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Qui a dit « OUI » ?

Heureusement qu’on ne divorce pas avant de se marier, sans quoi que saurait-on des joies du mariage ?
On n’arrête pas le progrès. Avant, on se mariait sur un coup de tête, aujourd’hui, on divorce sur un clic !
Le cabinet d’avocats d’Assenede permet aux couples désireux de se séparer par consentement mutuel d’entamer la procédure en cliquant sur Internet. Il en coûtera 595 euros ttc. 25.000 mariés pathologiques ont déjà réagi favorablement depuis le début de l’année.
Le prix discount : 595… (600, c’était moins porteur), c’est le prix d’une réparation automobile.
-Dis, gros Lou, tu n’aurais pas 595 euros ?
-Pourquoi faire, ma biche ?
-Oh ! c’est seulement pour une course…

Lorsque les demandes en divorce seront aussi importantes que les demandes en mariage, ne serait-il pas plus simple d’éviter de se marier ?
Les mariés/divorcés gagneraient du temps et il y aurait moins de drames de la séparation.
Les avocats d’Assenede feraient comme leurs confrères, ils entreraient en politique. Ils pourraient même se laisser tenter par les échevinats de l’Etat-civil afin de reconstituer le stock.
-T’as signé un contrat d’exclusivité, nom de dieu ! Oui ou non ? Or, ça fait trois fois que je te vois grimper les escaliers de l’hôtel d’en face !
-Forcément, j’y suis portière, banane !
-C’est au rez-de-chaussée la porte d’entrée, madame !...
-Je porte aussi les plateaux au client !...
-Pourquoi tu fermes les rideaux qu’en t’arrives dans la chambre !
-Parole, tu me suis à la jumelle !
-Et alors ? Il n’est pas indiqué dans le contrat qu’un mari ne peut pas suivre sa femme qui travaille en face à la jumelle !
-Je te jure quand j’aurai mis de côté 595 euros !...
On voit où ça mène, quand on se sent propriétaire de l’autre…

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D’après les statistiques, en Belgique, un couple sur trois divorce (un sur deux dans les grandes agglomérations). C’est dire les menteurs qui jurent solennellement devant la famille et les autorités que c’est pour la vie !
-Hector, oui, c’est mon deuxième mari. Après s’être dit qu’on s’aimerait toujours, nos premiers 595 euros, c’était pour ça…
www.divorce-online.be est le site de ces messieurs du barreau. N’y cliquez pas tout de suite, des fois qu’un cher maître d’ailleurs en mal de clientèle ferait le divorce à 450 !
Le type à 595 s’appelle Arvid De Smet. En Flandre orientale on prononce
Avide. Rassurez-vous, c’est du solide. Les Flamands ne passent pas pour des gens à jeux de mots.
Avide s’inspire de la vie américaine, évidemment. Les Américains adorent divorcer. Le calcul des pensions à verser, généralement à l’épouse, mobilise un avocat sur trois.
Dans certains Etats on divorce plus qu’on ne se marie ! En toute logique, il y aurait des gens qui ne sont pas mariés et qui divorceraient quand même, histoire d’être à la mode. Quand on a goûté à la procédure américaine, c’est comme les pipes de Monica Lewinsky, on ne sait plus s’en passer.
Pour en revenir à Assenede, vous y allez de vos 595 jetons, Avide vous envoie un formulaire avec la marche dénuptialisée à suivre. Quand vous avez le dossier complet, vous vous glissez une dernière fois dans les bras de votre tourmenteur moral et vous lui dites alors qu’il est toujours dans un demi sommeil :
-Chéri, tu veux bien signer là, en dessous de ma signature ?
-Qu’est-ce que c’est ?
Répond-il souvent dans un grognement (S’il était enjoué, vous ne divorceriez pas tout de même ?).
-Rien, c’est pour une demande de départ…
-Ah ! c’est pour les vacances prochaines ?
-C’est ça.

L’expérience flamande est un succès. Le site sur la Toile est visité par des couples de tous âges. On a même vu un couple de sourds procéder sous prétexte qu’ils ne s’entendaient plus. Certains se font aider par leurs enfants, on ne dit pas comment ces petits monstres se font rémunérer. Avide devrait établir des tarifs pour ses collaborateurs bénévoles.
Le site est en deux parties : la publique et la privée. Pour entrer dans la privée il faut un mot de passe. Avide déconseille le nom du nouvel amant généralement su par le mari. Par association d’idées du mot de passe… à la passe, on donne généralement le nom de l’hôtel où on s’est convaincu qu’il fallait divorcer.
- Qu’as-tu fait l’après-midi chérie ?
-J’étais tellement pressée d’être aux fourneaux à préparer ton dîner que j’ai remis ma petite culotte à l’envers !

(Non, c’est mauvais la franchise pour un divorce à l’amiable. Il faut la refaire)
-Qu’as-tu fait l’après-midi chérie ?
-J’ai nourri les poissons rouges et tondu la pelouse pour t’éviter d’avoir mal au dos…

Si vous voulez passez à l’étape active après l’envoi des formulaires, Avide a besoin de la thune…
Il ne vous restera plus qu’à régler la question la plus délicate : le partage des biens !
Quand on n’aime plus, on s’aperçoit qu’on tenait énormément à la chaise romantique de la tante qui pourrit dans la cave. Généralement le conjoint quitté manque de générosité.
Quand « on n’a que l’amour à offrir en partage », le divorce est plus facile.
-Ça, c’est à moi. C’était le cadeau de mariage de mes parents.
-Menteur !... Quand tu t’es installé, tu n’avais pas deux chemises.
-Parle pour toi, je t’ai tirée du ruisseau !...
-Et surtout ne touche pas à ma collection de timbres postes !

Souvent, on arrête la procédure du divorce à la séparation des biens. Trop tard, vous avez perdu 595 euros. C’est ça l’astuce !

Commentaires

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"Pourquoi tu fermes les rideaux qu’en t’arrives "
Aie !
"... QUAND T’ARRIVES"

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