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Les nouveaux Juifs.

Avec le retour en force de la Droite, la France est revenue à ses anciens errements. La mondialisation de l’économie est pareil à un régime fort dans la main d’un tyran. Pour y avoir jadis révélé une âme de domestique, le Maréchal Pétain montra qu’il avait l’échine souple. Aujourd’hui, c’est la France du Président Sarkozy. L’un avait à subir Adolphe Hitler, l’autre s’efforce d’accommoder sa population laborieuse aux efforts sans compensation de l’économie mondiale.
Dans les deux cas, l’action de la droite est simple : soumission !
Depuis la Restauration de 1815, la droite française n’a jamais fait autre chose que plier la population aux circonstances. Que ce soit Bismarck ou les maîtres de forge, il s’est toujours trouvé un Thiers ou un Paul Deschanel pour appliquer aux Français une politique qui préfère la vassalisation aux troubles qu’apporte le désir de justice sociale.
La Droite joue ainsi avec la peur de l’électeur troublé par les remous sociaux qu’il ne comprend pas. Elle monnaie alors « sa » paix qu’elle propose par des contraintes, des ségrégations ou des persécutions nouvelles.
Voilà ce qu’est le pétainisme, celui de 41, comme celui de 2007.
Evidemment, le cas de Pétain est exemplaire, vu les circonstances.
Avec lui, vient au pouvoir une droite qui se ressouvenait de la terrible peur que le front populaire de 36 lui avait faite et qui en toute logique bourgeoise préféra l’occupation allemande à la résistance.
Sarkozy est devenu le potentiel président de la République lorsqu’en qualité de ministre de l’intérieur il a fait croire aux Français qu’il était le seul recours aux violences.
Il a réveillé dans le cœur de la majorité le spectre de la guerre civile, même s’il n’a jamais employé ce mot.
Il s’est bien gardé de produire la vraie photographie de la France au moment de son ascension. Il a fait croire que la France avait besoin de lui pour éviter le retour de la violence. En réalité, la violence est là depuis fort longtemps, puisque c’est la société elle-même qui l’est. Et cette violence ne peut se résorber par la répression, mais par la réforme en profondeur de la société.
Les statistiques le prouvent, le facteur essentiel de la violence, c’est la montée des inégalités.
La société française, à l’image de la société européenne, n’est nullement pacifique. A l’extérieur de l’Union, le monde l’est encore moins. Il y a des guerres partout sur le continent africain, en Irak, en Afghanistan, etc... On ne peut pas gérer l’Etat « en bon père de famille », quand le budget du ménage est sans cesse remis en question et convoité par des gens qui ont du pouvoir sur lui, alors que l’Etat n’en a aucun sur eux.
La seule force que les gens peuvent opposer à la logique pétainiste c’est celle de leur organisation et de leur discipline. Or, en France, mais encore en Belgique, les leaders des organisations populaires ont rejoint la droite sur à peu près tous les points. Le discours de Ségolène Royal est bien plus en adéquation avec le discours de Nicolas Sarkozy qu’avec celui d’Olivier Besancenot. Au pouvoir, les Socialistes français, comme l’Union pour la Majorité Présidentielle n’auraient rien changé de la société capitaliste de violence.
Peut-être auraient-ils raboté les excès, les cadeaux par trop visibles aux sponsors de la démocratie sarkozyenne ? Cela aurait-il changé fondamentalement la violence du pouvoir ?

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L’Europe dans laquelle la France est incluse, est un agglomérat de moyens et de petits pays. Les puissances beaucoup plus fortes, la Chine, les Etats-Unis dictent du fait de leur puissance, la conduite des autres. Par conséquent l’avenir non seulement de l’Europe, mais de la France est incertain. Personne ne sait de quoi il sera fait.
De cette incertitude, un sentiment de peur est né, fait de repli sur soi. Comme ils s’étaient adressés au Maréchal Pétain, figurant « le père », les électeurs de Sarkozy ont la même démarche.
Ils ne savent pas comme les protecteurs sont avides et prêchent le faux pour durer.
Dans la République pétainiste, l’Occupant était sur place et exigeait des gages. Il se payait directement sur la bête. En le faisant, il s’exposait aux réactions dont il ne pouvait maîtriser les effets, le sentiment d’être privé de liberté et de la nécessaire résistance.
La République de Sarkozy n’a pas d’occupants visibles. Seuls s’y voient leurs intermédiaires, les banques, les multinationales et le personnel politique. Les gens y sont pareillement enchaînés, mais ils n’en ont pas le sentiment. Ceux qui le savent sont minoritaires. Pour Sarkozy, ce sont les ennemis de la France.
Parmi les révoltés il y a les enfants perdus qui sentent confusément les choses sans pouvoir les exprimer autrement que par des déprédations, des incendies et des brutalités aveugles. Il y en a même qui ne sont en révolte que parce qu’ils n’ont pas la chance d’adhérer au pétainisme de par leur origine, c’est à dire ceux qui n’ont pas de papiers, pas d’argent, dont le travail est dur et ingrat, des étrangers venus chercher fortune. Et voilà le nouveau Pétain qui les fiche, leur impose des règlements nouveaux, les soumet à des lois oppressives.
Ce sont les nouveaux Juifs, à la différence qu’en banlieue, les camps de concentration n’ont pas de miradors.
Que les pétainistes se rassurent, avec Sarkozy, cela viendra.

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