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Qu’on ne se méprenne pas…

Gastounet va mal interpréter, je le sens, la matière d’aujourd’hui.
Est-ce qu’on est là pour se taire quand on sait que ça ne va pas plaire à tout le monde, ou bien profitant du moment de tout dire, on se lâche tout d’une traite jusqu’au bout ?
Je n’ai jamais pu me taire et je n’ai jamais agi par calcul.
Cependant, seule précaution, les gens qui pourraient se croire soutenus dans leurs actions par ce que je vais écrire, se tromperaient lourdement.
Je défends le droit à l’expression, même aux partisans de l’extrême droite. C’est tout.
Quel mouche a piqué Freddy Thielemans, bourgmestre de Bruxelles, d’interdire une manifestation contre "l'islamisation de l'Europe » ?
Selon les gazettes, il y avait plus de policiers et de journalistes que de manifestants, c’est-à-dire quelques deux ou trois cents personnes, alors que l’extrême droite espérait 20.000 crânes rasés !
L’interdiction de Thielemans était du pain béni pour les parlementaires européens de droite, les Vlaams Belang et les « Front National », venus expressément pour qu’on les photographie menottés et emmenés par la police pour interrogatoire.
Freddy le gaffeur organisa même une conférence de presse pour justifier son interdiction et féliciter le personnel de la Ville pour son sang-froid.
Rien que du beau linge, Rond-point Schumann, avide d’interpellations médiatiques : le président du Vlaams Belang, Frank Vanhecke, Filip Dewinter, l'Italien de la Ligue du Nord Mario Borghezio et le Français du Front National Carl Lang, faisaient partie du lot de 154 personnes en arrestation administrative.
L’arrestation administrative, c’est chouette pour la pub d’un député d’extrême droite. On l’embarque de façon spectaculaire pour le faire sortir par la petite porte de l’amigo après dix minutes de mascarade.
Si Thielemans n’était pas tombé dans le panneau, on n’aurait pas parlé des buts poursuivis des manifestants, dont le plaidoyer est maintenant dans tous les journaux : "Les gouvernements ne veulent rien faire contre l'islamisation de l'Europe, phénomène mortel pour notre civilisation. Leur seule initiative, c'est de réprimer ceux qui s'y opposent", dixit Michel Hubault, membre du bureau politique du Front national présent à la manifestation.
Nous voilà au courant. Merci, monsieur Thielemans.
C’est tout à fait dans la ligne des enfoirés qui se disent pour les libertés et qui commencent par les interdire.
Résultat, ce que dit Anders Gravers, un type que je ne sais pas blairé de l'association "Stop the Islamisation of Europe" : "Je suis choqué, je croyais que nous étions dans un pays démocratique", m’oblige à m’aligner sur ce qu’il dit à cause de ce que je crois être le droit absolu de chacun à l’expression.
Le comble, cette manifestation dont Thielemans se vante qu’elle n’a pas eu lieu, a été interprétée comme bien réelle par le secrétaire général du Conseil de l'Europe Terry Davis qui a dénoncé la manifestation de mardi, comme "honteuse démonstration de sectarisme et d'intolérance".
On reste frappé des mots employés « sectarisme et intolérance » comme si empêcher des citoyens, même si on ne partage pas leur opinion, de manifester dans la rue, n’était pas une autre forme de sectarisme et d’intolérance !
On le voit bien dans ce pays, la crainte majeure des dirigeants est que le racisme et l’extrême droite ne fassent boule de neige et ne s’emparent des quartiers pauvres.
Ce n’est pas à coup d’ukases qu’on va régler le problème du racisme ; mais, à coup de réformes sociales et d’élévation progressive des niveaux de vie les plus bas.
Ils ont opté pour des slogans, des affiches ridicules et des interdictions, plutôt qu’appeler à la réflexion et au débat.
Qui n’est pas - dans ceux qui réfléchissent - contre le racisme ?
Pendant ce temps, la foule chamboulée par l’avalanche des multicultures et des incultures, des misères importées et des misères autochtones, vit mal des cohabitations ethniques, dans un environnement qui se dégrade.
Cela va si mal dans les quartiers de Liège et d’ailleurs, qu’on se demande si les véritables racistes ne sont pas au pouvoir ? Et si la pire des ségrégations ne s’est pas faite déjà entre le bourgeois et le chômeur ?

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Et qu’enfin la gauche, représentée à tous les niveaux de pouvoir par essentiellement le parti socialiste, n’est pas la première source raciste de ce pays, bien plus « active » que le Vlaams Belang, par la mauvaise volonté qu’elle met à ne pas dénoncer la différence d’accès à la culture et au bien-être qui existe entre les citoyens privilégiés et ceux qui ne le sont pas
Ce racisme souterrain, sournois, comment le dénoncer, comment le combattre, sinon en appelant le parti et le syndicat dits de gauche à se ressaisir.
Le peuvent-ils encore ? On se le demande...

Commentaires

Camarades,
Je trouve l'analyse extrêmement juste et précise, pleine d'enseignement sur la définition de la gauche, celle qui est si souvent trahie, utilisée, instrumentalisée et si rarement visible... Merci Richard de nous montrer un des aspect de son indicible visage :
Respect,
LoO

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