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Nos-V’la gåye sins strumer

(Nous voilà dans de beaux draps)

Depuis le début de la saga de la place Saint-Lambert, cela sent l’arnaque, le fait accompli, le népotisme, enfin tout ce qu’on voudra sauf le projet établi sur un consensus des Liégeois.
Et l’affaire remonte…
La folie bétonnière s’était emparée de Destrenay, bourgmestre de Liège, décédé en 1973, mais qui avait eu le temps d’élaborer des plans démentiels qui destinaient à la place Saint-Lambert le rôle qu’a actuellement l’échangeur de Loncin.
Le bougre avait passé le relais !...
Il faut dire que le PS poussait à la charrette à cause des Grands magasins du Phare, miraculeusement sauvés d’une catastrophe financière par une expropriation providentielle.
Aux projets, succédèrent d’autres projets, des plans et contre plans, ce qui n’arrêta pas les pioches jusqu’à ce que la roche fut mise à nu.
Inutile de revenir sur ces travaux qui durèrent trente ans et qui sont loin d’être terminés, puisque si du côté de l’îlot Saint-Michel, on en est à peu près sorti par la construction d’une caserne de type stalinien, par contre on n’est nulle part côté Tivoli.
Il faut aussi noter que les Autorités si elles ont procédé par affichage des travaux, projet après projet, jamais il ne fut question d’en appeler aux Liégeois par une sorte de référendum sur le sort de la place Saint-Lambert.
Bien entendu, il en est de même pour la tranche des travaux qui englobe la gare du Palais sur laquelle les Autorités s’obstinent à construire un blockhaus en qualité d’annexe de la Justice.
On sait l’acharnement à construire cette horreur architecturale, malgré les plaintes des riverains et notamment des habitants de Pierreuse.
Reynders le veut ce bâtiment, le bourgmestre aussi et bien d’autres encore à commencer par ceux qui n’habitent évidemment pas le quartier.
Une première tentative de deux tours ascenseurs juste devant la belle façade qui abrite les services du gouverneur avait tourné court. Aussitôt démolies, le tout à grands frais, un nouveau projet surgissait, controversé, arrêté, repris. C’est de celui-là dont il est question aujourd’hui.
La justice n’a rien à faire place Saint-Lambert. Le Palais des Princes-Evêques est aux Liégeois. Sa destination, c’est la création d’un grand musée qui retracerait l’histoire politique et culturelle de la Principauté. Mille ans d’histoire, ce n’est pas rien.
Mais les Autorités ne veulent pas en démordre, alors que l’hôpital Saint-Laurent, implanté sur le site de l’abbaye du même nom, vaste propriété à l’allure imposante, pourrait regrouper tous les services de la justice, moyennant quelques aménagements.
Reynders s’obstine, on sait trop pourquoi. Mais les autres ? Quelle mouche a piqué ces Liégeois ?

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Comme une circulaire émanant des habitants mécontents le souligne, cet ensemble en construction côté gare du Palais est incongru dans ce site historique et d'habitat.
Inesthétique par sa masse, la banalité et la monotonie de son architecture (voir îlot St Michel), par sa pesante passerelle de béton barrant tout le paysage classé. Ecrasant, notamment par une tour d'une hauteur équivalente à un building de 12 étages (comme ceux de Droixhe) - le plus beau monument de Liège, le Palais des Princes-Evêques.
C’est également une absurdité économique ;
Avec ce projet, c'est la plus belle entrée de notre ville qui est gâchée à jamais. Celle qui ferait la carte de visite de Liège parmi les villes de caractères dans les guides touristiques du monde entier. Il y empirera encore la circulation.
Le moteur économique et touristique du Palais des Princes Evêques serait perdu à jamais. En effet, les 40.000 m2 de bureaux des constructions ne suffisent pas et une grande partie du Palais serait encore occupée par la Justice.
Où en est-on ?
Le Conseil d’Etat a prononcé l’annulation pure et simple du permis de bâtir des Extensions du Palais de Justice de Liège. Il se base sur le second moyen des requérants concernant la hauteur du bâtiment F (situé le long de la rue Fonds Saint-Servais), hauteur qui est en contradiction avec le règlement sur les bâtisses de la Ville de Liège.
A la suite de cet arrêt du Conseil d’Etat, les promoteurs de cette hérésie s’affairent. Ils vont sans doute trouver des astuces, changer des règlements, tripoter les projets, bref, ils ne se résigneront pas.
Le fantôme du bétonneur Destenay hante les couloirs de la Violette.
A la place des courageux qui ne veulent pas de ce bâtiment qui va dénaturer les abords du palais, je me méfierais. Les hommes d’Etat qui nous gouvernent, n’ont plus guère de pouvoir, sinon jouer avec nos nerfs, depuis que le pouvoir économique les domine des pieds et de la tête.
On entendra encore parler de cette lamentable affaire. La population doit rester sur ses gardes.
Il n’y a pas plus versatile qu’un homme politique, quand il est contesté.

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