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Liège : une gare Général Marshall !

Transsubstantiation à l’envers du discours de José Happart, ce soir à Namur. Il a réussi à changer son personnage de président du parlement wallon en épanalepses et antépiphores, dans un discours balbutié qui fera date.
Touchez ceci est mon verbe et le mec de plonger la tête dans ses papiers jusqu’à son cul !...
Trébuchant sur tous les mots, à l’aide d’un apocope et d’un aphérèse, il n’a fait entendre du membre de phrase « à condition d’avoir » que la syllabe « con » !
Ce type est à la fois touchant et consternant, de l’incipit au mot fin.
Touchant parce qu’il prouve par sa seule présence qu’on peut accéder aux plus hautes dignités en venant de rien pour n’aller nulle part. Consternant, parce que d’autres que lui pourraient venir de rien et aller partout. Sa présence bloque la porte tambour.
Evidemment, il change des avocats aux mots-valises qui ne contiennent que les prospectus du barreau socialiste, cet aréopage de la lutte contre l’exclusion sociale, spécialisé dans le sauvetage des avocats.
Quand même, Happart ne commet pas des métataxes (figures de construction), mais des métastases !
Franchement, j’ai honte !
J’ai honte de mon identité wallonne. J’ai envie d’opter pour une nationalité moins suspecte de connerie. Je pense à Monaco. Le prince y est sympa. Pour peu qu’il fasse un enfant à ma copine et me voilà sauvé, plus besoin de plan Marshall en privé.
En gros, décryptée, l’interprétation de ce qu’a voulu dire Happart reste délicate.
Il a tellement peur de se retrouver dans l’opposition aux Fourons qu’il n’en parle plus, invitant seulement les Wallons à se montrer moins timorés (J’avais compris moins « limogés »).
Pour le reste, ça va. C’est le discours du garde-champêtre qui prend sa retraite à Champignol !
Avec ça, qu’on nous demande des initiatives, de l’ampleur dans le mouvement et du dynamisme au bord de la piste. S’il le faut, que les wallons prennent tous le départ dans leurs voitures à Francorchamps et que le meilleur touche le milliard d’euros. Nous entrerons dans le livre des records et Schumacher sera baisé, avec son petit million de revenus par mois.
On aura beau faire de « l’ardeur d’avance », nos ministres arriveront toujours les premiers dans les cabinets. Que les suivants tirent la chaîne.
Le plan Marshall nous ramène en 45, voilà qui ne nous rajeunit pas.
Le général américain commençait ainsi son discours : « Je n’ai pas besoin de vous dire, Messieurs, que la situation mondiale est très grave », or, ceux qui s’en inspirent aujourd’hui n’en disent pas un mot, à croire que la Wallonie est seule responsable de ses malheurs.
Une vérité quand même : « L’outillage industriel n’a pas été entretenu, a été endommagé ou est tout à fait démodé, sous la domination arbitraire des Nazis », ne chipotons pas sur le dernier mot. Marshall évoquait la situation en 45. Happart nasille. On peut faire la différence.
« …presque toutes les entreprises ont été attelées à la machine de guerre allemande » s’était emporté le brave général. Laissons dormir les grands papas des actuels banquiers qui ont fait la preuve comme Benoît XVI qu’on peut être nazi au départ et social libéral à l’arrivée. Plus les conversions relèvent du tour de force, plus elles sont proches de l’Esprit Saint. Le social-libéralisme est au sol wallon l’engrais qui fera germer le milliard d’euros que nous y déversons. Poil au con.
Le milliard a failli être distribué avant que n’éclate le scandale à Charleroi des logis sociaux. On a eu chaud. C’était au moins 100 millions qui passaient dans un trou noir. Van Cau, notre Tartarin régional a fait « nan, nan, nan » à ses échevins Bézuquet. Le fric est toujours là
Dernière citation prémonitoire du général américain : « Les relations commerciales anciennes, les institutions privées, les banques, les compagnies d’assurances et les compagnies de navigation ont disparu, faute de capitaux, par suite de leur absorption… », le cœur des pleureuses namurois ajouterait : …de leur absorption par la Chine, l’Inde ou HongKong.
Nous n’irons pas plus loin dans le discours du précurseur de notre plan Marshall ; car il entendait reconstruire aussi les campagnes, ce dont les Flamands et les Hollandais se chargent très bien depuis dix ans.

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Nous rappellerons seulement aux populations enthousiastes, pour ce qui concerne le plan Marshal actuel, que les Américains, quelle que soit la destination de notre milliard d’euros, entendront bien, comme en 45, ne pas prêter à l’admiration des populations wallonnes, un général de cette envergure pour rien.
Happart aura beau bégayer pour rendre la lecture de la facture inaudible, on sentira passer l’addition.
Une dernière question :
Les ayants droits et héritiers Marshall toucheront-ils des droits d’auteur au nom de leur papa si honoré en Wallonie ? C’est quand même son plan, non ?
Et si pour commencer à Liège, on baptisait la nouvelle gare des Guillemins, gare Général Marshall ? Voilà qui devrait plaire aux socialistes !

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