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Bernard Kouchner, apostat.

Je me sens de plus en plus en décalage avec la majorité de l’opinion publique en général et française en particulier.
La nomination de Bernard Kouchner aux Affaires étrangères dans le gouvernement Fillon ne passe pas, alors que le peuple s’esbaudit de la merveille, à l’exception des socialistes qui font la gueule, et je les comprends.
A y regarder de près, Kouchner a fait de grandes choses dans sa vie et notamment « médecins sans frontière » et qu’il en soit remercié. On le sentait frustré depuis quelques années, alors qu’invité régulièrement à différents titres dans les médias, ce n’était pas qu’il ait été empêché de paroles. Ce grand discoureur a toujours été écouté, s’est assis d’autorité au premier rang sans qu’on lui dispute la place et a présenté son meilleur profil aux télévisions du monde, sans que personne y trouve à redire. Mais, cette notoriété ne satisfaisait plus son ego ces dernières années Ses années de gloire étaient derrière lui. Il cherchait en vain dans l’humanitaire un emploi qui l’eût propulsé à nouveau au zénith de la star actualité.
Non. Son étoile s’éteignait progressivement, par la fatigue des gens à le voir s’agiter dorénavant pour des causes moins nettes, plus politiciennes, comme sa dernière intervention pour un ralliement des gauches aux thèses de Bayrou.
On se doutait que la gauche n’avait été pour cet homme qu’un prétexte à tenir le devant de la scène. Certes, cela lui avait bien réussi pour lancer ses grandes idées. Mais les temps ont changé et l’homme, quoique mondialement connu pour son passé, voyait son ambition contrariée. Le présent l’oubliait. Les socialistes en proie à des luttes internes ne s’occupaient plus guère de lui. Au PS il faisait potiche… Il n’avait jamais brillé pour son sens des réalités politiques. C’était bien, on le prenait pour un rêveur, un utopiste, un poète…
Il cachait une ambition insatisfaite, un goût du pouvoir. On n’aurait su dire à 67 ans, qu’il était à ce point tenaillé par le démon du paraître !
Celui qui s’est rué sur l’emploi de ministre dans un gouvernement de droite ne peut pas être le même qui professait l’amour des humbles et des populations martyres.

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Il y a deux Bernard Kouchner, l’actuel serait le fruit d’une ambition sans limite et d’un manque complet de scrupule. Il fait du tort à l’autre, le généreux, le combatif, l’intègre…
Peut-être qu’à 67 ans, ne veut-il pas vieillir, pas trop vite enfin, de sorte que l’on parle de lui plus longtemps que prévu ?
Que va-t-il bien pouvoir faire aux Affaires étrangères sinon se plier aux ordres de Sarkozy et conduire la France dans le concert des Nations comme n’importe quel débutant ou bien, jouer à l’original, au cavalier solitaire, comme il l’a toujours fait pour se faire débarquer dans six mois, pour une retraite définitive, apostat partout, suspecté par la droite et la gauche, définitivement out ?
Il est comme le champion vieilli qui a embrasé les stades. Il fait son match de trop !
Comment ne s’est-il pas aperçu qu’il sert de prétexte et de faire-valoir à une politique qui va se révéler bientôt la pire de toutes, si Sarkozy va au bout de ses promesses et fait ce qu’il dit ?
A moins que Kouchner soit dans le fond de lui-même un homme de droite contrarié qui vient d’avoir un flash en comparant les politiques si différentes selon que l’on soit de l’un ou de l’autre côté. Certes, il se serait voulu au milieu des deux, mais devant l’effondrement possible de Bayrou, il se serait rallié à qui veut de lui.
Le voilà bien le grand caractère, celui qui se dit intransigeant puis s’en va remplir sa gamelle à la concurrence !
Les hommes qui changent de conviction sous le couvert de l’ouverture vous feront des discours sur le danger des clivages pour masquer ce qu’ils sont vraiment : sans caractère ou pire à vendre au plus offrant.
Kouchner, l’âge venant, aurait sombré dans l’aporie du pré-gâtisme ?
Ce n’est pas un défaut de caractère qui le ferait tomber bien bas, mais le début de la fin.
Dans cette alternative seulement, je lui conserve mon estime et mon respect.
François Hollande a tranché pour son parti et pour une certaine vision de la politique en excluant Bernard Kouchner du parti socialiste.
Qui pourrait le lui reprocher ?

Commentaires

Triste
Vraiment triste de voir des personnes accomplie sur le plan professionel, ministre de gauche pendant 10 ans se precipiter comme cela sur un poste de ministre dans un gouvernement de droite. KOUCHNER contribue a donner de la politique une tres mauvaise idee. En est il seulement conscient ?

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