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Aliën 2 : le retour.

Qu’est-ce qu’on est content que l’explorateur n’explore plus ! Cherchait-il le Yéti, la chose inexpliquée, le monstre du loch, la perle des Indes ? Non. Il traquait le letermosaure !...
L’a-t-il ramené de son exploration hardie ?
On le croyait éteint depuis des millions d’année, revoilà l’animal, un spécimen savant qui sait mettre de l’eau dans son vin !
Bien entendu, des fidèles de l’explorateur l’attendaient sur le wharf, dans le port de Gand.
L’explorateur a été assez bref. Il a dû son succès à la patience, et surtout à son silence.
Il a raconté à son auditoire sous le charme, comment il a approché le Letermosaure que l’on croyait fossilisé dans les schistes calcaires. Ils ont communiqué longuement.
A la suite de quoi, Leterme revient.
Les Wallons ne l’attendaient pas précisément, quoiqu’ils espéraient de tous leurs petits cœurs inquiets, que Leterme pardonnerait leur intransigeance. Ils étaient prêts d’accueillir n’importe qui, les Wallons, pourvu que le nouveau caudillo soit décidé à poursuivre l’union sacrée. Tant pis si c’est Leterme, et tant mieux qu’il ne veuille pas d’une séparation toujours humiliante quand elle n’est pas consentie mutuellement.
Non, les Wallons n’eussent pas voulu pas que les Flamands les abandonnassent.
Puisque le ménage repart, les petits drapeaux qu’on voyait timidement poussés par des mains tremblantes aux fenêtres entrebâillées, ces drapeaux insultant l’âme flamande, seront partis demain en quarantaine.
Les fonctionnaires du patriotisme militant, les gazetiers tricolores, les speakers quiévrainisés, les partis « franco-faunes » qui hantaient les allées du Bois de la Cambre dans l’espoir fol de violer de la belle Flamande, iront dès que possible déposer leurs ex-voto sous la forme d’ex-veto, dans la chapelle royale du domaine de Quaregnon, tout en y alignant contre les murs les béquilles de leurs infirmités linguistiques.
Si Leterme revient après la battue victorieuse de Van Rompuy dans le bois joli, cela signifie que les couillons ne sont pas tous Wallons et que les Flamands « raisonnables » ont mis les pouces.
Entre cons, même si on ne parle pas la même langue, on finit toujours par s’entendre.
Heureusement que personne n’a crié chiche !
C’est tout politique et compagnie, comme disent les valseuses du troisième âge qui rompent avec leur solitude le samedi soir entre les tables des joyeuses rencontres, en étreignant leurs cavaliers.
Des deux côtés de la ligne de démarcation, les deux peuples les plus unilingues au monde sont à nouveau réunis dans leur petit ménage, sans aucune assiette cassée, sans aucun portrait de famille tagué d’injures.
BHV dans l’oubliette : il aura fallu plus de trois mois pour en arriver là. Que les Belgicains se rassurent, le reste des négociations ira très vite. Les salaires, la douleur des petites gens, les impatiences de la sécurité sociale, tout cela pfft sera balayé en deux jours.
Et c’est bien là le drame belge, celui de faire des mouches à deux culs pour BHV, et de gicler des fauteuils de réunion pour le reste, en harmonie. Alors, que cela aurait dû être l’inverse !
La mariée qui ne voulait pas qu’on la quitte sera au début du retour un peu bougonne, un rien fâchée quand le marié ira sous ses jupes. Peut-être même dira-t-elle qu’elle a ses règles. Mais la joie de savoir l’homme rentré et le bonheur de le sentir dans ses bras, feront le reste. Les Belgicains n’aiment pas de rester seuls. Ils redoutent les coups de cafard. La France n’a pas été assez rapide pour une étreinte adultère.

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« Helmut Lotti, Adamo et Axelle Red sont les dignes ambassadeurs de notre pays à travers le monde. Il est important qu’ils soient fiers de nous. Nous ne pouvons pas les décevoir. » C’est ce que pensent les téléspectateurs de RTL.
Leterme les a entendus.
L’Europe respire. C’est comme si le Titanic recommençait la manœuvre de 1911 et qu’au lieu de se faire déchirer le flanc par l’iceberg, il passerait cinq centimètres à côté !
Reste, comme tous les ménages qui se recollent, qu’il faudra attendre que la glu se solidifie. Si Leterme n’est pas patient, toute la procédure pourrait reprendre et le divorce repartir.
Même une occurrence pareille ne serait pas définitive.
Didier Reynders se voit bien en amour avec la Belgique, plus qu’avec la Wallonne et la Flamande.
Leterme pourrait bien finir cocu par l’une et l’autre.
Il ne lui resterait plus que le plaisir solitaire à l’ombre de la tour de l’Yser.
C’est ce qui arrive quand on joue trop les branleurs.

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