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Deux pour le prix d’un.

C’est un truisme de dire que l’on ne se connaît pas bien.
Pire, que nous sommes parfois quelqu’un d’autre sans nous en apercevoir.
Cela n’est-il pas nécessaire pour notre équilibre d’imaginer que nous ne sommes pas unique ? Nous avons parfois d’étranges idées dans l’océan de médiocrité de la vie courante que nous traversons. Nous sommes par moments plus généreux que nous le pensons ; parfois aussi nous dépassons en égoïsme, l’égoïste que nous dénonçons avec assurance.
Combien sommes-nous sous notre chapeau, deux ? trois ? Qui sait ? Pièces interchangeables d’un puzzle que nous ne comprenons pas, sinon par hasard et pour quelques brèves secondes d’une vérité qui n’est, le plus souvent, pas bonne à dire.
Oscar Wilde va plus loin quand il écrit « la plupart des gens sont quelqu’un d’autre ».
C’est encore autre chose. Il n’est plus question d’être la représentation de soi ou le complice de soi. Il s’agit bien d’un étranger qui est nous ! Nous ne nous révélons que dans certaines circonstances, desquelles nous tournons le dos pour ne pas nous voir !.
Ce quelqu’un d’autre est en général infréquentable.
Ceux qui donnent une mauvaise image d’eux-mêmes, leur « quelqu’un d’autre » ne saurait être pire !
Ainsi, Leterme, deuxième version.
Il n’est peut-être pas ce que les Wallons pensent de lui.
Peut-être est-il autre que l’image projetée dans les médias, ne serait-ce que parce qu’elle est celle qu’on nous impose ?
Comment définir son identité ? Il faudrait définir avant tout l’identité de celui qui prétend la définir ?
On voit où ça mène ?
Qui peut se vanter d’avoir un moi inchangeable ?
Comment définirait-on un être d’une seule pièce avec des qualités et des défauts intangibles ?
Il faut se méfier des gens qui prétendent être d’un seul bloc, qui se disent « simples » et « convaincus ».
Parce que ces gens se donnent volontiers en exemple et n’admirent rien tant que ceux qui les admirent.

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L’identification à quelqu’un d’autre, alors que nous ne savons pas toujours identifier les personnages que nous avons en nous, est un renoncement à être un soi multiple en étant un soi fac-similé, plus que le double de soi, le double d’un autre.
Comme en la matière il n’y a pas de copie conforme, une pareille disposition conduit à l’erreur.
Ainsi les Flamands, comment pourraient-ils s’assimiler à Yves Leterme : comme à un nationaliste qui a fait ses preuves ? à un Flamand qui impose son programme, sans se soucier des autres peuples ?
Ce serait une telle réduction de l’homme, qu’un citoyen quelconque sentirait son droit à la liberté de penser bafouée.
Toute identité ne peut être que multiple. Elle est la conséquence de nos origines mélangées et de nos cultures assemblées.
Le brassage est un fait et le lot de tous.
Si ça se trouve, le pauvre taré, qui à Anvers a tiré sur une petite et sa nounou, a les mêmes origines tout juste un peu blanchies par le climat, que ses malheureuses cibles.
Cependant, ne nous faisons pas d’illusions en condamnant comme il se doit ce raciste qui est passé à l’acte. Nous sommes certains que nous ne commettrions pas ses crimes, puisque nous les condamnons avec la plus grande énergie.
A moins qu’un autre nous-mêmes soit de l’avis des « imbéciles heureux qui sont nés quelque part » et qu’il nous dise : « voire »….

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