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L’Afghanistan un pays prospère…

…grâce au président des Etats-Unis.

C’est du propre !
Où en est le grand programme moral de Bush en Afghanistan après la défaite des Talibans ? La production d'opium dans ce pays a atteint un niveau record en 2006, avec 6.100 tonnes, soit 49% de plus qu'en 2005.
Et encore, quand on dit défaite des Talibans, rien n’est moins sûr. Dans la seule province méridionale du Helmand, les forces anti-gouvernementales - rebelles talibans et trafiquants de drogue - multiplient les attaques contre les forces de sécurité afghanes et internationales. La culture du pavot y a bondi de 162% et occupent 42% de la surface cultivable.
Les drogués peuvent remercier le très méthodiste Bush. Grâce à lui 90 % de la production mondiale vient d'Afghanistan ; pour la raison simple que du temps des talibans une sorte de cordon sanitaire empêchait l’Afghanistan de vendre sa camelote au monde entier. Les trafiquants devaient passer par le Pakistan. Aujourd’hui, grâce à l’intervention américaine, à elle seule la production afghane excède de 30 % la demande de consommation à l'échelle de la planète.
Avis aux candidats, ils peuvent s’y mettre pour éponger la production. Il paraît que c’est de la « bonne » !
Antonio Maria Costa, le très officiel directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, l’a annoncé solennellement : "La culture de l'opium en Afghanistan est hors de contrôle" et, par la même occasion, on pourrait ajouter « les talibans aussi » !
La dernière offensive des forces alliées contre les talibans vient encore de le démontrer. C’est à une partie de cache-cache que se livrent les forces en présence. Décidément les armées cuirassées régulières ne servent plus à grand-chose quand l’ennemi est insaisissable. Alors qu’est-ce qu’on fait ? La même chose qu’Israël au Sud Liban, on jette des bombes à fragmentation en espérant que de temps en temps ce ne soit pas un enfant qui écope, mais un combattant d’en face. De toute manière, la bombe-piège, c’est notre spécialité. Nos démineurs se sont fait une réputation de la débusquer et de la détruire. N’importe, on aurait souhaité qu’on ne la diffuse pas aussi généreusement.
Quant à Costa, il a entrepris un voyage à Kaboul afin de dénoncer le crime. Hamid Karzaï, le président du coin, lui a demandé ce qu’il pensait de sa nouvelle cape, tout en soie naturelle avec de grandes poches invisibles dans la doublure pour approvisionner Washington en petites douceurs du pays, quand son ami lui envoie l’avion présidentiel pour une surprise-party.
Les problèmes de corruption et de sécurité rongent l'Etat afghan. Kaboul est la plaque tournante par où transitent les matériels militaires achetés avec l’argent de la drogue qui sert aussi bien à équiper les talibans que l’armée régulière. Les commerçants américains y sont comme des poissons dans l’eau. Ils ont carte blanche pour négocier. Comme on connaît l’armée américaine en campagne, ses membres ne sont pas les derniers dans le trafic.
"L'opium afghan alimente les insurrections en Asie occidentale, nourrit les mafias internationales et cause la mort de 100 000 personnes par surdose chaque année", a dit M. Costa à Hamid Karzaï.
Le fatalisme musulman a fait le reste.

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Costa aboie et la caravane passe.
Une profession annexe à la culture et à la vente du pavot n’est pas non plus à négliger.
Les ferblantiers et les maréchaux-ferrants afghans sont des ouvriers de génie Avec une vieille tuyauterie de chauffage central ils font à l’identique n’importe quelle nouveauté en matière d’armes de poing et même d’armes lourdes, que c’en est une merveille.
Un GI veut-il faire un cadeau au frère de sa petite amie ? Il laisse son pistolet-mitrailleur dernier cri chez un artisan et le soir vient chercher l’arme et la réplique, tellement bien faite qu’il est facile de confondre l’une et l’autre.
La situation est tellement difficile à Kaboul pour les puissances « du bien » que Costa est doublé par Doug Wankel, directeur de la cellule américaine de lutte contre la drogue.
L’Américain vient récemment de défoncer une porte ouverte : « La production et le trafic de la drogue en Afghanistan sont un danger pour la sécurité de l'Afghanistan, pour la région et pour le monde".
Ceci dit, on se demande par quoi Kaboul pourrait remplacer l’argent qu’il tire de la drogue pour payer ses ministres et ses fonctionnaires. Un pays qui a une économie basée sur la production du pavot équivalent à au moins 35% de son P.I.B, on se demande en effet comment faire autrement ?

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