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Le Belge, candidat « mondial ».

-Je suis pour la mondialisation. Tout ce qui est mondial est un progrès. Si notre gouvernement était mondial, la Belgique serait connue dans le monde entier.
-Je me demande ce qu’on attend pour être mondial ?
-On fait des efforts. On aime les capitaux étrangers. On se fait photographier place Tienanmen avec ceux qui ont fait massacrer les étudiants contestataires. On est reçu par Georges Bush en la personne de notre représentant le plus qualifié, Verhofstadt pour tout dire, lui-même ancien candidat à la présidence de l’Europe. C’est quand même quelque chose ?
-Oui. Même que Bush n’est plus fâché parce qu’on n’a pas gagné la guerre avec lui en Irak. Pourtant on n’est pas mondial !
-Il nous manque quelque chose. Par exemple que nos Socialistes renoncent au socialisme.
-C’est fait.
-Alors, ils ne sont pas assez centrés avec les libéraux.
-Ils n’aiment pas les alliances contre nature, sauf dans les rapports sexuels. Là, ils sont mondiaux.
-Moi, je pense que si on n’est pas assez mondial, c’est plutôt à cause des libéraux.
-Pourtant, ils ont fait de gros efforts d’adaptation.
-Les ouvriers gagnent trop. Ils ne sont pas assez fermes contre les augmentations de salaire.
-Si nous ne pouvons pas rejoindre les rangs des plus pauvres, comment rester compétitifs ?
-C’est vrai que la Belgique est un mauvais exemple. Pourquoi ne sait-on pas fabriquer des chemises à 1 euro comme au Cachemire ?
-…ou à 50 cents comme en Chine ?
-Nous ne manquons pas de savoir faire.
-Nous employons de la main-d’œuvre chinoise ou cachemirienne.
-C’est le drame. Dès qu’ils touchent au port d’Anvers, ils revendiquent des salaires.
-Oui. Ils nous empêchent d’être mondial.
-Et les libéraux s’empressent de les leur donner.
-Il n’y a que les socialistes qui freinent un peu.
-Heureusement qu’on les a. Sans eux, on serait encore moins mondial.
-Pourtant, nous avons des atouts.
-On aime l’argent qu’on gagne par le travail des autres.
-D’autant plus que les autres sont mal payés et qu’ils sont content ainsi. Nous sommes attractifs !
-Oui. On est arrivé à un tel degré de perfection mondialiste que personne ne se plaint d’être pauvre..
-Moins on gagne, plus on est content.
-Il paraît qu’on est sur la bonne voie, mais que ce n’est pas encore assez. Il manque un Tony Blair à nos syndicats pour revendiquer des diminutions de salaire et arracher cette réforme des patrons. On a fait un grand pas en avant en allongeant la durée du temps de travail.
-On a calculé que si les ouvriers du monde entier avaient leurs horaires calqués sur ceux du Pakistan, il y aurait au moins 30% de millionnaires en dollars en plus !
-Ce qui ferait travailler l’industrie de luxe.
-Sans compter les industries du tourisme et de la prostitution !...
-Pourquoi nos patrons ne seraient-ils pas d’accord ?
-Non. Ils pensent que c’est un piège. La prostituée Thaï se mettrait en grève. René Mené devrait faire la file pour remplacer sa montre Cartier… des horreurs quoi !..
-Et puis nos cinq gouvernements n’inspirent pas le Club mondial. Ils craignent qu’un jour cela tourne mal.
-La, je ne comprends plus.
-Oui, ils ont la frousse d’une surenchère antimondialiste.
-C’est pourtant une erreur. Plus il y a des postes à pourvoir en politique, moins on aura des gens qui rueront dans les brancards. Avec cinq gouvernements pour dix millions d’habitants, on est les champions du monde.
-Ce n’est pas être mondial, ça. Etre mondial, c’est diminuer la part des politiciens dans le gâteau à partager entre les actionnaires et les militaires gardiens de la démocratie.
-Tu as un exemple ?
-Oui. Ben Ali en Tunisie est un bon mondialiste. Moubarak en Egypte aussi.
-Ce sont des dictateurs !
-Oui, mais éclairés et démocrates. Ils aiment les gens qu’ils torturent…

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-Ici avec nos autoroutes la nuit et l’éclairage de la maison communale de Mons, on n’est pas éclairés ?
-Une démocratie a besoin d’un conducator, d’un raïs, d’un chef, pour devenir mondiale.
-Nous en avons dix, cent… On n’a que l’embarras du choix.
-Pour être mondial, il n’en faudrait qu’un seul.
-Tu vois quelqu’un ?
-Il se pourrait.
-Tu penses à Daniel Ducarme ?
-Pourquoi Daniel Ducarme ?
-Il a beaucoup souffert. On ne le veut pas à Schaerbeek. C’est un libéral pur et dur.
-Il n’a pas la carrure mondiale.
-Pourquoi ?
-Tu l’as déjà entendu parler flamand ?
-Non.
-C’est bien ce qu’on lui reproche.

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