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Toute vérité n‘est pas bonne à dire.

Les médias ne vous le diront pas, les politiques encore moins, mais le problème majeur aujourd’hui n’est pas la sécurité des grandes villes, ni le conflit israélo-arabe, mais la fin d’un pétrole bon marché, prélude à sa raréfaction et, fin du siècle, à sa disparition quasi complète.
Et c’est devant la mutation inéluctable que nos économies devront accomplir que l’on voit l’incroyable pauvreté prévisionnelle, la crainte d’affronter l’opinion soudain réveillée à l’encontre d’une mondialisation des affaires déjà fort contestée..
Rien ne peut enrayer en effet la marche au profit et ce sera jusqu’à la dernière goutte que l’on spéculera sur les carburants, que les experts déborderont d’optimisme, tandis que les décideurs politiques resteront impuissants devant l’absence d’une planification des productions et la gestion économe des parcs automobiles.
Que peut-on prédire à court terme, dix ou quinze ans, de presque certain se concrétiser dans les faits ?
L’augmentation des coûts de transport par route et la décroissance du nombre de véhicules en circulation qui en résultera, mettront les grandes surfaces et les zonings, loin du centre ville, en difficulté.
Comme un effort ne sera pas fait en faveur des transports en commun et l’acheminement par chemin de fer des marchandises et produits, on assistera à des encombrements dans les gares, les gares de formation, et le transport fluvial, d’autant que les autoroutes n’ont jamais été conçues en fonction d’une liaison avec les chemin de fer. Tout reste à faire en matière de bretelles d’autoroutes raccordant le chemin de fer au réseau routier.
Les transports aériens plus coûteux, les centres exotiques de villégiature ne recevront plus une clientèle populaire, de même le transport aérien des marchandises obérera les prix de fret.
Toujours à court terme, la géopolitique en accroissant la dépendance des nations, va contraindre les Etats-Unis d’Amérique à s’assurer sur la Chine populaire, y compris par la force, la primeur des carburants. On peut prédire que le premier choc aura lieu en Iran, gros producteur. Quant à l’Arabie Saoudite satisfaisant à hauteur de 26 % la demande mondiale d’Hydro carbure, ses réserves s’épuisent et elle est au maximum de sa production. On injecte un million de barils d’eau salée par jour dans les puits pour exploiter le pétrole qui sans cela resterait au fond des poches géologiques.
L'Opep, réunie lundi à Doha renonce à pomper plus de brut en dépit des cours records, tandis que dans les pays consommateurs et producteurs d'énergie se poursuivait un dialogue sur lequel on reste fort pessimiste quant à sa conclusion : trouver à terme des conditions d’un accord sur la prévention des crises.
Cependant, rien n’y fait, réunions et bonnes résolutions ne touchent pas les spéculateurs qui se basent sur un constat : la raréfaction progressive prévisible du brut, pour laisser plafonner le baril à 74 dollars à New York, en attendant mieux.

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Ce qu’on nous cache c’est qu’on va atteindre dans quelques années le Pic de Hubbert, c’est-à-dire le moment clé où les productions s’équilibreront avec les demandes et où après - quelles que soient les productions - elles ne seront plus capables de satisfaire les demandes à 100 %.
Les experts les plus optimistes se trouvent curieusement dans le camp des producteurs et des raffineries qui veulent croire à la découverte de nouveaux gisements et à l’augmentation de production des puits qui existent. Les autres venus de milieux indépendants pensent que la page du pétrole sera tournée dans le courant du siècle et que nous n’aurons aucune énergie nouvelle de remplacement aussi diversifiée dans ses possibilités. Le topinambour n’est pas près de remplacer le pétrole. Même en recouvrant l’essentiel des terres cultivables de végétaux capables de fournir une huile de substitution, ceux-ci ne couvriraient pas 10 % de la demande, mais par contre risqueraient de faire flamber les prix du blé et d’autres céréales.
Ce soir aux informations de RTL, un expert de la Région bruxelloise nous affirmait sans rire que les automobilistes dans quelques années vont perdre en vitesse 27 Km heure dans les trajets d’accès à la Capitale, à cause de l’accroissement du parc automobile.
D’autre part, des experts de l’OPEP s’inquiétaient de la question des capacités de production excédentaires, qui servent de matelas de sécurité, et qui sont actuellement jugées trop faibles tant dans l'amont (production) que dans l'aval (raffineries). Cela risque, affirmaient-ils, de demeurer un sujet brûlant pendant encore plusieurs années.
Ainsi, tous parlent d’un accroissement du trafic et de production excédentaire, dans la plus parfaite inconscience !
Après cet optimisme délirant, qui oserait prétendre, dans les milieux de la politique, être d’un avis contraire ? Le maheureux serait automatiquement taxé de pessimisme et risquerait de n’être pas réélu !
Que la vérité est donc difficile à dire…

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