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La gauche survivra-t-elle au PS ?

Le tour de piste d’un édile de Charleroi passe désormais par la prison de Jamioulx.
Le PS replonge dans les affres délictueuses.
Van Gompel out, les troupes de Van Cau sont introuvables. Alors que CDh et MR se précipitaient à l’interview sans trop en rajouter sur les malheurs du social-libéralisme, tout le monde s’inquiétait de l’absence des rosés carolos.
Où pouvaient-ils bien être ? Quelque part en conférence dans un lieu tenu secret ? Aux ordres chez Di Rupo ?
Pourquoi pas en préparation d’un Congrès d’Organisation pour un Nouveau Socialisme. Le C.O.N.S. est un sigle prometteur. On le retient en mémoire.
-Où tu vas ?
-Au C.O.N.S !
-T’es au PS ?
-Ah ! je croyais que c’était le festival du film porno…
Quel meilleur endroit que le café en face de la prison de Jamioulx – sil y en a un - pour faire le point ?
On s’étonne que la RTBf n’y ait pas pensé ?
A l’état-major de l’Empereur, c’est la blitzkrieg qui tourne court. Elio est à l’image d’Adolphe dans son bunker, il déplace ses panzers invisibles avec des généraux qu’il n’a plus. Il attend les mauvaises nouvelles suivantes, afin d’épiloguer sur les mauvaises nouvelles précédentes. C’est comme ça qu’on est toujours en retard d’une guerre ; mais, c’est volontairement, on accroche ainsi une petite note optimisme au pessimisme qui va de pire en pire, donc parler des choses de la veille, c’est mieux..
A Liège, les inconditionnels et les attachés de presse rosés se mettent au Prosac.
-Pourvu qu’on reste un modèle !
-Vander Biest est mort.
-On a assez donné !
Insuffisants les couplets sur l’extrême droite, les rassemblements contre le racisme et les gros titres sur les réalisations du social-libéralisme ! La diversion est inutile. Le paravent devenu soudain translucide révèle l’état délabré des lieux, ailleurs, comme place Sainte-Véronique.
Touchés par la grâce, les francs-macs vivent le martyr de la sainte, stimulés par la foi.
Heureusement Charleroi, Namur et Binche, c’est si loin !
Et si la merde se déversait par mégarde sur le perron de notre hôtel de ville, à cause d’un éboueur maladroit ? Et si la sœur de Didier aux commandes du nouveau Boeing de la place Saint-Lambert perdait toute mesure ?.
On a rarement vu un parti aussi détruit de l’intérieur par ses propres mandataires.
Et l’avocat chargé par le président de mettre de l’ordre dans le schmilblick, qu’est-il devenu le tourtereau ? Dans quel océan de jeunes rénovateurs a-t-il sombré ? Sans doute aura-t-il rejoint tous ces jeunes des partis, coulés par l’usage, l’usure et les ans à la tête desquels les jeunes giscardiens jouent l’iceberg du Titanic depuis un demi siècle.
La honte était à prévoir. Le libéral socialisme est un oxymore. Un des deux termes est de trop.
Jusqu’à présent, les directions régionales s’étaient choisies, quasiment autoproclamées. Aujourd’hui on fait gaffe et on se félicite de remorquer un parti croupion à côté du PS.
Il y aurait urgence à inventer un nouveau parti représentant la gauche, murmure-t-on dans les ruelles. Il y a des idées, des militants et des électeurs. Aux chiottes, le libéralisme social !
Et si on reparlait de la lutte des classes, ce monstre du Loch Ness qu’on a enterré trop vite?
Des mauvais esprits veulent une grande réunion « des forces » (avant le traumatisme, on attachait « progressistes » à « des forces »). C’était le vocabulaire du social-libéralisme cher à gros QI, le stratège. Pourquoi pas ressortir « révolutionnaires », car n’est-ce pas plus que des réformes de souk à souk que l’on veut dans un nouveau socialisme ?

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Finie, la vente des fausses Cartier à la sauvette, il faut du concret. Les gens en ont assez des ersatz.
Le voile s’est déchiré, changer les responsables n’arrêtera pas le jeu de massacre .
Dans la peur de mal faire, on verra les échevins privilégier une concentration des décisions entre les mains de technocrates sans le moindre mandat électif. L'homme politique n'étant plus que le "commercial" chargé de promouvoir la décision auprès des médias, se positionnera « responsable » mais pas « coupable ». La gestion de Charleroi ne s’améliorera pas. Les partis vont se regarder en chiens de faïence. Il sera hasardeux de prendre une décision sans l’aval des autres partenaires de la majorité. Chaque fois qu’il s’agira d’argent, de marchés, de soumissions, on entendra grincer la clé dans la serrure des cellules de Jamioulx..
La langue de bois servira à cacher que le responsable politique n'est plus que le porte-parole, pas toujours au fait du dossier étudié en dehors de lui. Si, par malheur la mesure prise tourne mal, la technostructure se défendra et remettra en cause la prise de décision, les membres du collectif politique se renverront la balle.
Avant, il était « presque normal » que l’élu arrange ses marchés comme le maquignon vend un cheval. On se tapait dans les mains en confiance. A l’avenir, il faudra un collège d’experts et un audit qui ne sera pas celui de Francorchamps.
Les avocats du parti n’ont plus d’avenir, place aux experts-comptables !
Les vieux militants en pleine crise de nostalgie remettent à l’ordre du jour de leurs méditations la question de Jean-Marie Colombani « La gauche survivra-t-elle aux socialistes ?»
Qu’en pensez-vous ?

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