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Un Valentin qui fait tintin !

T’as les fleurs et le vase ? J’apporte l’eau !...
Il n’y a pas que les titillés d’Allah et les maboules du prophète qui semblent nous la bailler belle. En Inde, les amateurs de Vishnou en remettent une couche par solidarité du Sous-continent envers les incontinents de la casuistique mahométane.
Les compatriotes exacerbés de Lakshmi Mittal ferraillent contre quelque chose qui reste à débattre et qui est moins sot qu’il n’y parait…
Les paranos de Shiv Sena ne veulent plus de la Saint-Valentin en Inde !
Ils ont fait irruption dans une échoppe, se sont emparés des cartes de la Saint-Valentin et les ont brûlées dans la rue.
Jusqu’à présent ce geste fort n’a pas été commenté par nos gazetiers et par aucun des hésitants du « petit cadeau », les fauchés, les don Juan qui comptent plusieurs maîtresses, les radins et les pervers sexuel qui n’en ont rien à foutre du petit amoureux de Peynet, con comme la lune et habillé par un Paco Rabane en phase avec les astres.
Si Shiv Sena prenait pied en Belgique, le réflexe anti-Valentin pourrait s’étendre aux autres fêtes et commémos.
Notre propension à la résistance aux dilapidations obligées des fêtes du calendrier y trouverait son compte. Il suffirait que s’affiliassent à Shiv Sena les traumatisés des déferlements festifs pour avoir la conscience nette et étendre ce refus de la Saint-Valentin à d’autres fêtes tout aussi intempestives. Par exemple faire l’impasse sur les ronds de camembert coloriés, les colliers de nouilles et les papiers peints cisaillés que nos chers petits troquent volontiers aux grandes occasions contre des jeux vidéo ou des karts miniatures. Refuser d’obéir aux traditions qui voudraient dissimuler des œufs en chocolat dans la salière ou faire semblant que l’âne de Saint-Nicolas mange la carotte du 5 décembre avec le même appétit dans toutes les chaumières, tandis que des parents piégés par l’usage posent sur la table du salon, à la place du grand saint bien absent cette nuit-là, des objets de la valeur d’un mois de salaire et qui seront bientôt brisés dans l’allégresse des jeux brutaux du lendemain.
Adieu Halloween et la débauche de citrouilles, la bague saphir et or blanc du 10me anniversaire de mariage, finis les cadeaux à belle maman, de la babouche tunisienne, au parka canadien, oubliés le set de table et la bouteille de Médoc apportés avec des sourires jaunes chez des amis qui ne boivent pas de vin, parce qu’ils ont un ulcère à l’estomac. Il n’y aurait plus que des rapports aimables et sans autre souci que l’aménité gratuite et, éventuellement sans en faire une obligation, une petite enveloppe de 20 euros de tantine à son neveu qui apprend bien à l’école…

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Que disent nos nervis indous pour soulager nos consciences et nous rendre leur mouvement sympathique ?
« 30 activistes de Shiv Sena ou l'armée du seigneur Shiva ont inspecté dimanche les boutiques à travers la capitale financière de l'Inde (ouest) afin que les commerçants ne vendent pas des cartes à l’occasion de la Saint-Valentin. ‘’Nous ne sommes pas contre l'amour mais nous ne voulons pas que les gens célèbrent le jour de la Saint-Valentin, car c'est un concept occidental’’, a expliqué un responsable du Shiv Sena au quotidien Hindustan Times. »
Dans les collèges de la ville, les étudiants ont été mis en garde de ne pas célébrer le jour des amoureux sur les campus par crainte de violence, selon les médias.
A Lucknow, capitale de l'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé d'Inde (centre), des activistes hindous ont menacé d'humilier publiquement les couples qui se risqueraient à marquer la Saint-Valentin.
30 fous de Shiva, c’est un début modeste. Il n’y a pas encore péril en la demeure pour que tremblent ceux qui sont toujours en état de recevoir un présent et jamais en état de rendre la pareille.
Pour les autres, tous les espoirs sont permis.
A Liège, il y a beaucoup de ces petits commerces de riens qui occupent le terrain et qui font croire qu’on n’en est pas à la fin de la diversification du commerce de détail. On y entre par désoeuvrement et on en sort avec un cadeau encombrant qu’on n’offrirait pas à son meilleur ennemi et qu’on présente avec d’infinies précautions et avec des « oh » d’encouragement et d’entraînement à la personne qui surtout ne voulait rien à cette occasion, mais qui vous ferait la gueule quinze jours si vous aviez le malheur de la prendre au mot.
On se débarrasse de la chose avec soulagement et on se condamne à la voir longtemps sur le marbre de la cheminée vivant reproche du plus parfait mauvais goût. Comme l’autre qui gère la chose sera tôt ou tard à se poser la question de comment s’en défaire, surtout si c'est incassable, on se regarde amoureusement et on ne regrettera pas son débours pendant un petit quart d’heure. C’est peu…
Il y a eu par le passé des ruptures pour moins que ça.
Grâce à Shiva et à son mouvement, on pourra peut-être un jour vivre sa vie plus naturellement : on n’achète pas le sourire de la personne qu’on aime.
Comme quoi, tous les terrorismes ne sont pas à rejeter.

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