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T’as un beau Corps d’armée, tu sais !

Les militaires belges sont devenus des auxiliaires des causes humanitaires, attachés au gardiennage des pays en « voie de démocratisation », dernièrement, certains ont été affectés dans des Administrations communales qui en font la demande.
Jusqu’à preuve du contraire, les militaires avaient pour mission d’attendre l’ennemi l’arme au pied.
Aujourd’hui, on entre dans une logique qui n’a rien à voir avec les fonctions initiales pour lesquelles ce Grands Corps avait été créé. Quand on peut distraire tout ou partie des personnels des misions qui étaient les leur sans que ces missions en pâtissent, c’est que ces missions ne servent à rien. CQFD. L’armée ne paie plus ses militaires selon son cahier des charges. Elle n’a donc plus aucun but en soi et ne devrait plus exister.
Nous avons besoin d’ambulanciers, d’employés d’Administration, de moniteurs d’encadrement de la jeunesse ou de casques bleus en mission humanitaire, formons-les et liquidons un Corps qui ne fera jamais qu’approximativement les missions pour lesquelles on l’utilise, pour la raison simple qu’il n’a pas recruté ses personnels en fonction de ce pour quoi la Nation les détermine.
C’est comme si à un Juge du Tribunal de Commerce qui traite une affaire par mois, on lui collait en plus la mission de Garde Pêche de la Basse Meuse. Très bien armé pour définir les causes d’une faillite, il serait bien en peine de différencier une ablette, d’une truitelle.
Si le Ministère de la Défense peut se priver des services d’adjudants chefs, ce qui est en train de se faire pour le renouvellement des cartes d’identité (dans les Administrations qui en font la demande, des militaires peuvent y être détachés pendant une période de trois ans) à quoi servaient-ils quand ils n’étaient pas détachés, mais « actifs » ?
La dissolution d’un Corps de l’Etat dont les missions véritables sont obsolètes me paraît évidente. Avec les sommes récupérées, nous pourrions former les maîtres dont l’école à besoin, encadrer les jeunes dans la rue, renforcer les Administrations dont celle de la Justice dans sa forme préventive, donner à nos hôpitaux plus de personnels, bref, en un mot, transformer une situation qui se dégrade par manque de moyens.
Evidemment cette dissolution n’irait pas sans bruit. L’Europe nous réclamerait des comptes. Mais ne serait-ce pas faire œuvre de bon Européen que de dire à la collectivité européenne que nous sommes prêts à participer d’une autre manière à la défense de l’Europe en faisant réfléchir celle-ci sur le fait qu’une seule armée des vingt-cinq est la vraie solution pour une défense efficace, plutôt que vingt-cinq Corps d’armée différents ?

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Vous me direz, verser une contribution à l’Europe ou payer nos militaires, c’est la même chose ! Non. Car, avant que cette idée puisse se concrétiser, il y aurait beaucoup d’eau qui serait passée sous le pont barrage de Monsin. Nous aurions eu le temps de nous organiser pour une vie citoyenne plus riche. Nos « élites » beuglent partout que la concentration des moyens est plus efficace et coûte moins cher, ce qui justifie les mouvements dans les entreprises et les dégagements de personnels, pourquoi n’appliquerait-on pas ce principe à notre armée qui manifestement ne sert plus à rien ?
L’OTAN quitteraient probablement le sol national, ce qui aurait pour résultat de nous débarrasser des missiles à tête nucléaire dont paraît-il notre sous-sol est truffé.
L’utilité de budgétiser une Armée qui ne sert plus à faire la guerre, est un vrai débat.
Nous continuerons à former des jeunes gens pour qu’ils deviennent des Anciens Combattants de guerres hypothétiques. Nous conserverons nos généraux qui meurent dans leur lit, comme il se doit et nos héros ne courront plus sus à l’ennemi, afin de mourir comme ils en sont dignes.
Les défilés de ceux de la dernière, relayés par ceux de la suivante qui ne la feront pas (ce qui est heureux) seront remplacés par nos collectionneurs dans les anciens blindés et les jeeps conservés comme des reliques.
Le 21 juillet se fera devant les Autorités bardées des décorations, avec un roi qui se raidit sur son sabre, devant les comédiens des théâtres subventionnés déguisés en vétérans.
Sauf, si l’Etat fédéral volait en morceaux. Il y aurait deux armées : la flamande et la wallonne. Les prétextes ne manqueraient pas de se taper sur la gueule : un conflit à propos de BHV ou des Fourons, de sorte que nous poursuivrions la tradition de pourvoir les défilés en anciens combattants, et les monuments en gerbes et couronnes.
Une nation qui se respecte a besoin d’honorer ses martyrs.
Nous risquions d’en manquer. Voilà la solution.

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