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Des travailleurs heureux.


(Belga) La satisfaction générale des travailleurs néerlandais et belges était plus élevée en 2003 qu’en 2002, selon une enquête réalisée par le bureau d’études néerlandais Effectory.

C’était sous un meuble, l’aspirateur me l’a ramené avec un attagène momifié, mort de faim depuis que j’ai remplacé le tapis par du parquet.
La manie que j’ai de lire un journal les ciseaux à la main m’a fait couper cette information Belga indatable.
On se demande comment diable a pu se faire cette enquête-là : « La satisfaction générale des travailleurs néerlandais et belges était plus élevée en 2003 qu’en 2002 » !
Il paraît que c’est le bureau d’études « Effectory » qui a initié cette information.
Si l’attagène faute de laine s’était pris du goût pour le papier, je n’en serais pas à me récrier « Ah ! les cons… », mettant dans le même sac, GFR le journaliste, l’agence Belga et Effectory.
GFR, initiateur de l’article, a échappé à une notoriété suspecte grâce son anonymat.
C’est trop beau pour ne pas publier le chef-d’œuvre in extenso.
« Les travailleurs se sont essentiellement montrés satisfaits en ce qui concerne les salaires et la pression de travail. Par contre, le bât blesse au niveau des collègues. Cette enquête a pris en compte huit aspects qui déterminent la satisfaction du travailleur. En règle générale, en 2003, le taux de satisfaction des travailleurs a augmenté de 1,2 pc par rapport à l’année précédente. Le bureau d’études lie cette augmentation de la satisfaction à la situation économique générale: la plupart des travailleurs sont heureux d’avoir un travail. La plus grande satisfaction concerne les salaires malgré le fait que ceux-ci ont peu augmenté dans les différents secteurs. Le point le plus négatif est à attribuer à la relation avec les collègues qui peut parfois poser problème. (GFR) »

Il y a une deuxième lecture possible du rapport d’Effectory.

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Le taux de 1,2 % de satisfaits en plus : « en plus » par rapport à quel pourcentage de salariés questionnés sur l’ensemble des travailleurs ? On ne le sait pas. Toutes les professions étaient-elles représentées et quelle était la proportion de la maîtrise par rapport à la base ? Mystère.
Bref, c’est toute la technique du sondage d’Effectory qui ne nous est pas connue.
« Le bureau d’étude lie cette satisfaction à la situation économique. » Certainement pas celle de la conjoncture en 2002 qui était mauvaise. Par contre, une conjoncture personnelle… quand on est chômeur, qu’on vous embauche même au minimum des salaires pour balayer la cour et ranger le stock, peut paraître aux yeux de sondés trier sur le volet, une situation économique favorable.
Par contre l’ambiance est en général franchement mauvaise écrit Effectory.
Disons plutôt que l’ambiance est merdique. Vraiment que les salaires aient peu augmenté, on n’en doute pas ! Que cette augmentation ait été en dessous de l’inflation nous en sommes persuadés.
Alors, il reste quoi de cette « information » Belga ?
L’ambiguïté d’un sondage el l’indignation que l’Agence Belga puisse nous la servir telle quelle. Sans doute.
Et aussi du vent dans les branches de sassafras et une formidable envie du lecteur de dire « ta gueule » à GFR.
Décidément, des informations pareilles n’incitent pas à lire.
Pour consoler le lecteur de ces navrantes nouvelles, rien de tel qu’une petite phrase de Baudelaire : « L’homme d’esprit, celui qui ne s’accordera jamais avec personne, doit s’appliquer à aimer la conversation des imbéciles et la lecture des mauvais livres. Il en tirera des jouissances amères qui compenseront largement sa fatigue ».
Si ce mot du Maître peut adoucir le courroux des mal sondés…

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