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Un logo bête.

C’est fait. Il manquait au mauvais goût du perron chaussé d’un préservatif à le symboliser par un trait. On vient d’atteindre la limite de l’inventivité. Nous ne créons rien, donc nous ne sommes rien, doivent se dire les éminents du jury qui ont découvert la merveille à 13.915 euros !
Si c’était le but de l’opération de créer une nouvelle image de Liège, c’est réussi. Nous étions déjà ridicules avec nos démêlés sur la finition de la place Saint-Lambert, la gare des Guillemins avec son environnement minable ; mais tout cela, c’était entre nous. Maintenant tout le monde va savoir que nous sommes des nuls. C’est la honte !...
Si le but du logo c’est la simplicité, autant valait donner la palme et le fric à un supernullose qui aurait remis sa feuille blanche.
« Nous avons été séduits par le rappel stylisé de l’élément le plus fort et le plus représentatif de notre ville: le Perron », justifie le bourgmestre Willy Demeyer. (C’est un journaliste qui le rapporte). Pourquoi ce journaliste a-t-il cru bon d’écrire que Demeyer se « justifiait » d’avoir choisi la chose ? Se sentirait-il coupable ? Déjà du remord ?
« Nous avons répertorié une vingtaine de logos différents. Au moment d’une nouvelle législature qui prône l’unification et la transversalité de ses services, nous voulions une image fédératrice, un logo unique et une charte graphique à respecter par tous les services. »
Nous voilà beaux ! A nous de nous débrouiller pour que cela ne se voie pas trop. On pourrait demander, par exemple, pour les futures vestes des stewards de coudre le logo dans la doublure, à charge pour eux de garder le veston fermé.
C’est dommage que nous n’avons pas pu juger de la valeur des autres concurrents, puisque treize firmes ont répondu à l’appel du Collège échevinal de la Ville de Liège. Finalement dix d’entre-elles ont remis une offre. Trois n’ont donc pas pris le départ, dégoûtées à l’avance, ou parce qu’elles avaient eu des informations selon lesquelles le choix avait déjà été fait ?
Autre chose troublante, les six hauts représentants de la Ville et deux extérieurs spécialisés en communications ont choisi, à l’unanimité, le projet de la société Synthèse. Alors quoi, en démocratie, l’unanimité ne doit-elle pas être avant tout suspecte ?
Et puis c’est qui les hauts représentants, dans cet antre de la reine Pétaud de la place du Marché?
Comme projet rondement mené, on peut dire qu’il l’a été. Pourvu qu’il soit aussi rondement mené hors de nos mémoires.

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Le plus délirant consiste dans leurs explications des traits du logo, un pour le port, un pour la gare, un pour l’aéroport et un pour les autoroutes. C’est plus facile de déchiffrer un cartouche égyptien du sarcophage de Ramsès II. Il faut reconnaître, côté symbole, on a mis le paquet. Quant à la haute barre centrale, ce n’est plus le préservatif, c’est le symbole d’une fusée…
Enfin, pour l’œil éclairé et sagace, les quatre petites barres suivent une courbe comparable à celle de la toiture de la future gare TGV. Ah ! il faut suivre…
Mais ce n’est pas tout, les couleurs ont aussi leur charge de symboles, un rouge rubis, symbole de dynamisme et de féminité, contrastant avec le noir, très masculin et rappelant le charbon, élément économique essentiel de Liège au siècle dernier », dixit le François Bodarwé, aux anges… qui fait remarquer de plus en plus finement que ce n’est pas tout,
la haute barre et les deux petites à droite forment la lettre « L » de Liège, toujours de la même couleur !.
A cette merveille, il fallait un slogan. Qui l’eût cru : « Liège, une ville, un esprit », mais oui, Liège a un seul esprit. Il y a cent mille idiots à Liège et un esprit seulement ! On se demande lequel ? De notoriété publique, il y en avait deux : Didier Reynders, bourgmestre empêché par les électeurs, et Willy Demeyer, l’élu. Il y aurait donc un des deux qui rejoindrait la troupe des demeurés ?
On se perd en conjectures…
Certains Liégeois consternés ont cru voir un doigt d’honneur à nos dirigeants. Il paraît que c’est meilleur quand le même doigt frôle la prostate. Les hauts dignitaires en seraient-ils ?
Car si tout bonnement nos hauts Liégeois, nos invincibles décideurs, avaient seulement eu l’intention de se faire une petite gâterie ?
Il fallait le dire, voyons. On aurait rigolé comme avec Michou d’Ans et on n’en parlait plus.

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