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Vaudeville à l’ULB.

Vivent les étudiants, ma mère, vivent les étudiants…
Ils ont la capuche à leur vêtement, vivent les étudiants…

Les films américains ont fini par déranger la cervelle de Pierre De Maret, recteur de l’ULB. Il introduira cette année un cérémonial de remise des diplômes, avec toges noires et capuches, sans oublier le chapeau à floche que les diplômés lancent en l’air en criant : « hurrah ».
Au moment où le pays est en récession, voilà que son « élite » s’amuse et tombe dans le kitch !
Il ne manque plus à Laurette que proposer d’appeler les juges « votre honneur ». Ce qui ne saurait tarder.
Si c’est pour nous faire savoir que nos chercheurs ont assez cherché et qu’il serait temps de sacrifier à la plaisanterie, on le savait déjà. Ce n’était pas la peine d’imaginer une Convention à la Stan Laurel et Oliver Hardy.
Mais, si c’est pour se moquer du monde, c’est plutôt réussi. Ce recteur après des colloques sur la mondialisation et le poison des délocalisations… a commandé ses toges et ses chapeaux… au Vietnam ! A croire qu’avant d’être une université, Saigon était une manufacture de chemises.
Evidemment, comme halloween, tout ce qui vient des USA est, pour nos « élites », délicieux et bon à prendre. Ainsi, après avoir terminé leurs études, nos entogés et chapeautés ne se trouveront pas dépaysés quand ils rejoindront les laboratoires de recherche de l’Oncle Sam, non pas que les locaux là-bas soient mieux équipés que les nôtres, mais au décompte fin du mois, le dollar y est plus abondant.
Toutes les facultés ont adoré l’idée.
L’ancienne école de commerce Solvay, la Solvay business School, récemment labellisée Equis, a pris les devants, rapport à la couleur des chapeaux. Elle a retenu la couleur orange.
Marie Black, de ladite, veut cette couleur absolument. Et quand Marie Black veut quelque chose…
Les établissements étant différents, les étiquettes seront modulées selon les facultés.
Les facultés des Lettres pourraient s’inspirer de l’Académie française : habit vert et épée.
Puisqu’on déguise les étudiants, il faudrait aussi songer aux professeurs. Le cérémonial anglais est particulièrement adapté à la haute idée qu’ils ont d’eux-mêmes. On voit bien nos illustres en perruque et masse à la main.
Evidemment, les cérémonies seront télévisées. Les cœurs dans les chaumières seront ravis. Naguère, les Américains doutaient de l’efficacité de nos facultés. Avec la photo à l’appui, ils ne pourront. « Oui, les Européens ont aussi des écoles sérieuses », diront-ils dans leur jargon, sans cesser de mastiquer leur chewing-gum.
« Bien sûr que si j’avais su qu’on me donnerait le costume avec le diplôme, j’aurais au moins essayé de terminer mes primaires », dira l’homme de la rue…
On voit la force de l’exemple

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Marie Black, pour la Solvay Business School est donc toute moite d’impatience – et pas qu’à cause de la chaleur.
Depuis « Le médecin malgré lui », le costume fait le docteur. C’est bien connu.
Pourquoi avoir attendu si longtemps avant d’opter pour le déguisement ?
Déjà on parle de « tradition » alors que le show est toujours à l’étude. On voit d’ici le photographe qui aura à cœur de saisir le moment où tous les chapeaux sont en l’air.
Et si on ne s’arrêtait pas aux universités ? Pourquoi ne pas revenir aux guildes et aux métiers ? Les charcutiers en tablier à une bride, les ministres en haut-de-chausse, les dames en vertugadin, et les chômeurs tout nus ?
Pour l’été déguisons-nous en santon de Provence sur les routes du Midi !
Une inquiétude, cette mascarade sera-t-elle subventionnée par madame Simonet, ministre en charge des universités ? D’autant qu’après avoir interdit aux établissements La Chaussée d’exporter ses machines à douilles, elle doit être à court de munitions.

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