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La boîte de Pandore.

Plus passionnant que la politique, ce sont les hommes et les femmes qui la font.
On ne peut les juger sur les actions qu’ils/elles entreprennent dans l’immédiat, un recul de plusieurs années est à peine suffisant. Mais l’heure du bilan arrive tôt ou tard. Et il est parfois éclairant.
Bien entendu, c’est dans la tourmente que se dessinent les caractères et c’est dans ce qu’il reste des récits et des faits, que l’historien puise ses convictions.
La plupart des personnages politiques sont des ombres falotes dont il ne reste rien. Certains inconnus, par contre, se révèlent dans les grands moments. Ceux-là resteront inscrits sur les tablettes de l’histoire. Quitte, parfois, à ce que l’un d’entre eux change de statut au gré des découvertes de documents, un peu comme l’affaire de l’armoire de fer de Louis XVI.
Chateaubriand tire quelques belles pages de l’arrivée du tsar Alexandre à Paris au moment où le premier Empire s’effondre et Napoléon passe d’empereur à proscrit.
On y voit Marie-Louise qui défend ses mousselines contre les anciens révolutionnaires ralliés à l’Empire et les bonapartistes qui veulent en faire des drapeaux blancs !
« Ne dirait-on pas que trente millions d’hommes étaient consternés tandis qu’une poignée de légitimistes, accomplissaient contre la volonté du peuple, une restauration détestable… » (Mémoires d’outre-tombe).
C’est, plus près de nous, les événements de 40, la débâcle des armées belges et françaises et les gesticulations des hommes au pouvoir, Reynaud pour la France et Spaak pour la Belgique. Enfin, le coup de dé de la chance qui est du côté de de Gaulle quand celui-ci, alors secrétaire d’Etat, est désigné par Reynaud, début juin, pour une mission en Grande-Bretagne auprès de Churchill. Si Reynaud y eût été lui-même, son destin et celui de la France eussent été différents !
C’est ensuite, peu avant l’appel du 18 juin, le coup de fil de de Gaulle au même Reynaud afin de lui faire part de l’étonnante proposition de Churchill qui voulait fusionner les deux pays et faire ainsi de la France et de la Grande-Bretagne une entité qui eût empêché Pétain, à la démission de Reynaud, de parler au nom de ce qu’il ne maîtrisait pas.
C’était jeter les bases prémonitoires d’une Europe qui mit ensuite près de vingt ans à trouver ses marques, à travers des situations intermédiaires comme la CECA, le Benelux, etc.
Qu’est-ce que l’Histoire retiendra de nos hommes et femmes d’Etat en 2008 ?
La Belgique est à un tournant. Les discours se veulent prudents et rassurants, ils ne sont qu’inquiétants et troublants. L’action fait terriblement défaut. Le seul grand politique aujourd’hui est une femme ! C’est Joëlle Milquet. Elle est incapable de dissimuler son effarement devant le drame qui se joue. Elle est la seule lucide !...

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Les décideurs des communautés, même s’ils n’avaient pas l’intention d’aller trop loin dans leurs désaccords, en sont arrivés à des positions extrêmes. Ils ont ouvert la boîte de Pandore. Il ne s’agit plus d’attendre du mois de juillet des échéances arrivant à terme avec des solutions. Leterme et Reynders réunissent les ministres afin de parler de méthode ! Il n’y a pas de solution !
Nos hommes et nos femmes de pouvoir se disputeront le drapeau de madame Houard en Wallonie, comme jadis les bonapartistes se ruèrent sur les jupons blancs de l’Impératrice, pour s’en draper !
Mais qui sortira du lot pour sauver un reste de Belgique ou pour fonder l’Etat wallon ?
Qui osera ?
Depuis qu’ils débattent entre eux, sans se soucier de nous, on voit bien que nulle âme trempée que nulle intelligence audacieuse ne transcende les partis de pouvoir, plutôt effrayés de perdre de leur importance dans l’aventure. Tout compte fait, ils usurpent le pouvoir qu’ils ont sur nous, puisque d’eux ne sourdent que des défaites et des reniements.
D’une population zombie, Reynders pourra tirer une légitimité de sauveur.
Reste que l’Histoire, quand elle aura suffisamment de recul, pourrait en juger autrement.
Que ceux qui osent lèvent le doigt !

Commentaires

"Mais qui sortira du lot pour sauver un reste de Belgique ou pour fonder l’Etat wallon ?"

votre bon prince Philippe?!
pour la solution 2,encore faudrait il l'emergence d'une volonté nationale wallonne...
Il reste , grand non dit éternel , la solution française mais quand je vois les sarcasmes et critiques injustes que recoivent chez vous le petit clan reunioniste que je salue de toute mon âme republicaine française, j'ai envie de vous dire:debrouillez vous tout seul et bonne chance quand même mes amis d'outre-quiévrechain.

En résumé,voila ce qui se passe quand dans un pays créé de toutes pièces pour les besoins du moment on associe deux peuples differents qui ne s'aiment pas mutuellement à la base.On a beau les melanger sur 180 ans,rien n'y fait ,chassez le naturel il revient au galop


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