elles déposent sur la moquette de direction des senteurs délicates. Hommage sans doute au nouveau matelot qui prend en main le radeau de la Méduse. Oui, oui, les pisse-copies ont un commandeur du blitz qui va sauver le coffiot de l’actionnaire.
Ah ! les bourgeoises des apparts trois chambres de la place Saint-Paul ont bien de la chance. Elles connaissent pas, sinon à voir de loin en tournant la tête et encore prudentes, l’étonnant édicule, des fois qu’on croirait qu’elles matent les queues.
Pourquoi on ferait pas des réunions d’urinoir ? Hein, pourquoi ? De ces débats sur l’image de marque ? Si ça les décourage pas la vue du résultat de vingt-cinq ans de prostate en sécrétion discontinue, nos touristes mosans, nos forces vives ? Pourquoi on ferait pas des discours sur l’écologie, par exemple ? Je lance un appel à mon idole. Evelyne Huytebroeck, si tu m’entends, je m’occupe de tout, de toi, de la sono, des prospectus, des orateurs, sans condition…
Les raisons qu’on n’y voit jamais aucun pigeon picorer dans les flaques ? La sauce autour du croûton ! C’est pourtant relevé. Les pigeons sont pas gastronomes, voilà tout.
Comment qu’on est beau avec ou sans ARCELOR ! Les délégations à pied d’œuvre, direction l’urinoir…. Tous les chefs à la miction, une, deusse, troisse… puis aux pets. Le pet entre hommes, ça noue des liens. Peut-être bien qu’on n’en serait pas là… Guy Dollé et Francis Meir contre Potier, en match poursuite sur les basses fréquences. Là, je parie Potier. Il doit avoir un de ces calcifs…
Parce que, mes chéris excentrés d’ailleurs, si ça vous tente Hollywood, faut prendre le paquet, faut pas choisir. Est-ce qu’on poigne dans les cerises sur la Batte le dimanche matin pour voir si elles pourrissent pas par en-dessous, non, mes carnes, faut prendre ce que la marchande vous donne. Faut prendre tout, mes biches.
Autrement, c’est pas la peine.
Maintenant si vous voulez une confidence, oui, c’est tout pourri en dessous. C’est pourquoi nous on mange plus que la couche qu’on voit, ce qui reste, c’est pour les mouches des pays en voie de développement. Si vous en voulez ? Faudra attendre un ministre de l’intérieur plus futé. Un guignol qu’aura compris que pour se débarrasser de la pourriture qui s’accumule, aura pas assez des gens de nos baraques… Faudra bien zyeuter vers les baraques des autres.

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