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Souvenir, que me veux-tu ?

- On n’est pas bien ensemble, ma grosse ?
- Tais-toi, mon Aldo. Tu vas t’énerver pour rien.
- J’ai pris mon Co-Renitec, double dose.
- Garde ton émotion pour tout à l’heure.
- Comme si on n’avait pas assez de s’être mariés une fois.
- Cinquante ans, ça fait un sacré bail.
- On va se retrouver devant le fils de celui qui nous avait mariés en 54.
- Reste tranquille, tu froisses ma robe.
- C’est celle que tu mettras pour la cérémonie ?
- Comme tu vois.
- Mais nom de dieu ! Elisabeth, tu ne te rends pas compte.
- C’est celle que je préfère.
- Elle a au moins trente ans, cette robe.
- Et alors, si elle me plaît !
- Elle ne me plaît pas à moi.
-Pourquoi Monsieur Aldo ?
- Tu ne te rappelles pas ? Ça par exemple, c’est un comble.
- Tu ne vas pas revenir sur cette vieille histoire ?
- Un autre jour, je ne dis pas ; mais aujourd’hui, y a outrage !
- Ah non ! Je t’ai dit mille fois la même chose. Il ne s’est rien passé.
- A nom de dieu de nom de dieu, il y a de quoi devenir dingue.
- Parle pour toi. C’est ce jour-là que tu as fichu le camp…
- Mais, il y avait de quoi ! Non, quelle saloperie ce type…
- Tu étais saoul comme un cochon.
- Et toi folle comme une pute en chaleur…
- Fais attention à ce que tu dis, pochetron…
- Comme si je voyais pas sa main, à ce rigolo. Et toi qui la tenais.
-Ça prouve que je voulais pas….
- Tu aurais dû la lui retourner sur la gueule…
- Pourquoi tu l’as pas fait, vieux trouillard ?
- Je vous vois encore à l’extase et sa main sous la nappe en route pour le bonheur...
-Comment que t’aurais pu la voir ? T’étais schlasse à gerber… C’est même ce que tu as fait.
- Ouais de dégoût à vous voir. Un effronté et une pute ! Je ne sais pas ce qui me retient de t’en balancer une.
- Oui, comme l’autre fois. Même que le flic a dit que je devrais porter plainte.
- T’as jamais pu te retenir dans le fond. Ça t’a toujours démangé le biniou…
- La ferme. Tu sais plus ce que tu racontes. Un jour je suis une pute, le lendemain, je suis frigide.
- Tu fais chier, Elisabeth. Les frigides c’est les pires ! T’es jamais comblée. T’es une chasseresse maudite. D’ailleurs t’es les deux. On peut dire que j’ai pas de chance.
- Ah ! ce culot… La patience que j’ai eue, monsieur l’éjaculateur précoce. Le vite repu qui pense jamais aux autres ! C’est une belle vie que tu m’as faite…
- Ordure !
-Pédale !

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- Alors quoi ! papy et mamy, pas encore prêts ?
-Ah ! mon dieu, c’est toi Paulette.
-T’es là depuis un moment ?
-Non, je viens juste de pousser la porte.
- T’es pas en avance ?
- Non. Je parie que t’as oublié qu’on devait passer chez le photographe pour la photo de famille.
- Ah ! Dieu du ciel ! complètement.
- Je vois, mamy a mis sa magnifique robe verte, pleine de souvenirs inoubliables.
- Pourquoi dis-tu ça ?
- Tu sais bien papy. C’est mamy qui a raconté. Au dîner du réveillon 79 que t’avais toujours ta main sous la table et qu’elle te repoussait pour que tu froisses pas sa robe.
- C’est heureux, qu’elle la repoussait la main qu’était sous la table…
- Puis à la fin… tu insistais tellement, qu’elle a cédé !
- Ah ! nom de dieu de nom de dieu… Vous en avez de ces conversations vous les femmes. C’est pas la différence de génération qui vous retient !
- Alors, c’était vrai vieux satyre ?
- Pour y avoir une main, y en avait une. Va savoir laquelle ?
- Toujours aussi blagueur, hein, mamy ?

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