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Biais motivationnel chez les Michel.

Drôle de démocratie au MR !
Le sprint pour la présidence découvre des mœurs bizarres chez les gros bras du parti.
Les Dudus (Ducarme et Duquesne) ont disparu sans laisser un grand souvenir. Restait à Louis Michel de propulser Charles, le fils aimé, sur la plus haute branche.
On connaît sa manière de procéder : réunion préliminaire, entrevue informelle, en-dehors des instances superbement ignorées. Las ! le fils, malgré les intrigues, ne plaît pas. Sa jeunesse, son inexpérience, le favoritisme éhonté dont il a déjà été l’objet, ne plaident pas en sa faveur. Même ceux qui n’avaient rien à refuser à la famille se sont défilés.
Ce qui fait que, Didier Reynders, le candidat naturel, est apparu comme une évidence.
On connaissait les ambitions du louveteau, il ne restait à la famille Michel qu’à mettre à jour la liste des prétendants, en espérant que le fiston ne soit pas le seul à défier Reynders.
Serge Kubla qui se croit un destin national était tout indiqué.
Ces trois là ainsi regroupés dans une même ambition, se surveillent désormais de près.
Le match aurait pu s’avérer serré. On aurait assisté à ce qui devrait arriver plus souvent, un débat au sein d’un parti suivi d’un vote.
Faut-il le dire ?... de mémoire, on n’a presque jamais débattu en public de la présidence au parti socialiste. Le président y sort d’un chapeau, un feutre mou, dont on ne sait ce qu’il contient. Alors, vous pensez, c’était l’aubaine pour un parti de droite de faire la nique à la gauche.

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Eh bien ! non. La Tradition sera sauve.
Il paraît qu’un débat donnerait une mauvaise image des bleus.
Les compères vont s’arranger. Charles Michel aura une responsabilité en rapport avec sa « forte » personnalité et Kubla se verra vice-roi des bleus, ce qui lui ira comme un gant.
Tout le monde sera content. Le nom du beau Didier sortira d’un chapeau claque sous les acclamations.
C’est-y pas beau, la démocratie, vue sous l’angle de la magie ?
Je crois que les raisons secrètes de cette nomination stalinienne dans cet antre du libéralisme démocratique tiennent dans peu de mots.
Imaginons que le trio se présente et que l’Assemblée les départage.
Il faudra faire le décompte des voix. Et si Charles n’obtenait qu’un tout petit nombre de bulletins ?
Il s’avérerait que Charles est bien le fils de l’autre. Même le père y perdrait. Le clan serait déforcé pour longtemps.
Comme contre-réclame, on ferait difficilement mieux.
La chose est réglée.
Soyons attentifs aux premières actions de Reynders, dès que sa nomination sera officielle.
En effet, il ne passe pas pour un libéral « social », tendance Michel. Que faire pour redonner du punch à un parti dans l’opposition et qui va se durcir sur sa droite ?
Joëlle Milquet en a fait l’expérience, quand on est out, on a difficile d’en sortir. Loin des feux de la rampe, les gens perdent l’habitude de vous. Le pouvoir attire, ne serait-ce que pour les places que l’on obtient par favoritisme. L’opposition est austère et difficile.
Il faudra attendre la fin de l’année pour sentir chez les bleus l’orientation du nouveau président.

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A sa place, je me méfierais des Michel, quand bien même le vieux est à l’Europe pour un bon bout de temps. On a déjà vu son retour en fanfare par le passé sous les acclamations d’un MR en pleine déroute. Le fils est nul, certes, mais, s’il ne nous fait pas une névrose d’abandon, il peut triompher des maladresses du nouveau président. Si Didier le laisse cavaler dans la prairie libérale avec ses génitoires, il peut semer de la graine de révolte du genre mondialisme économique « social », pour faire comme papa. Le futur président MR a donc intérêt à le voir devenir le bœuf de l’histoire, le plus vite possible.
La rentrée promet d’être chaude.

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