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Je craque !

Je ne vais pas faire ici un système du misérabilisme. Les frileux n’auront pas à s’inquiéter de « ma dérive » populiste. Mieux, je prendrai en considération la nécessaire participation financière de tous les citoyens pour la gestion des affaires de l’Etat, afin qu’au concert des nations européennes et la représentation à travers le monde, son prestige ne soit entaché d’aucune faute de goût. J’applaudirai surtout que sa population la plus fragile ait par nos versements et contributions une aide nécessaire.
Dans d’aussi heureuses dispositions, je prendrai le cas d’un pensionné moyen, c’est-à-dire une pension d’environ mille euros par mois pour quarante années au moins de versement réguliers à l’Office des pensions, je le logerai dans un petit appartement, qu’il aura agrémenté des meubles achetés tout au long de sa vie et qui constituent son seul capital.
Dans cette situation courante et compte tenu des circonstances inflationnistes, surtout en ce qui concerne les loyers, j’évaluerai son loyer à 500 euros le mois, chauffage et charges comprises, ce qui n’est pas excessif. Il faudra encore compter l’eau, le gaz et l’électricité, les taxes communales, celles de la région et la redevance télévision. Ce qui, bon an mal an, rogne 200 euros des 500 qu’il lui reste pour vivre.
300 euros par mois pour se vêtir, manger, se divertir, ça ne fait pas lourd sans compter les frais impondérables, comme le remplacement d’une télé ou d’une machine à lessiver.
Si l’on considère que, sur tout ce qu’il achète avec ses 300 euros, il ristourne à l’Etat des taxes indirectes sous la forme de la TVA, on peut penser qu’en payant sur ses revenus un précompte professionnel de 212 euros 25, il aura contribué à l’effort collectif pour son année.
Eh bien ! pas du tout.
Ce pensionné moyen recevra un Avertissement-extrait de rôle à la fin duquel le montant à payer avec sommation et date exécutoire sera de 589 euros 05 !
Au passage j’admire le 05, je ne l’ai pas inventé, j’ai devant moi une feuille d’impôt qu’une personne dans le cas a bien voulu me confier.
Il paraît que c’est ainsi, que c’est juste et parfaitement légal.
Bon, j’admets.
Mais un régime qui étrangle systématiquement les petites gens et qui trouve cela normal est – et je pèse mes mots – un régime crapuleux !
Crapuleux, en ce qu’il nous décrit la situation de manière dramatique et qu’il passe aux actes en serrant la gorge des plus fragiles, alors que ses représentants roulent en BMW à nos frais alors qu’il serait décent qu’on les voie en C2 et même C1, que personne à la gamelle florissante et publique de la rue de la Loi n’a des trous au pantalon et n’a pas de chaussures éculées, que tout cela respire la richesse, le bien-être, corroboré par une petite visite à l’intérieur, chauffage central à fond, personnels cirant les parquets, café à profusion et sourire à cent mille balle la jaquette…

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Comment osent-ils jouer les attendris sur le sort de ceux qui n’ont que 300 euros par mois, alors que c’est ce qu’ils gagnent pour la plupart par jour ?
C’est faire du populisme, cette réflexion-là ?…
Sans compter les dépenses de prestige, nos ambassades et nos ambassadeurs, nos visites d’Etat à Etat, l’étalage de notre « douceur de vivre » partout ailleurs, sauf chez les gens du dessous et pour cause, nos belles manières et nos salons de thé en-dehors des zones de « non-droit », nos chichis comme nous le montre Anne Quevrin, l’Isabelle de Fessange de la Télévision-Penchée.
Tous les cafards du système vont s’enculer de bonne humeur en me voyant si dégoulinant d’envie, pensent-ils ces blattoptéroïdes nauséeux, comme si j’en avais quelque chose à foutre d’entrer dans leur zoo au point que j’en crèverais d’une jalousie noire !
Comment Didier Reynders peut-il jouer le rôle du bon papa distributeur de cadeau, lui qui est le chef d’un département des Finances qui réclame avec la même insistance qu’un racketteur l’épicier du coin, sa part sur la bête ? C’est-à-dire sur ceux qui sont trop faibles pour se défendre ou trop timorés pour les envoyer tous se faire foutre ?
On en est là, à la veille du premier mai, alors qu’il n’y a plus ni socialistes qui vaille, ni libéraux au cœur tendre, mais des coreligionnaires du fric qui dégustent devant nos gueules d’esclaves, les fruits de leur exploitation.
On a beau dire, même si les exploitants du marxisme ont essoré l’éponge humaine à leur profit, ça avait autrement de la gueule la philosophie de Marx, par rapport aux peigne-cul douteux qui nous la baille belle sur leur démocratie régulièrement siphonnée de tout contenu par le capitalisme actif.
Merde ! Je replonge dans le populisme.
Eh ! tant pis. Si c’est ainsi que l’on nomme l’indignation d’un citoyen ordinaire et qui n’attend plus rien de personne et surtout pas les discours de l’Haut-lieu qui, finalement, sont d’un cynisme tel que lorsque j’en entends quelques bribes, j’ai envie de gerber tant leurs auteurs nous prennent pour de sacrés imbéciles.
C’est pas demain qu’on dansera la carmagnole sur ces étrons pourris, hélas !
Mais, je m’emporte… Frileux va encore dire…


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