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Claude François pas mort !

- Encore une… encore une…la dernière !
Kokéko se fait prier. Il se dépense. Il tire sur ses cordes vocales, s’enroue, repart...
- Alexandrie, Alexandra ?
- Non, le téléphone…
C’est sur celle-là qu’on se fout le plus de sa gueule.
S’il faisait seulement la voix de Cloclo, ce ne serait que raté. Mais non. Il se met en position. Les cinq Clodettes battent du cul, rythment le départ. Nous, on voit personne. Elles sont là rien que pour lui !...
Kokéko est une réincarnation… le dalaï-lama de « Salut les Copains ». Claude François, c’est lui, bien avant Poelvoorde.
Réincarner… c’est quelque chose … la recherche, les anciennes bandes d’actu, les gestes, les attitudes, le vocabulaire… se prendre la gueule avec tout le monde, Cloclo était teigneux…. sans oublier les paillettes, les cheveux au blond oxygéné… baiser les Clodettes… comme c’est plus possible, au moins se branler sur les photos de Jean-Marie Périer… un travail…

Avant, Kokéko réincarnait Tino… Tino Rossi… le Corse chantant.
Kokéko a tenu bon six mois… L’absence de public, dur pour un artiste.
« Ô Catherinetta bella, tchi tchi… écoute l’amour t’appelle… tchitchi… faut profiter tant qu’il est temps… han !.... han ! ».
Les films de Tino sont plus montrables… qu’à certains moments… évocations… déjà dépassés en 40-45… Aimos, Raymond Cordy, Pierre Larquey, Pauline Carton. C’est quoi ces gusses ? Les derniers compagnons de Paul-Emile Victor ?
Passade, juste après Tino, Kokéko fit « fou chantant »… il avait la voix vacillante des derniers jours de Charles Trenet, quand l’artiste chevrotait « La mer » et qu’on avait des inquiétudes que la vague submerge.
Kokéko avait perdu la faculté de réincarner ! Il était plus bon à rien…
Un con… alors qu’on avait pas mal bu, Alphonse jeta une parole en l’air.
« Je vais dire, Kokéko, de profil… je dis bien de profil… non, j’ai rien dit, dommage… »
L’autre, vous pensez, tenait plus… un mot de plus d’incertitude, il faisait sous lui.
- Quoi, c’est dommage ?
- C’est, que t’es pas blond… mais laisse tomber.
Alphonse attendait le bon moment pour lancer son char…
- T’es vraiment le clone de Claude François !
C’est assez pour une carrière de schpountz !
Kokéko n’était pas un cador en matière de sexe. Il avait pas la manière… Beau comme mister Hyde, large pour un bain de pied dans une bouteille de coca, facteur pour le compte d’une société de distribution de pub où il gagnait pas de quoi se nourrir… la plus étourdie foutait le camp au palmarès. Pourtant, t’en as toujours une qui refuse de mettre des lunettes… qu’a des vieux disques de sa grand’mère. qu’a entendu parler de l’artiste, qu’est fêlée et qui trouve plus fêlé. Kokéko avait eu sa Mireille Balin. Mais, ces amours-là sont précaires. De Tino à Trenet, la bigleuse avait perdu le cap. Elle s’était barrée pour un imitateur de l’imitateur André lamy.
…..
On revient au Téléphone à Cloclo.
Caprice ! Il fait plus Alexandrie… pas assez pathétique… Kokéko s’accoude au zinc à côté du téléphone. Toute sa gaucherie tombe. Il se compose une tronche « Jésus tombe pour la première fois »… C’est Cloclo le cornet à la main, malheureux, mal aimé, le meilleur…
Miette, la meuf du patron de « La grande vadrouille » pied des terrils… Seraing, farfouille dans le tas de CD, sort l’orchestration.

« Le téléphone pleure quand elle ne vient pas
Quand je lui crie: "Je t’aime"
Les mots se meurent dans l’écouteur
Le téléphone pleure, ne raccroche pas
Je suis si près de toi avec la voix »

Miette est derrière le bar, son Julot caresse les laitues de l’assiette froide à 8 euros dans les graillons de l’évier de la cuisine. On savait pas que c’est une Clodette… pleine concentration. Son oeil pétille. Kokéko a beau être nul en amour, il voit l’effet qu’il fait...
Tout le monde gamberge pour une nuit d’amour avec Miette…. ses longues jambes, façon music hall… sa bouille toute ronde, sympa… sans jamais parvenir. Et voilà ce con de Kokéko qui emballe facile !...
Miette a le regret de l’artiste qu’elle aurait pu être… fancy-fair, gloire passée… sa carrière : deux jours au Centre culturel de Hamoir… elle, c’était Françoise Hardy, le filet de voix… Mireille Mathieu un peu aussi, le temps de rencontrer le patron, salle des fêtes Jupille-hauteur… «Entrrrraînée par la foule… »… mais toujours Clodette pour la vie… une constance.

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Elle donne la réplique… la petite qui fait « maman n’est pas là ». C’est le duo d’enfer. Ils voient plus qu’eux. Ils sont si près l’un de l’autre qu’ils se touchent le visage.
- T’as vu Roger… Kokéko et Miette… I’ s’grimpent dessus !...
Ils résistent plus. Elle l’appelle Cloclo la chanson finie… à se regarder, lui la main sur le téléphone, elle, à l’embrasser devant la clientèle… pleine bouche… farfouille dans ses CD, retrouve Alexandrie, version nunuche. Ils vont remettre ça. Mais non… ils veulent baiser, les vaches… Kokéko fait mieux que Benoît Poelvoorde. Un soiffard ouvre la porte pour les laisser passer… « m’sieu Claude… »… vertige de l’amour.
On en a la berlue. Ils vont à l’hôtel « Mon p’tit plaisir », juste en face… transfigurés… dans le flot des voitures, sans toucher le sol… passage de la mer Morte !... Prodige…
Moi, je te le dis, mec… on ferait bien de se trouver une identité. Ma femme dit que je ressemble à Freddy Mercury. Qu’est-ce que t’en penses ?

Commentaires

moi tres belle!!lol ta msn ?? TU voudrais bin me donner ton adresse? stp

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