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Michel Vaillant : le retour !

J’arrive pas à y croire.
On est tous là, sportifs, devant nos bières à parler sport.
Sur le foot on est d’accord. C’est pas à la buvette du Standard qu’on en prend une.
Faut dégager. Chez Poilu, on sert à la pression.
Après trois tournées de 33 on se sent mieux. Voilà que Fernand qui a une Lada de 87 se met à parler des sports moteurs.
Le sport moteur, c’est simple, tu te mets le cul dans un baquet qui développe trois cents chevaux. Tu tiens bien le volant avec tes antidérapants, puis tu fais ce que le co-pilote te dit.
Ça donne à peu près : « gauche ¾, tire droit, retour 3, droite 1/10, léger, fonce, appuie, nom de dieu ! ».
La parlote change selon que t’es Peugeot ou Toyota, mais ta base est internationale.
T’es dans le baquet, t’as plus qu’à suivre. Si l’autre passe un relevé, tu t’en aperçois tout de suite. Tu te plantes dans le décor. Quand, i’ a pas trop de casse, c’est le mec que t’as failli écraser qui pousse au cul de ton engin pour te sortir de l’ornière. Sympas les gens ! Cons, mais sympas…
- Mais que j’y dis, à quoi ça sert d’enseigner la prudence aux jeunes, si c’est pour voir des cons qui se foutent du code de la route et qui, de temps en temps, quand le dérapage est moins bien contrôlé, t’en balancent un en l’air… ce qui n’arrête même pas la course quand ceux de l’hélico ramassent les morceaux !
Ça les fait pouffer ma réflexion.

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- Tu connais rien aux sports moteurs, mec, me fait le grand Charles.
Le grand Charles c’est ç’ui qui en a mis une dans la gueule à un supporter d’Anderlecht après le 3me du Standard, comme ça, pour le fun.
Je suis pas soûl, c’est eux qu’ont bu et qui me prennent pour un manche !
Charles pue l’alcool, l’autre, le Fernand vaut pas mieux. Hébété, il suit plus… fait plus que vroum… vroum en matant le cul de la patronne dans son cintré cache fesses. Elle s’insinue entre les tables, morceau par morceau, pour pas déranger et risquer de nuire à la marchandise. Jean dit Johnny, comme tous les Jean, dodeline devant mon nez, l’air de me considérer antisportif.
L’idée que je suis pas sportif les requinque. Y a plus con qu’eux ! Ils en étouffent de bonheur.
- On le savait que t’étais pas sportif, banane… mais à ce point là !
Johnny attrape Louise la patronne au bras, retour d’une comptée. Faut qu’elle les entende que c’est pas possible un blaireau pareil, pourtant supporter des Rouches !
- Ah ! dis, t’as vu notre Michel Vaillant ?... eh bin !… il est pas sportif Hi hi… !
Elle a pas entendu, mais elle fait le compte. Trois se marrent pour un qui fait la gueule. C’est donc les trois qui ont raison.
On lui raconte. Pendant que son mari, dit Poilu (parce qu’il n’en a plus su sur le caillou) est à l’expresso, elle a 30 secondes à sacrifier aux bons clients..
Elle se bidonne de la connerie du Michel Vaillant qu’aime pas l’auto… qu’est pas sportif automobile. Ah ! qu’elle est bonne, dans un club où tout le monde l’est.
Ses trois colliers en sautoir tressautent, tant son bonheur communique à sa forte poitrine un séisme venu du ventre.
- C’est ça qui fait avancer la mécanique, le sport, chouquet… qu’elle fait en frottant son bide contre ma joue….
- T’en serais encore au gazogène banane renchérit Charles.
Johnny aime pas entendre des mots qu’on comprend pas, comme gazogène. Ça le perturbe.
Fernand est tellement bas sous la table qu’il a le nez quasiment sur la touffe de Louise.
Comme il souffle comme un ventilo pour récupérer… la grosse, ça la chatouille. Elle recule et donne du cul en plein à la table voisine, renversant deux bières…
Merde, elle rigole plus. Elle marche aux bénéfices, pas aux pertes. Elle éponge et déjà revient avec deux fraîches, en tirant la gueule.
Elle serait plutôt pour qu’on foute la paix à Michel Vaillant.
- C’est pour la maison, qu’elle grogne en posant les deux bières et en jetant un regard noir à Fernand.
Elle veut plus nous en reservir un. Poilu lui donne notre compte. Elle replonge vers nous avec notre papier au bout de la pince à linge maison. Elle aime pas les gens qui font vroum…vroum…
- Et foutez pas le camp avec la pince, qu’elle braille pour nous humilier.
- Faudra voir à aller voir dit Johnny
- Ouais, se rappelle Charles, en voyant l’état de Fernand, c’est lui qui fait Bob. Y a que lui qui sait conduire sa Lada !
- C’est rien gueule Johnny, je serai son co-pilote. L’aura qu’à suivre mes instructs au volant.
- Tu vois, fait Charles, sentencieux, tu vois à quoi ça sert les rallyes ? Si Johnny avait pas été un ancien du circuit, comment qu’on aurait fait pour remonter sur Engis avec le Fernand qu’est bourré ?

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