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Vivent les femmes !

Barack Obama est un black de 45 ans qui dans le camp des démocrates s’est mis dans la tête de battre Hillary Clinton à l’investiture de son parti pour la course à la maison Blanche.
Voilà bien un drôle de couple, apparemment antagoniste, qui va s’affronter dans le jeu des deux partis américains qui font la politique du pays mal connue des Européens.
L’inédit, c’est qu’une femme et un Noir se présentent. Ce qui ne s’est jamais vu aux USA. Disons-le d’emblée, même si Obama a une petite chance de supplanter Hillary à la Convention démocrate, il n’en aurait aucune à se mesurer avec le candidat républicain pour la magistrature suprême, tant le vieux réflexe du Sud et les milieux ségrégationnistes du Nord, encore vivaces, joueraient à plein contre la couleur du candidat.
Par contre Hillary Clinton a toutes les chances de remplacer Bush, tant la politique de ce dernier a usé dans l’opinion le parti républicain, sans doute aussi parce qu’enfin les femmes américaines vont pouvoir enfin s’affirmer à part entière dans les affaires de l’Etat. Pourtant Hillary Clinton a eu des instants de gloire et des instants de réprobation qui, jouant à tour de rôle, ont fini par donner une image un peu floue de son personnage.
Gloire, quand elle fit face à l’adversité de femme trompée par un mari volage et décevante lorsqu’elle choisit de ne rien faire qui pût contrarier la carrière de Bill.
Tous les observateurs européens avaient prédit qu’elle assumerait jusqu’au bout son rôle de première dame des Etats-Unis, puis qu’elle divorcerait du volage. Ils se sont trompés et, politiquement parlant, c’est Hillary qui a eu raison de rester au foyer, femme trompée mais pas dupe et surtout pas soumise. Elle savait très bien, la mâtine, qu’elle pâtirait un peu de sa soumission dans son rôle de femme trompée, mais pas trop, en considérant que le divorce, dans les milieux dirigeants du pays et dans l’opinion américaine se serait moins pardonné encore.

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Sa vengeance – pour autant qu’elle ait encore la velléité de se venger – sera de traîner derrière elle un ancien président potiche qui rentrerait une troisième fois à la Maison blanche, mais par la petite porte, en prince consort.
On peut rêver au mépris suprême qu’elle infligerait à Bill en se laissant surprendre dans le bureau ovale avec le pendant mâle de Monica Lewinsky. Sans aucun doute, elle ne commettra pas cette « erreur » étant de loin bien plus subtile et intelligente que son gros nigaud d’homme. Ce serait tout juste bon pour un scénario hollywoodien.
Nous aurons bientôt la réponse à la question de savoir si la France va avoir une femme à sa présidence. Nous le saurons beaucoup plus tard pour l’Amérique.
Mais, les féministes, dont je suis, pourront sans doute rêver à la visite qu’une femme à la tête du plus puissant Etat du monde, ferait à Paris, à la femme du plus ancien Etat démocratique d’Europe.
Et c’est ici que nous devrons être attentifs. Les hommes n’ont jamais réussi qu’à faire la guerre, à tort et à travers le plus souvent. Les femmes n’y ont jamais participé qu’en qualité d’infirmières et aujourd’hui de soldates. Qu’en sera-t-il, demain quand elles seront à part égale avec les hommes dans les responsabilités ? Vont-elles oublier qu’elles sont des mères pour laisser partir à des combats souvent sans aucune utilité leurs enfants se faire trouer la peau ?
Et puis qu’elle leçon pour les peuples machistes, les religions qui excluent les femmes de tous sacerdoces, de toutes les responsabilités politiques, ces hommes qui les humilient et leur font croire qu’elles doivent vivre un sac sur la tête à seule fin de plaire à Dieu !
Rien que cette dernière considération devrait nous pousser à vouloir que des femmes dirigent nos vieux pays et celui du nouveau monde, afin de montrer aux femmes encore sous le joug que l’égalité est possible.
Vivent les femmes !

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