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Goethe à la rescousse.

-Monsieur Plein-Berzingue, vous êtes le président de l’ASBL « Démocratie pour tous », animateur de « Mon Culture » et administrateur de « Clarté parlementaire », pourtant vous avez aidé le secrétariat de votre fille Amandine Plein-Berzingue, députée fédérale, en étoffant son staff par des employés de « Démocratie pour tous » avec des subsides de « Mon Culture », des billets d’avion lui ont été alloués pour les Bermudes au Congrès mondial de la démocratie payés par « Clarté Parlementaire ». Mais avant tout, pourquoi « Mon culture » plutôt que « Ma culture » ?
-Je suis heureux que vous me posiez cette question. J’aurai l’occasion de revenir sur les autres et la gravité de vos propos que je réfute absolument. Vous savez où est situé le siège de « Mon culture » ?
-Oui, dans le Hainaut…
- Johan Wolfgang von Goethe a écrit dans ses poésies d’enfance : Das Haus der Kulturen der Welt in Berlin ist ein Zentrum für den internationalen Kulturaustausch…
-Qu’est-ce que le Hainaut a à voir là-dedans ?
-Je vous fais remarquer qu’en allemand, on dit « le » Kultur…
-Je sens que je n’aurais pas dû vous poser la question. Le bruit court que « Mon culture » fait référence à une certaine ville à laquelle votre président apporte un regard tout particulier…
-A 66 ans en 1815, Goethe serait passé par Décrépit-les-Mines avec les coalisés et qu’il aurait…
-Monsieur Plein-Berzingue, je vous parle des emplois fictifs dont votre fille Amandine aurait bénéficié par…
-J’y viens Madame Reyers. Or Goethe a eu une fille naturelle à Décrépit-les-Mines qu’on baptisa Amandine…
-A 66 ans ?
-Oui.
-Ne m’embrouillez pas. Vous n’avez pas répondu à ma question.
-Mais, je ne fais que ça !... Vous êtes quand même extraordinaires, vous les journalistes. On vous répond et vous n’êtes pas satisfaits. Que vous faut-il ?
-Que « Mon culture » soit en réalité « Mons Culture » ou même « Mon cul », je m’en fous…du moment que vous répondiez clairement.
-Restez calme, Madame Reyers, d’habitude les gens de votre maison sont calmes, respectueux en un mot, centristes, tandis que vous…
-Alors, c’est oui, ou merde, Monsieur Plein-Berzingue ?
-Amandine, ma fille…
-Oui…
-Ce n’est pas parce que c’est ma fille…
-D’accord…
-Que j’ai 43 mandats dont 36 rémunérés…
-J’entends bien…
-Qu’elle n’en n’est pas moins socialiste, comme moi et socialisante pour toujours. Voyez-vous la Loge, le Parti, c’est là ma famille… Sinon, que les Michel, Van Cau et compagnie me jettent la première pierre…
-Et ?...
-…qu’elle n’est absolument pour rien dans les allégations fielleuses de la presse de droite prompte à salir des parlementaires sains et propres de gauche.
-Alors vous niez ?
-Je nie sur la tombe d’Emile Vandervelde. Et sur les cheveux de geais de qui vous savez.
-Tout est clean ?
-Est-ce que j’ai la tête d’un homme malhonnête ?
-Justement.
-Pourquoi mentirais-je ?
-Pour sauver le mandat d’Amandine.

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-Moi mentir !... un lecteur de Goethe !
-On a déjà vu pire… Un lecteur de Bossuet, par exemple…
-…un lecteur de Goethe ! Bedecke deinen Himmel, Zeus, Mit Wolkendunst Und übe, dem Knaben gleich, Der Disteln köpft…
-Arrêtez, vous me faites mal. Lâchez mon bras…
-An Eichen dich und Bergeshöh'n;
-Et l’argent ?
-Quel argent ?
-Je ne sais pas l’argent. D’habitude, je dis « Et l’argent ? » …ça prend. Vous voyez vous ne parlez plus allemand et vous avez lâché mon bras !
-L’argent ? Sous quelle forme ?
-Pots de vin, concussion, marché truqué, prévarication, travail au black, que sais-je, l’argent, quoi !
-J’ignore de quoi vous voulez parler. Mais ce dont je suis certain, c’est que vous ne respectez pas la démocratie, que vous souillez le noble métier de la politique.
-C’est tout ?
-Je porte plainte. Dès demain, je demande à Maître Fèze de Médoeuf de la rédiger. Vous allez entendre parler de moi…
-Ça fait un an qu’on parle de vous. A se demander pourquoi vous n’êtes pas inculpé.
-Je porte plainte, vous dis-je, diffamation, procédé infâme, allégation tendancieuse, atteinte à la mémoire de Goethe… Ah ! vous n’avez pas fini avec Plein-Berzingue, élu par le peuple et pour le peuple…

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