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On vous dit que ça va changer !

C’est avec un peu plus du quart des membres du PS (82.000 cotisants, 23.747 éliotistes) qu’Elio Di Rupo a été réélu président, contre 2.425 votes pour l'ancien député à la province du Hainaut Jean-Pierre De Clercq.
Les trois quarts des membres restant se sont évanouis dans la nature vacancière, s’en fichent ou encore ne se sont affiliés au PS que pour avoir le droit de s’asseoir derrière un guichet de la FMSS.
Le Montois a encore le parti bien en main, au point qu’aucune pointure n’ait osé se présenter contre lui. Le malheureux De Clercq ne pouvait prétendre à mieux, emberlificoté dans les fils de la nomenklatura socialiste carolo. C’était le faire-valoir idéal.
Voilà bel et bien le PS recentré… sur le Centre, cette région si éloignée de Liège que l’on se demande si au siège du parti local, il y a encore un pilote dans l’avion.
Il est vrai qu’à force de faire le vide autour de lui pour n’écouter que ceux qui lui lèchent les escarpins, Elio n’a pratiquement aucun conseiller avisé chez qui prendre avis. Peut-être aussi, dernière hypothèse, n’y a-t-il plus personne au PS capable à Liège, comme à Bruxelles, de proposer autre chose qu’un socialisme patriote et royaliste faisant une timide barricade à l’expansionnisme et au séparatisme flamand ?
Pourtant la partie serait belle d’afficher le ras-le-bol de la boulimie de nos partenaires flandriens et de tourner le dos à ces fâcheux pour s’en aller flirter avec la France.
Ce qui empêche Elio de passer à autre chose c’est sa frilosité à l’égard de tout ce qui rompt avec l’idée qu’il se fait d’une Belgique qui n’existe déjà plus. C’est le fil à la patte du parti dont il prend plaisir à mêler les nœuds. Sans oublier le capitalisme anglo-saxon actuel, ce câble qui tient tous les partis à quai, caricature du capitalisme initial qui permit à Di Rupo de faire il y a quarante ans des études en Belgique et de préférer les frites aux pâtes.

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On ne change pas facilement les hommes, surtout ceux qui ont une haute opinion d’eux-mêmes. Di Rupo est un cas. Lui, il sait. C’est inutile de discuter. Il sait. C’est tout. Si vous n’êtes pas de son avis, c’est que forcément vous ne savez pas.
Allez faire entendre raison à un pareil homme !
Cette élection prévue pour le mois d'octobre a été avancée au mois de juillet rien que par sa décision. Et vous savez pourquoi ? Pour ne pas avoir l’air d’être l’artisan de la défaite socialiste. Et De Clercq était à point nommé l’homme de la contre réforme – celui par qui le malheur arrive - puisque issu des milieux qui selon Di Rupo étaient les seuls responsables de cette défaite.
Ces pitoyables mazarinades sont applaudies par les ministrables du PS qui pourtant à cause d’elles vont faire une cure d’opposition.
L’aigle de Mons, grand seigneur, abandonne par sa réélection à la tête du parti la présidence du gouvernement wallon à quelque méritant qui sera sans doute liégeois pour une question de rééquilibrage et parce qu’il est de bon ton de laisser tomber une couronne là où l’on croit qu’il est utile qu’on la ramasse.
La suite sera plus croquignolesque. L’homme libère un bon tiers de son cerveau qui partageait les neurones en quatre, (Oui, c’est compliqué c’est de la mathématique montoise). Pour quoi faire ?
Et c’est là qu’on va rire, parce qu’avec ses préjugés, sa Belgique à l’ancienne, son amour de la dynastie, son capitalisme orthodoxe, Elio va devoir faire autre chose. Rempiler sur les mêmes idées finirait par lui être fatal.
Il sera amené à entreprendre ce qu'il s'est engagé à réaliser durant la campagne présidentielle, nous explique le journal Le Soir. Banni du pouvoir, on voudrait bien savoir comment Elio va s’y prendre avec tous les aigris que la cure d'opposition va fabriquer ?
N’ayant jamais appartenu au monde ouvrier, cet homme ne perd pas une occasion d’en parler comme s’il venait de quitter son bleu de travail. Ce sera donc la fabrique d’idée, avec la création d’ateliers spécialisés. On se croirait à Phoenix Works un jour de paie.
Le moulin à viande du militantisme ardent va cracher son hachis Parmentier assaisonné des valeurs socialistes, dans le respect de l’éthique par des cuistots qui n’ont jamais servi la soupe que dans des ouvroirs libéraux. On voit le genre, ça va être du joli.
Quant à l’ardent nouveau ministre-président, il devra attendre encore un peu, histoire de laisser le chef au sommet de la butte évaluer à la lunette les mouvements de l’armée ennemie afin de voir où la coalition adverse va former le nouveau gouvernement fédéral.
Une nouvelle affaire des coalisés contre l’empereur, en quelque sorte.
Aujourd’hui, il n’est question que de désigner le sénateur coopté qui prêtera serment jeudi après-midi.
Quand on vous dit que ça va changer !

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