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Bagdad café : l’addition !


Cela n’a pas le même effet quand c’est la Côte d’Ivoire ou les USA qui pète les plombs. Le premier doit faire gaffe, le second s’en fout.
Il y a six mois contre l’avis de tout le monde (sauf Israël, la Grande Bretagne et quelques européens inconditionnels), Bush a liquidé Saddam Hussein.
On n’est plus aujourd’hui à prétexter des dépôts en Irak de saloperies bactériologiques que tous les grands Etats possèdent. Il n’y avait rien. Pas non plus de galeries secrètes qui logeraient Saddam sous Bagdad et des camps d’Al-Qaida dans le sable du désert. Rien que des dattes et des cachots.
Après la guerre éclair, loin de faire du tourisme, les GI ne contrôlent pas grand-chose surtout dans les villes.
La CIA et le FBI concentrent en eux toutes les plaies du pouvoir US, absence d’infiltration chez l’adversaire, impréparation pour l’occupation du terrain, manque d’interprètes pour les interrogatoires. A croire que la fine fleur combattante de Bush s’attendait à ce que – comme au tennis – tout le monde parle l’américain en Irak.
Cette façon désinvolte de prendre possession d’un pays n’a pas plu aux habitants, au début favorables aux Américains qui avaient à leur crédit la fuite du dictateur.
Comme l’affaire tourne vinaigre, les Nations Unies, enfin sollicitées, peinent à trouver des militaires qui acceptent de mourir à la place des vainqueurs.
Profitant de la haine montante, Al-Qaida infiltre les frontières depuis la Syrie et l’Iran et s’en donne à cœur joie dans le carnage quotidien.

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Ce que voyant, Bush change son discours. Ce ne sont plus des armes « interdites » qui ont provoqué le conflit, mais la suite du combat du 11 septembre contre le terrorisme international. La preuve, en Irak « où nous resterons pour le combattre ».
Les rares « combattants » de l’Islam pincés l’explosif à la main sont presque tous des saoudiens infiltrés bien après les combats de mai. Qu’importe l’Arabie est loin d’Israël et Bush a besoin du pétrole de ce pays. L’Arabie n’est donc pas un pays terroriste comme la Syrie pourrait le devenir attendu que Sharon, l’ami de toujours des Américains, commencent à lorgner du côté de ce pays hostile.
Ce que la CIA est juste parvenue à faire comme diversion, ce sont des attroupements au Liban contre les forces d’occupation syrienne. Pour le reste, Bush doit se dépêtrer tout seul du piège où il s’est enfermé lui-même et ce avant les élections de l’année prochaine.
Avec les trois polonais envoyés en renfort et les mercenaires anglais, l’opinion américaine n’espère pas que demain il ne mourra plus aucun Américain en Irak. Donald Rumsfeld, secrétaire à la défense et Colin Powell, secrétaire d’Etat, craignent un enlisement comme au Vietnam.
Bref, tout le monde broie du noir.
La seule consolation vient de l’Europe.
C’est la Belgique qui a ouvert le bal avec la mise au placard de la Loi de compétence universelle. Puis les autres pays sont venus faire amende honorable. Pour l’OTAN, il n’est pas question de créer une armée européenne rivale, mais complémentaire. Les fonds de reconstruction de l’Irak seront en partie financés depuis les banques d’Europe. A juger l’ampleur des destructions que font les kamikazes, ces fonds seront bien vite insuffisants.
Certes, l’avis du citoyen est nul dans ce pays, n’importe, simple question : pourquoi ne pas en faire autant pour les destructions délibérées que l’armée terroriste israélienne occasionne aux habitations des Palestiniens et prévoir un fonds de reconstruction là aussi ?
Les semaines à venir ne devraient pas changer grand-chose.
Les Américains continueront de perdre un homme par-ci, par-là. Les Irakiens enrageront de voir qu’ils ont simplement changé de dictature. Les CIG (Conseil intérimaire de gouvernement (irakien) poursuivront leur lente descente aux enfers de la collaboration avec « le grand Satan ».
…et Bush, comme papa, fonce à toute vapeur dans la zone rouge de l’opinion, juste ce qu’il faut pour perdre les élections !
Ne nous leurrons pas. Le Président US a besoin d’un coup médiatique. Poussé par son Pygmalion israélien, il regarde d’un mauvais œil la dictature syrienne laisser passer le matériel de guerre de Saddam qui n’a jamais servi, dans les deux sens de la frontière. La Syrie sert actuellement d’atelier de maintenance. Le personnel est constitué de l’armée « spéciale » de Saddam qui n’a pas tiré un seul coup de feu et qui reste à l’arrière pour soutenir les kamikazes étrangers qui affluent depuis l’Iran et l’Arabie saoudite.
Ce serait une carte à jouer pour Bush qui se voit bien en Godefroid de Bouillon.
Si les sondages ne remontent pas et que l’électeur américain reste à plus de 50% sceptique quant aux chances d’en finir avec le terrorisme dans des délais raisonnables, surtout en Irak, Bush pourrait bien tenter le coup en Syrie.
Dommage que maître Pierre du procès Cools n’est pas sénateur américain, il aurait trouvé une formule pour récuser… pardon, pour l’impeachment de Bush.

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