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Bayrou et Sarkozy : même combat.

Dans la campagne française des présidentielles, avec les sondages que l’on dirait des thermomètres fichés dans le cul de chaque Français, on a la désagréable impression que tous les candidats naviguent à la recherche du politiquement correct, n’y arrivent qu’à demi et finissent par exaspérer les électeurs.
Si bien qu’aujourd’hui les deux outsiders Bayrou et Le Pen montent dans les sondages, surtout le premier, alors que les vedettes de l’UMP et du PS font du surplace avec deux encablures d’avance, il est vrai, sur le centriste et trois ou quatre sur l’extrémiste.
Que les Français songent à Bayrou pour gouverner la France est bien la plus grande extravagance qui se puisse voir.
Comment imaginer que ce type, qui a toujours navigué de conserve avec la droite la plus décidée, pourrait rassembler sous son aile une majorité du centre ? Non seulement celle-ci n’existe pas, mais encore depuis que des membres de l’UDF sont allés rejoindre Sarkozy, les qualités de rassembleur de Bayrou sont mises en doute. D'après André Santini, les élus UDF le sont avec des voix de l'UMP, ainsi ils dirigent des exécutifs municipaux et départementaux en collaboration avec des UMP. "La dérive de Bayrou est inquiétante", conclut le dissident UDF.
Cette utopie de confectionner du sur mesure avec des élus de droite et des élus de gauche, afin de dégager une nouvelle majorité est une aberration qui dans l’état actuel des clivages est pratiquement impossible. Cela reviendrait à créer un pot-bouille centriste avec les débris des deux grandes formations pour faire une troisième force à la belge ! On voit le résultat de ce que pareille politique a fait comme dégâts à Bruxelles… il n’est qu’à jeter un coup d’œil sur les compromis du gouvernement fédéral en Belgique pour comprendre l’impuissance dans laquelle la France tomberait.
Les sondages jouent un rôle assez ambigu, en ce sens qu’en indiquant une poussée de Bayrou vers le haut, ils entraînent par l’effet d’aspiration, ceux qui hésitaient, voire carrément pensaient voter à droite ou à gauche.
La période actuelle a aussi d’autres effets particuliers, celle, par exemple d’anesthésier la justice. Les affaires sont mises en veilleuse. Les juges sont absents. On ne parle plus des affaires en cours et notamment celle de Clearstream.
Il est vrai que les auteurs présumés, s’ils sont dans le cercle étroit du premier pouvoir, doivent se sentir bien isolés, avec l’impression qu’on s’apprête à les laisser tomber, au moment où Chirac et Villepin se résignent à voir Sarkozy mieux placé qu’eux pour décrocher le pompon. Mais il n’importe, Villepin reste à l’affût d’un faux pas de son adversaire, quoique il ne doive plus se faire beaucoup d’illusions. Au dernier salon agricole, le sourire de Chirac n’avait plus ce côté racoleur du personnage. Il semblait résigné.
Il ressemblait presque à Giscard lors de la fameuse séance des adieux à l’Elysée.
Où est la colère de Sarkozy lors des débuts de l’affaire Clearstream ? Et sa menace rapportée par un journaliste, je crois que c’est Franz Olivier Giesbert, que lui, Sarkozy, pendrait volontiers le malfaisant qui l’avait impliqué à un crochet de boucherie, faisant allusion à la triste fin de Mussolini capturé par les partisans en Italie.

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Faut-il rappeler que Villepin et Chirac sont toujours en première ligne dans cette affaire de faux et usage de faux, avec l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin qui était à Matignon entre 2002 et 2005, période au courant de laquelle le juge Renaud van Ruymbeke a reçu des listings dénonçant l’existence de comptes à l’étranger aux noms d’hommes politiques de premier plan, parmi lesquels des membres de son gouvernement dont Nicolas Sarkozy.
Michèle Alliot-Marie ainsi que l’ex-directeur de cabinet de Dominique de Villepin, lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères (2002-2004), Pierre Vimont ont été entendu par Jean-Marie d’Huy et Henri Pons sans qu’on sache où cette affaire en est, en mars 2007.
Le "Que la vérité soit faite" de Michèle Alliot-Marie sonne bien faux à l’heure électorale ! Faut-il rappeler que dans cette affaire, Jean-Louis Gergorin, l’un des anciens vice-présidents d’EADS, et Imad Lahoud, informaticien du groupe aéronautique, ont été mis en examen pour "dénonciation calomnieuse". Le premier a reconnu avoir fait adresser anonymement au juge Van Ruymbeke les listings de l’affaire Clearstream. Le second nie toute manipulation de ces documents.
Le public français est fort oublieux des faits, à moins qu’il ne s’en fiche, bien décidé à voter Ségolène Royal.
Ce qui est surprenant, c’est le silence de toute la classe politique française, alors qu’il est vraisemblable que ce soit un complot d’une moitié de l’UMP chiraquienne contre l’autre sarkozyste. Ce qui dans la perspective d’une victoire du chef de l’UMP, donnerait une majorité d’affairistes à couteaux tirés.
Elle serait belle la France UMP !...

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