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Sabra et Chatila : 16 et 17 septembre 1982.

S’il est des anniversaires pénibles de massacres, de génocides, de périodes noires durant lesquelles des gens meurent dans des bagnes, dont on rappelle régulièrement aux nouvelles générations, le sacrifice ; il en est d’autres tout aussi horribles, mais qui pourtant sortent des mémoires, parce que leur souvenir est moins entretenu… parce que des éléments qui ont poussé à ces crimes persistent encore et que les antagonismes ne se sont pas éteints avec le temps.
Parmi ceux-là Sabra et Chatila.
Les 16 et 17 septembre 1982, des tueurs d’une milice extrémiste chrétienne libanaise appuyés par des éléments de l’armée israélienne sous la responsabilité d’Ariel Sharon, alors général, commet un massacre dans ces deux camps de réfugiés.
Les réfugiés sont de pauvres gens chassés de leurs villages, de leurs maisons, de leurs lieux de vie ancestraux par l’effet de la guerre de six jours et la volonté d’Israël d’agrandir ses territoires en toute illégalité. Ils ont erré, puis se sont installés provisoirement au Liban. Où voulez-vous qu’ils aillent ?
De ces deux journées sanglantes, on sait aujourd’hui que les forces israéliennes stationnées à proximité ont tout vu et peut-être tout dirigé depuis les tourelles de leurs chars. Ils laisseront faire cette tuerie pendant trente-six heures durant lesquelles les assassins se promenèrent dans les « rues » de ces bidonvilles, saccageant, tuant, sans distinction d’âge ni de sexe, des innocents, victimes désignées de tous les conflits.
Selon la protection civile libanaise, mais les chiffres qui auraient pu être revus à la hausse n’ont jamais été confirmés, 1500 Palestiniens sont massacrés.
Le but recherché est de faire plier bagage à Yasser Arafat au Liban. Celui-ci le quittera définitivement le 20 décembre avec 4000 combattants palestiniens.
Restent quelques témoignages de rescapés, pauvre mémoire effacée par d’autres drames, d’autres conflits et singulièrement mise sous le boisseau par une grande partie des médias plutôt intéressée à vanter la démocratie israélienne et à masquer les horreurs dont cet Etat artificiel s’est rendu coupable.

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Loin de moi la pensée d’opposer deux drames si dissemblables tant par la portée internationale que par le nombre des victimes ; mais, c’est en songeant à ceux qui tous les jours sont victimes des exactions de l’armée israélienne, à ce peuple palestinien martyr, que je pense aujourd’hui, à quinze jours de la commémoration des massacres de Sabra et Chatila.
A chacun sa commémo.
De Sabra et Chatila resteront les images d’un charnier à ciel ouvert, dans lequel les assassins passent et repassent poursuivant de nouvelles proies, en trouvant d’autres cachées et apeurées.
Pas de comparaison possible, pas d’emphases et de trémolos inutiles, comme d’autres savent si bien le faire pour d’indécentes rivalités de la souffrance. C’est un massacre, un nouvel Oradour, une boucherie d’où tout sentiment humain des bourreaux s’exclut.
Aujourd’hui, ces pauvres gens, entassés au buldozer dans des fosses communes, reposent anonymement quelque part dans les collines. Sait-on encore l’emplacement des trous rapidement comblés par le temps, qui leur ont servi de tombes ?
Un témoignage d’un officier israélien nous glace encore le sang vingt ans après.
Avec ses hommes, il tente de faire rentrer les survivants dans ce qui reste debout de leurs baraquements, après 36 heures d’attente que les phalangistes aient fini leur besogne.
Il tente de rassurer les gens : « Il n’y a plus de phalangistes. Ils sont partis… »
- Comment sont-ils venus, demande quelqu’un ?
- Il y a deux jours, ils sont parvenus à infiltrer nos lignes. Nous avons été surpris.
Pauvre mensonge : ouverture du front, comme pour le passage de la mer Rouge, à ces centaines de tueurs !...
- Et vous n’avez rien fait pour les arrêter, demande-t-on encore, incrédule ?
- Nous ne contrôlons pas les phalangistes. Ils sont venus prendre leur revanche.
Pauvres raisons. Pauvres dialogues.
Cela fait penser au sans-gêne de l’ONU lors du massacre des dix paras belges au Ruanda, à cette impuissance collective auparavant lors des massacres de Tutsis par les Hutus, à cette indécente passivité des soldats hollandais chargés de protéger Vukovar, face aux agresseurs serbes, parce qu’ils n’avaient pas mission d’arrêter les tueurs.
Protéger la vie d’un civil menacé, interdire de toucher à un seul cheveu d’un enfant, défendre jusqu’au bout un vieillard qu’on insulte et qu’on frappe, valent mille fois l’ordre d’un général d’abandonner le terrain aux tueurs. Il y a certains ordres qui sont des crimes.
Toutes les Armées du monde feraient bien de s’en souvenir.
Aujourd’hui, on sait qui sont les tueurs. Une vétitable enquête internationale n’a jamais été menée. Les assassins de Sabra et Chatila courent toujours.

Commentaires

Ariel Sharon et l armee israelienne se sont retires du camp et ont laisse la voix libre aux milices chretiennes mais ils n ont en aucun cas participes aux massacres.
Pour info, c est comme si on accuse la france d avoir participe aux massacre de sebrenica ou au rwanda !!!
il faut arrete de divulguer n importe quoi , votre propagande est honteuse, surtout pour les victimes qui ont le droit a la verite !

le povre type qui a posté se commentaire ferai mieu de se cacher et davoir honte.

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