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La légende de Trou de balle.

-Cher plus grand champion cycliste de tous les temps, vous avez écrit un livre sur vous-même ?
-Cher plus grand journaliste de tous les temps, j’ai demandé à Fan Tirons, de reprendre mes notes de parcours et d’en faire un bête sailer.
-L’histoire d’un marin peu intelligent ?
-Qu’est-ce que vous racontez ?
-Bon ! Autant pour moi. Vous voulez dire un Best seller ?
-C’est ce que j’ai dit, non ?
-Revenons aux notes que vous avez confiées à Fan Tirons.
-Il a repris mes brouillons avec un brio que je qualifierai…
-D’exceptionnel.
-Puisque c’est vous qui le dites.
-C’est mon avis personnel que je partage. Je feuillette… je feuillette et on voit à peine Fan Tirons une douzaine de fois. D’habitude, c’est le nègre qui se met en vedette. Rien que du bonheur à vous voir dressé sur les pédales.
Combien de livres où l’auteur oublie celui qu’il doit glorifier pour ne consacrer l’œuvre qu’à lui-même !
-Oui, c’est vrai. Cela aurait été dommage de rater les photos de mon dernier tour de France, pour mettre à la place Fan Tirons à l’âge de six mois sur la dernière peau d’ours des Pyrénées…
-Tour de France que vous avez perdu…
-C’est une de mes plus belles victoires sur les furoncles mal placés !
-C’est vrai vous en avez eu beaucoup. Mais tellement bien photographiés. Tandis que Fan Tirons, vautrés dans des voitures couvertes sous la pluie, malgré tout impeccable, habillé par Lagerfeld… Je me souviens d’avoir écrit un livre sur Staline…
-Je croyais qu’on parlerait de mon livre du plus grand champion cycliste de tous les temps ?
-Juste une anecdote que je dédie à mon confrère Fan. Tout le monde connaît mon livre sur Staline, 690 pages, aux Editions « Rien que du Belge », 22 euros et il y en a encore… Je n’ai pas écrit un seul mot sur le dictateur communiste ! Tout le livre est centré sur moi, d’où son intérêt. Pour revenir à votre collaboration avec Fan Tirons, on peut dire que vous avez fait des progrès in vitro en littérature depuis que vous m’aviez dédicacé le livre précédent « La jeunesse d’un jeune prodige de la bicyclette » où vous aviez fait deux fautes dans votre nom.
-Celui qui ne progresse pas recule…
-Vous faites allusion à votre descente du Galibier en marche arrière en 1967 ?

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-Oui. C’est exact. Mais qu’entendez-vous par in vitro ? Vous ne faites pas allusion à mon pipi trop chargé dans l’éprouvette de mon dernier Giro ?
-Juste une expression journalistique qui ne veut rien dire… Nous avons tous des expressions qui sont comme des signatures, afin que les lecteurs ne soient pas dupes des rédacteurs en chef qui signent tous les articles à notre place. Nous avons « In Fine » du Soir, « Temper Fugit » de La Libre Belgique et « Mon Con ! », d’un journal local « le Petit Patriote socialiste » de Liège. Mais pourquoi ce surnom de « trou de balle » qui vous est resté, mon plus grand champion cycliste de tous les temps ?
-Rapport à mon adresse à m’insérer entre deux coureurs par des passages aussi petits qu’un trou de balle.
-On voit que vous êtes de la pédale.
-Je revendique mon pédalier.
-C’est toujours le même ?
-Oui, depuis vingt ans. Nous ne nous sommes jamais quittés.
-Une indiscrétion : vous dormez ensemble ?
-Evidemment.
-Je relève un chapitre intéressant, c’est quand Fan Tirons nous apprend qu’il en est aussi.
-Oui, c’est en apprenant le français à l’école d’Etterbeek. Le maître mettait des cassettes de Luc Varenne. Il a aimé la pédale et voulu connaître le plus grand cycliste de tous les temps, c’est-à-dire moi.
-Ah oui, Luc Varenne, Fausto Coppi, Michel Audiard, tous ces grands noms du cyclisme qui nous ont quittés ! Et il n’y a plus que vous… vous… vous…
-Qu’est-ce qui vous prend ?
-J’ai une attaque… syndrome de Munchausen (1)
-Vous devriez consulter. Je connais un bon docteur.
-Mabuse ? Oui, je connais. On entre léger et on sort chargé.
-Oui, mais c’est si bon !... J’ai fait deux étapes de montagne en une fois, grâce à Mabuse. Ainsi, je suis le seul à avoir eu deux jours de congé de suite dans la plus grande course du monde ! Mais je vous quitte… l’habitude de pisser in vitro à l’arrivée.
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1. Syndrome psychique, protéiforme, avec fabulation journalistique, propre au métier. Pathonimie conduisant à des articles multiples, inutiles avec écriture anarchique.

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