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Ah ! les beaux discours…

Je ne sais pas qui écrit les discours de Di Rupo au PS, mais l’opinion commence à se lasser d’un triomphalisme qui ressemble à une méthode Coué faisant de la Wallonie une convalescente économique qui va de mieux en mieux.
La convalescence est un état transitoire. Le malade finit par se bien porter en passant par là. Or, nous avons le sentiment que la Wallonie est une éternelle convalescente. Voilà trente ans qu’on nous affirme qu’elle va de mieux en mieux. Elle mourra sans doute un jour en pétant de santé… en pleine convalescence !
C’est du moins ce que n’a pas déclaré ce mercredi devant le parlement wallon le bourgmestre empêché de Mons, dans son délire apologétique.
Il s’est contenté de jongler avec des statistiques, des chiffres et des bonnes notes qu’il s’octroyait à lui-même.
Manier des chiffres et lancer des statistiques à la face des détracteurs est une arme à double tranchant. Exemple : en 2005, 435 entreprises se sont installées en Wallonie contre 31 en Flandre et 5 à Bruxelles. Admettons-le. Qu’est-ce que le ministre est en train de nous dire ? Tout bonnement qu’il n’est pour rien dans ces installations pour la simple raison qu’elles ont été décidées bien avant que Gros QI lance son plan Marshall et ne s’installe aux commandes !
Le seul mérite du grand homme du PS aura été d’arriver au moment où la conjoncture repartait à la hausse, hausse qui se serait faite avec ou sans lui.
Ce qui est gênant dans ce discours, c’est aussi la manière dont le chef du PS voit les rapports des travailleurs avec les détenteurs du capital. Il s’émerveille de ce que les jours de grève en Wallonie ne soient pas plus nombreux qu’en Flandre. Il s’attache à donner aux patrons l’image d’une Wallonie soumise et compréhensive devant la montée des concurrences étrangères.
Si bien que Serge Kubla, le plus calamiteux des gestionnaires de la chose publique, l’entremetteur libéral malheureux de Francorchamps, s’est réjoui des références multiples d’Elio Di Rupo au monde de l'entreprise. « Vous avez fait un discours que vous auriez pu faire sans crainte devant l'Union wallonne des entreprises. J'attends que vous le fassiez le 1er mai devant vos militants ». Il y a un fond de vérité dans ces paroles-là, venant, heureusement pour Elio, de la bouche d’un homme qui n’est plus crédible aux yeux des Wallons que pour le seul Didier Reynders.
Pourtant, c’est ce qui inquiète, quand le ministre-président insiste sur les priorités que le gouvernement avait faites siennes pour créer de l'activité économique et de l'emploi.
Se pourrait-il que le destin des petites gens fût aliéné au capital, au point que ce dernier soit le seul capable désormais de nourrir (mal) les populations ?
Est-ce que le socialisme n’a pas autre chose à défendre que l’occupation des zonings par des industriels peu soucieux de partager leurs profits avec ceux qui travaillent ?
N’y a-t-il donc plus aucune autre alternative que celle d’ouvrir nos villes aux nouveaux marchands d’esclaves, de les attirer par des paroles flatteuses et de les retenir par des courbettes ?
S’il y a un morceau où Di Rupo excelle, c’est bien dans le dithyrambe patriotique. Un extrait de ce genre vaut par le reflet de la personnalité qu’il révèle malgré lui, plus que par le sens premier du discours « Le gouvernement wallon veut permettre à la Wallonie de renouer dans un délai raisonnable avec la prospérité et, oserais-je le dire, la grandeur » ; puis, ne se sentant plus, ayant perdu toute conscience de la réalité, de poursuivre : « Je voudrais entendre certains dire du bien de la Wallonie, aimer la Wallonie. C'est de nous que dépend la victoire. Nous devons avoir de la fierté de ce que nous sommes, de ce que nous serons et de ce que nous voulons. »
N’en déplaise à notre grand homme, on peut aimer et servir la Wallonie et rester les pieds sur terre. C’est à la portée de tout le monde de constater les progrès effrayants du chômage et de la misère. Comme de dénoncer, au fil du temps, les discours qui n’ont qu’un seul mobile, celui de nous anesthésier encore et toujours, afin d’accepter l’évidence, à savoir que le système que défend Elio Di Rupo est une machine infernale, dont le moteur : le profit personnel est une saloperie qui détruit le sens moral, accable les plus pauvres et tend à faire régner un ordre mondial pervers.
Jusqu’à présent les filets sociaux ont empêché 10 à 15 % de la population de tomber dans les abîmes, comme en Amérique. Mais pour combien de temps encore ?

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En cela, la réplique de Serge Kubla dépasse en inquiétude celle du ministre-président, tant elle est méprisante pour les chômeurs « qui se complaisent dans l’oisiveté » et les marginaux, souvent des femmes seules avec enfants, qui vivent du CPAS. Enfin, si c’est Kubla qui le dit, on a affaire à un expert, puisqu’il n’a jamais vécu lui-même qu’aux crochets de la Nation par ses mandats publics et ses indemnités de parlementaire, bien au-dessus du revenu minimum, sans que ses gaffes nombreuses lui aient valu le moindre remord, quand il s’empresse de passer au tiroir-caisse de la Nation.

Commentaires

Tombé par hasard sur votre blog, je suis impressionné par le gigantisme de votre oeuvre.
Cependant, si votre but est de communiquer, ne devriez-vous pas veiller à une meilleure lisibilité ? Songer à une autre mise en page ?
Vos textes sont en caractères minuscules, on perd le fil d'une ligne à l'autre...
Heureusement qu'il y a les images.
Bonne continuation.

Superbe...
Ainsi on ne pourra pas dire : On ne savait pas...
Concernant le commentaire d'Anonymous,
C'est vrai mais pas bloquant pour les bons yeux, pour nous les vieux, une police de caractère un poil plus grande serait effectivement de bien meilleur confort...

Pas de passé collectif, pas d'identité collective, pas de projet collectif, pas d'avenir collectif ! Wallonie, terre d'amnésie ! A l'arrêt, immobile, an-historique, a-culturée, an-imalière, presque prostrée, comme un vieux clébard aux abois, prostrée comme tes coulées continues, où le métal hurlant a fait place à la froideur calculatrice de gestionnaires à la petite semaine !

Wallonie, ton sillon cendres émeut !

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