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Dernières pantalonnades avant le 10.

Les dernières escarmouches des composantes de la ploutocratie belge sont à l’image des enjeux qu’elles représentent : une ultime bouffonnerie avant les élections..
Le MR singeant la méthode Sarkozy tente de faire croire à l’opinion que le « tous pourris » de Charleroi devrait s’étendre à tout le parti socialiste, tandis que le PS embraie sur la tactique de François Hollande en transposant le « tout contre Sarkozy » en « tout sauf le MR ».
On vote dimanche et il n’y a guère d’autre alternative en Wallonie entre MR et PS que de s’entendre à deux ou à trois. C’est l’un ou l’autre, avec le CDh et Ecolo qui iront à celui qui arrivera en tête, comme Kouchner et d’autres en France ont été happés par le gobe-mouche installé à l’Elysée.
La reconduction de la majorité actuelle est possible en Wallonie. Au national, il semble que la majorité flamande basculera du côté des amis de Leterme et que l’ambition wallonne de sortir un Premier ministre montois ou liégeois du gourbi francophone soit déjà un échec avant le scrutin.
Au demeurant rien de neuf et de bien exaltant. Nous regardons, d’une humeur masticatoire et brouteuse, passer le train des réformes, comme celui de 8 h 47 au théâtre.
La ploutocratie continuera ses petits méfaits après le 10. Nous ferons du tout aux riches, même si des bien braillards et bien cocus auront le poing tendu des oppositions par principe, au nom du nanisme d’extrême gauche.
Les journaux vendront un peu plus des forêts transformées en morasses ; mais dès lundi tout reprendra un cours normal. On bossera pour les maîtres, bien contents que l’état de domestique ôte l’embarras de penser.
On remisera les urnes dans les caves des administrations et on verra quelques lignes dans les journaux sur les avantages et les inconvénients du vote électronique..
On s’habitue à tout, même à ce régime de faux-semblants, d’ombres et de trompe-l’œil. Personne n’est dupe, tout le monde fait comme si. Les démocrates qui ne savent pas qu’ils sont en ploutocratie se gobergent de mots.
Les chefs de parti distribuent les rôles. Certains élus ont déjà des carrières impressionnantes. Cette année, les femmes, les noms à consonance étrangère, ainsi que des Belges manifestement venus d’ailleurs ont la cote. C’est la mode, histoire de montrer que le fascisme ne passera pas. Manque de pot, quand on voit les troupes faméliques du Front, ça fait plutôt sourire. Enfin, il faut bien intéresser le populaire à quelque chose. La bonne cause fait vendre.
Cela fonctionne à merveille, sans que les animateurs du cirque aient besoin de se déboutonner. La morale judéo chrétienne est remplacée par la morale du commerce et de l’industrie. Les laïcs jubilent, les couvents sont vides et les cathos s’en foutent. Qui s’en plaindrait ?
Le merveilleux, c’est que personne ne moufte. Aucune voix « autorisée » ne s’élève. Il y a dans cette hypocrisie la retenue admirable d’une unanimité qui fait la nation heureuse et respectueuse.

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Certes, je suis athée, mais il manque Augustin et Thomas d’Aquin pour tonner leur ancestral dégoût.
Tout soupir serait incongru, comme une atteinte à la Nation.
On fait comme si c’était Francis Delpérée qui a fait la Constitution et non la Constitution qui a fait Francis Delpérée.
On se rabat sur des petits riens, dans cette familiarité d’arrière salle du troquet Belgique où le col ouvert, la ceinture sans la contrainte de l’ardillon, on défèque par la bouche tout ce qu’on a retenu de la journée. La vulgarité de nos androïdes politiques y est liée à l’événement politique, comme à nous mêmes. Comment s’élever ? Le moyen de ne pas être à l’horizontal dans un pays aussi plat !
Les émotions dans les plis du drapeau ne donneront pas autre chose qu’une combinaison d’un gouvernement centre gauche ou centre droit.
Un Pic de la Mirandole mensualisé au Soir liquide d'une phrase la troisième possibilité « la tripartite liant libéraux, chrétiens-démocrates et socialistes pour une mini-législature de deux ans, le temps d'entreprendre une vaste réforme de l'Etat. Peut-être les chiffres l'imposeront-ils au soir du 10 juin, mais cette formule est d'un intérêt nul politiquement. Puisse-t-on éviter ce scénario dramatiquement « à la belge ».
Où a-t-il été pêché que la bipartite est plus dynamique, plus construite vers des plans de transformation de la société, qu’un triumvirat, puisque de toute manière c’est la politique des affaires qui donne le ton, et comme elle échappe à nos stratèges…
Les Belges ne sont-ils pas destinés à servir de combustible à la machine ploutocrate ?
Nos tripes bien compactes alignées comme les briquettes de schlamm, ne finissent-elles pas dans la gueule béante des hauts-fourneaux, sous les hurrah de la foule ?
On se fout bien que ce soit Di Rupo ou Reynders qui s’empare de la barre quand le rafiot est à la remorque du fric et de la mondialisation !
Qu’est-ce que le client a à dire dans un bordel sur la double ou la triple pénétration, sinon payer la facture et se rebraguetter ?
Tandis que le mirliflore du Soir s’esbaudit des querelles extrêmes MR/PS, on se demande ce qu’ils vont bien pouvoir nous raconter après, nos élus, pour nous conforter dans l’idée que tout va on ne peut mieux dans le meilleur des mondes, alors qu’on a au ventre comme un mauvais pressentiment !
Ah ! les semaines qui vont suivre le 10 juin seront fertiles en conneries…

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