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Musset et Sand, version 2006.

-Tu sais je n’aime que toi.
-Moi pareil.
-Je me retire ou je reste ?
-Tu te retires.
-Tu sais que tu me plais ?
-Toi aussi.
-Pourquoi je me retire ? Tu ne prends plus la pilule ?
-Je ne l’ai jamais prise.
-Ah ! bon…
-Tu sais tu m’as plu tout de suite.
-Quand je t’ai vue attendant le bus, moi aussi...
-Il pleuvait à verse.
-Tu n’es jamais tombée enceinte ?
-J’ai mis longtemps un stérilet.
-Je me suis arrêté et je t’ai dit : « Vous allés au Pairay ? ». J’avais lu la destination sur la plaque jaune…
-J’ai été surprise. Mais, je ne sais pourquoi, je me suis installée à côté de toi.
-C’est romantique !
-Tout à fait comme dans la Chartreuse de Parme.
-Pourquoi tu l’as enlevé ?
-Il me faisait saigner. C’est un tour de main de le mettre, mon gynéco ne l’avait pas…
-Ce que tu es belle. Tu crois que c’est bien ce qu’on fait ? Tout ça au premier jour ?
-Pourquoi pas puisqu’on s’aime ?
-Pour s’aimer, on s’aime.
-Mon amour !
-Mon adorée…
-D’habitude, quand je ne connais pas, je demande un préservatif.

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-Pourquoi tu l’as pas demandé ? T’as raison, j’en avais pas. J’ai fini la boîte hier.
-Oh ! J’en ai dans le tiroir de la toilette. Mais toi, ce n’est pas pareil. Je suis en confiance. Je ne sais pas pourquoi ? Puis, je n’ai que des « smal »…
-C’est l’amour…
-J’en frissonne… J’ai bien l’anneau contraceptif, que je sais mettre moi-même, mais je l’oublie. Il faut compter…
-C’est compliqué ?
-Non. C’est déconseillé aux femmes souffrant de prolapsus utérin ou de constipation chronique, du fait d’un risque accru d’expulsion accidentelle. Tu n’y es plus !...
-T’es souvent constipée ?
-Non, ça va. Qu’est-ce que tu fais ?
-J’y mets un doigt…
-Je ne laisse pas faire ça à tout le monde, mais toi, tu peux tout faire. C’est le coup de foudre.
-Autant pour moi, le coup de foudre immédiat. Raide bleu…
-Je l’oubliais une fois sur deux… et puis je ne suis pas régulière…
-Oh ! Tu bouges bien. Ah ! tu as de l’allure, de la classe… Quoi tu oubliais ?
-L’anneau contraceptif…
-Je t’ai donné mon veston. Tu étais trempée.
-Oui, on ne peut pas garer devant chez moi. Te voir en chemise sous la pluie, j’ai craqué.
-Tu m’as dit, montez une minute, pour vous essuyer…
-Nous nous aimons depuis au moins vingt minutes… On performent !
-Avec toi le temps passe vite.
-On s’est tutoyé tout de suite.
-Pourtant ce n’est pas dans mes habitudes. Je sens que ça vient…
-Moi aussi…
-Tu vois qu’on l’aurait en même temps…
-Attends un peu…
-Je ne peux plus. Qu’est-ce que je fais ?
-Tu restes !
-Mais…
-Tu restes, je te dis… Tous les draps de lit sont à la lessive.
-Ah !...
-Oh…
-Ouf, ça va mieux…
-Oui, c’était nécessaire que ça aille vite…
-On n’avait plus te temps d’attendre.
-Je ne sais plus ce que j’ai dit.
-…que nous sommes fous amoureux.
-Tu te rhabilles déjà ?…
-Oui, il a cessé de pleuvoir. J’en profite pour aller à ma voiture.
-Eh bien ! Au revoir.
-Au fait, je n’ai pas demandé comment tu t’appelles. ?
-Est-ce que ça a de l’importance ?
-Non. Tu as raison.
-Allais… tchao…
-Tu trouveras le chemin ?
-Ce n’est pas difficile, ça descend jusqu’à la Meuse.
-C’est qu’on s’y perd avec les sens uniques. Tu comptes revenir ?
-C’est impossible, je ne sais pas comment je suis venu jusqu’ici...

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