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L’éloge de la masturbation.

Il paraît que dans les cours de récré, des marmots de six-sept ans se traitent de pédé. Afin de faire cesser cette ambiance déplorable de corps de garde, d’autant que dans ce pays, on n’est plus astreint au régime militaire, l’évanescente Marie Aréna a mis au point une notice à la gloire des gays célèbres, à seule fin que la jeunesse trouve de plus judicieuses invectives.
Le voilà dans toute sa dialectique imbécile, ce régime qui passe son temps à normaliser dans des termes convenables jusqu’au plus intime des gens.
Que la femme d’ouvrage, pour sa dignité, devienne technicienne de surface, je n’y vois qu’une attitude plus respectueuse vers elle; qu’un sourd passe de son statut à celui identique mais moins « traumatisant » de mal entendant, il y a la un excès dans les précautions du langage dont je ne vois pas l’utilité. D’autant qu’un sourd profond, ce n’est pas un mal entendant, c’est un sourd, tout simplement. Mais ce qui atteint l’absurde, c’est de faire un discours sur les goûts et les couleurs en matière de sexe. Chacun s’exprime là de la manière qu’il veut et cela ne regarde personne.
Pour la sémillante Marie, il convient, au contraire, de mettre des étiquettes sur les mœurs, et d’appeler à l’aide, pour ce faire, les gays célèbres.
Cela arrangera-t-il les choses sous les préaux si au lieu de se traiter réciproquement de pédé, les élèves se traitent de Jules César, d’Oscar Wilde ou d’Elio di Rupo ?
Car, si c’est sans savoir qui était Jules, Oscar ou Elio, je ne vois qu’une issue et elle est malheureuse, c’est de substituer une injure anonyme à une autre personnalisée, apparentant ainsi le gay célébré aux noms abominés que l’histoire nous a légués, comme Adolphe Hitler, ou Torquemada.
Il paraît qu’Elio n’avait pas été consulté pour que son nom parût au dictionnaire didactique des gens de la jaquette, mais qu’il aurait approuvé après coup le choix d’exposer aux regards enfantins ce qui avant avait l’aspect d’une sale manie et qui est aujourd’hui entrer parfaitement dans les mœurs, fût-ce par la porte étroite.
Il est quand même singulier ce procédé de madame Arena. Même passé à la postérité pour quelques singularités, il me serait inopportun que l’on considérât mes relations sexuelles d’hétéro comme devant faire modèle, même si dans les parages des écoles, des mouflets déchaînés se traitaient de besogneux de la quéquette, de baiseurs de pute et j’en passe, en tenant compte que rien n’égale la jeune imagination dans ces domaines particuliers dans lesquels la modernité de l’expression est d’une force insoupçonnée.
A moins que cherchant la notoriété à tout prix, le président du PS n’en ait conclu que toute publicité est bonne à prendre pourvu que se répandît le nom d’un homme proclamé le meilleur par les uns, vilipendé par les autres.
Reste que les exemples les plus célèbres ne sont plus de ce monde pour approuver ou désapprouver la ministre aux yeux de braise.
Si Alexandre le Héros en était et Jules le Grand pareil, comme André Gide, ils n’en étaient pas moins des polyvalents aux exploits - si l’on en croit la légende - supérieurs au simple mortel. Auraient-ils apprécié que leurs belles hétaïres sussent leur passé d’homo ? On n’en sait rien et dans le doute, la discrétion s’impose.
Par contre pour Kemal Atatürk, la chose est certaine, ses plus chauds partisans ne le voyaient pas comme cela. Cette opinion générale va évidemment à contre sens de la politique arénienne de la vérité historique et tendrait à augmenter par le nombre l’outrage dans lequel voulait obstinément faire sortir la ministre tous ceux que le terme de pédé offusquaient.
Comment dans les cours d’école va réagir désormais le fort contingent turc ?
Y aura-t-il des mises au point ?
Et dans quel sens devra-t-on dire aux jeunes attentifs que le père de la Nation n’en était pas ?
Voilà bien le piège dans le genre d’éducation actuel qui fourre son nez dans tout, pour en ressortir plus ahuri encore que par le passé. La ministre poussera-t-elle l’audace jusqu’à faire supprimer dans le Larousse une des sept définitions du mot « tapette » ?

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On s’est attaqué aux mauvaises habitudes comme le tabac, le racisme rampant, la haine des autres, avec le résultat que l’on sait. Il semblerait que le racisme ordinaire soit toujours autant répandu qu’avant. Voilà qu’on s’attache au sexe et qu’on nous montre ce qui se fait, mais ne se dit pas en termes agressifs. Cependant, l’homosexualité n’est pas, dans ce domaine, le plus répandu des moyens d’exulter, comme l’hétérosexualité du reste, la masturbation vient en tête dans les deux sexes.
Qu’est-ce que l’opportuniste Marie attend pour en faire l’éloge ?
Encore qu’à la réflexion, il semblerait inutile d’en faire une circulaire. Cette forme d’érotisme circule bien toute seule, même dans les petites classes, encore que les exemples de grands masturbés de Dali à Genêt en passant par Céline et la vaillante sentinelle de Brassens, soient encore assez mal connus et mériteraient de l‘être.

Commentaires

Dans son boudoir, la petite Charlotte,
Chaude du con, faute d'avoir un vit,
Se masturbait avec une carotte
Et jouissait étendue sur le lit...

Branle, branle, branle, Charlotte,
Branle, branle, ça fait du bien,
Branle, branle, branle, Charlotte,
Branle, branle jusqu'à demain...


(extrait du P'ti Bitu, j'ai oublié la suite, la masturbation, c'est pas bon pour la mémoire...)

Richard, je ne sais pourquoi, je pensais récemment que tu devais en être ... et puis je lis: "Même passé à la postérité pour quelques singularités, il me serait inopportun que l’on considérât mes relations sexuelles d’hétéro comme devant faire modèle"

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