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Cette année, le premier mai tombe le premier avril !


premier mai

Alors que la conjoncture est au plus haut dans les prix et la demande en acier, notamment à cause de la montée en puissance et en consommation de la Chine, la fermeture du haut-fourneau 6 d’Arcelor a été avancée à la mi-avril pour, selon la direction, des raisons conjoncturelles !
Les partis wallons et les syndicats qui ont négocié les fermetures des hauts-fourneaux ont pratiquement bradé les travailleurs, alors que déjà, les négociateurs lors du transfert d’USINOR, avaient mesuré la versatilité d’ARCELOR qui les avait amadoués en ratifiant un programme d’investissement et d’amélioration des lignes à chaud qui n’a jamais été qu’un chiffon de papier. Quelques mois plus tard, non seulement ce qui avait été promis n’était pas tenu, mais ARCELOR décidait d’investir ailleurs et notamment au Brésil et signifiait son désengagement du site. Ce mépris des conventions n’est pas neuf et la « surprise » du ministre wallon est plus qu’étonnante : elle est proprement indécente !
Comme à la SABENA, les politiques ont été bernés par des industriels sans scrupule qui suivait un plan d’action tenu secret, dont le ressort aujourd’hui connu est la destruction sur leurs arrières européens des entreprises de la transformation de l’acier par des rachats, afin d’assurer dans des régions à bas salaires un nouveau monopole de la production d’acier. Le comble, ne profitant pas de la leçon, les négociateurs wallons et les syndicalistes tombaient d’accord sur un plan de fermeture chaudement approuvé par les futurs prépensionnés de l’entreprise, qui se fichaient alors des licenciements prévisibles des travailleurs des entreprises sous-traitantes et des petits ateliers spécialisés.
Dans ce sauve qui peut général, une fois de plus, le dégoûtant empirisme de la région wallonne a joué son rôle de soutien inconditionnel de l’économie libérale. Avec Gandois, ils étaient les patrons et ils n’ont pas eu les c… de reprendre leurs billes aux premières entourloupes de ces industriels marrons.
A présent, on craint le pire pour les autres investissements, s’ils sont du même tonneau que les précédents… La FGTB se fend d’un communiqué « vengeur » quand il est trop tard, bien entendu, et que les jeux sont faits.
Dans ce communiqué, la FGTB parle du « sens moral » qui fait défaut chez ARCELOR. Voilà qui aura dû faire bien rire les intéressés, et qui démontre – s’il en était besoin – la naïveté coupable du syndicat et des élus du bassin.
Et quand il est trop tard, que la grève plairait plutôt à ARCELOR, les mêmes naïfs sortent les mots que l’on dit dans ces cas-là et qui n’émeuvent plus personne : "Dans les jours, mois et années qui viennent, elle ne pourra que continuer à considérer que le seul langage à avoir est celui de la force puisqu’il est impossible de discuter avec des girouettes".
Le rideau est presque tombé sur une aventure métallurgiste vieille de 175 ans. Le paysage est saccagé, les bords de Meuse méconnaissables, les bois de Seraing sont devenus des dépotoirs, des monceaux de déchets mettront des centaines d’années à diluer leur saloperie à chaque pluie. Des ouvriers, nul ne s’est enrichi. Le chômage n’a jamais été aussi élevé et les perspectives de reconversion aussi nulles.
Les fameuses entreprises de haute technologie qu’allait développer l’Université de Liège sont inexistantes et ARCELOR s’enfuit avec la caisse sans réinvestir dans la région.
On peut le dire : on est gâtés !...
Le tout sous couvert de légalité et de respect des conventions européennes !
Qu’on ne se plaigne pas en l’Haut-lieu si l’Europe va encore en prendre un coup au passage. Heureusement que le sphinx de Mons avait prévu la grogne et bloquer la démocratie là où elle aurait risqué de se retourner contre lui : au référendum sur le projet de la Constitution européenne.
On se demande ce qu’ils vont bien dire au premier mai, pour enthousiasmer les « foules » en délire ?
Une seule solution, qu’ARCELOR demande à ceux qui ne savent rien lui refuser de fêter le premier mai, le premier avril ! Il mettrait les quelques rieurs qui restent de son côté. Comme poisson, ce serait un fameux.

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