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Mamikaze !... Je m’explique.

- Evidemment, n’est-ce pas, chaque citoyen est un terroriste qui s’ignore. Je m’explique… Vous ne ramassez pas la crotte que votre chien vient de faire sur le trottoir généralement du voisin… n’est-ce pas… vous entrez dans la délinquance.
Qui dit délinquant, dit dégringolade… Je m’explique… Tous les délinquants ont eu comme tout le monde dix ans, douze ans, bref ont été enfants avant d’être adolescents. Qu’est-ce qui différenciait un Dutroux ou un Fourniret de vous et de moi à dix ans ? Rien… ou presque, vous voliez deux billes à vos camarades, eux probablement en volaient déjà dix… n’est-ce pas…
Vous voyez ce que ce je veux dire ? Qu’il y en ait qui ont de solides dispositions à la délinquance, c’est certain ; mais vous, moi, nous en avons aussi, à moindre dose, si je puis dire. Je m’explique… Vous savez que la vie s’allonge. On vit plus vieux. La faible dangerosité que vous aviez manifestée par rapport aux individus criminogènes à l’âge tendre pourrait si elle évolue lentement - mais elle évolue quand même - atteindre des sommets à 60, 70, voire 80 ans. A-t-on créé dans les brigades anti-terroristes une section spéciale pour surveiller les vieillards devenus potentiellement dangereux avec l’âge et surtout le grand âge non. N’est-ce pas !... Tante Elise a 88 ans. Un exemple n’est-ce pas. Depuis dix ans déjà on voit la courbe de ses instincts criminels s’élever, atteindre des sommets. Si bien qu’aujourd’hui, il est dangereux de lui tourner le dos… En plus elle est très croyante. Catholique, il est vrai, et je crois un peu Antoiniste… Je m’explique. Ne jamais prononcer le mot « Antoine ». Il y avait un malheureux aide-soignant qui portait ce nom au home « Les Grandes Espérances » de Beaufays. Il a fallu qu’il change de maison… Vous lui fabriquiez une bombe à tante Elise, elle fonçait avec sa chaise à roulettes sur la directrice pour se faire exploser !... kamikaze, tante Elise… 88 ans !...
Pourquoi me direz-vous, parlez-vous de terrorisme, alors que vous n’avez jusqu’à présent parlé que des criminels de droit commun ? Mais parce que le crime de droit commun est directement lié au terrorisme… Je m’explique… Bien sûr, les criminels dont je parlais tout à l‘heure sont des égoïstes purs, mais admettons qu’en prison ils se convertissent à une religion quelconque, avec leur tempérament de jouisseur ils entrent directement dans l’intégrisme et qui nous dit qu’ils ne vont pas poser des bombes en sortant, pour tout autant qu’ils sortent, comme tante Elise, si on leur en donne les moyens…
Tous terroristes, n’est-ce pas, en puissance… Je m’explique. On le sait, statistique, procès, dangerosité accrue avec l’âge… tout se sait, est comptabilisé. On connaît à l’avance les pertes civiles des attentats… programmés à l’avance. Et pourquoi ne fait-on rien préventivement ? Pourquoi, n’est-ce pas, laisse-t-on poser la bombe ? Hein !... alors qu’on voit le poseur dans le viseur à infrarouge. On, le voit qu’il pose ou pire qu’il tire sur la fermeture éclair de son blouson qui est couplée avec le déclencheur selon une méthode vérifiée et apprise par Al Qaida. Et on attend que cela saute !... mais parce que la prévention coûte trop cher… Je m’explique… Si on interdisait les fermetures éclairs des blousons, cela épargnerait des vies humaines. Mais les fermetures éclairs sont fabriquées en acier, vous touchez là à une industrie très influente… Prenons par exemple les portiques qui signalent la présence de métaux, qui reniflent les combinaisons chimiques, les bombes artisanales… Si on devait les placer devant chaque entrée de maison, comme on devrait le faire… rien que pour Glains, cela coûterait 30 millions d’euros ! C’est donc sur cela qu’on bute, sur les dépenses et les intérêts d’industriels, sur rien d’autre.

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Voulez-vous encore un autre exemple ? Je m’explique… On sait que les terroristes n’agissent jamais seuls. A part les petits vieux qui… et encore… il faut qu’on leur donne la bombe… Donc, il faut tout un réseau de personnes. Ils se voient, ils se téléphonent, ils dorment ensemble… Pourquoi n’interdit-on pas les rassemblements de plus de trois personnes ? A la guerre comme à la guerre et obliger IKEA de placer un écouteur dans les boiseries de lit pour surprendre les conversations sur l’oreiller ?
Même les intégristes musulmans ont des conversations sur l’oreiller. Ils ne se disent pas, tiens, je vais la poser demain matin, sans se faire reliure une dernière fois avec la fatma, la cigarette du condamné… Or la fatma elle sait que c’est son homme qui a posé, et quand on l’interroge, elle ne sait rien… ne pensait pas du tout qu’il en était capable… il était surtout très religieux. Elle ne montrait pas ses cheveux aux populations lubriques. Il l’accompagnait chez le gynéco, une femme de préférence voilée, bien entendu… Moi je dis, solutions IKEA et toutes les complicités, les aides-poseuses dévoilées, au ballon… je n’ai pas encore chiffré ce que le mouchard dans les bois de lit coûterait aux populations, mais l’effort en vaut la peine… Je m’explique…

- T’as fini ton programme, Arsène ? On va rentrer bien sagement. Je t’explique… C’est l’heure du calmant, puis après l’heure d’atelier de peinture, un bon bain froid… Le docteur te verra demain. T’as pas à avoir peur de la bombe. On l’a trouvée. Elle était sous la pile des magazines au parloir. C’est Josée l’infirmière qui l’a jetée dans les cabinets… Je l’ai vue… Même qu’elle avait été fabriquée par ta tante… T’as bien raison, Arsène… tous les terroristes n’ont qu’à se tenir tranquilles. La Belgique a trouvé son juge Jean-louis Bruguière en Arsène Lebarjot. Ce qu’on a de la chance, surtout à Glains… tu vois ce que je veux dire Arsène ? Je m’explique…

Commentaires

Sacré Richard, toujours border-line...

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