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La journée des dupes.

On pouvait croire à l’effarement des gens du CD&V-N-VA après leur date butoir complètement ratée du 15. Eh bien ! pas du tout. Au contraire, pas gênés pour un sou. On va vers une responsabilisation entière des francophones, disent-ils, coupables, d’avoir systématiquement refusé les propositions des conciliateurs flamands et de citer Jean-Luc Dehaene, Herman Van Rompuy, Yves Leterme et même Kris Peeters. On ne peut pas dire que le parti n’ait pas fait des efforts pour arriver à une solution », a dit sans rire, M. Vandeurzen, ministre des Réformes institutionnelles.
« Les Francophones ont usé notre patience, comme ils ont usé Yves Leterme ! » ont dit les frères Van Rompuy.
Comme toutes les organisations se nourrissant de l’illusion d’être « la meilleure », ce n’est pas demain que le CD&V-N-VA reconnaîtra sa connerie.
Au contraire, il est de bonne guerre dans les milieux de la politique, d’accuser les autres de ses faiblesses et de ses erreurs.
Ne pas être réélu est la pire catastrophe qui se puisse être dans un « métier » où l’on ne sait rien faire d’autre que de la politique.
Bref dans le couplet « c’est pas moi c’est l’autre », selon ces admirables Flamands, c’est le camp francophone qui ne joue pas le jeu.
Quel jeu, diront nos Talleyrand de rencontre ?
Les Francophones sont tellement trouillards qu’ils ne sont pas loin de donner raison aux pointus.
Les voilà en quête d’une solution afin de reprendre des discussions sur des sujets dont ils ne voulaient pas entendre parler.
De ce qu’on a bien voulu dire au petit peuple, quand même concerné au premier chef, il n’y avait que des revendications flamandes dans le panier de la ménagère Leterme. Et si, pour ne pas être en reste, les francophones ont fini par y inclure quelque chose, c’était pour « équilibrer » et rendre possible une négociation. Or, les Flamands ne veulent entendre parler que de leur vision confédérale du pays.
Alors, que les Francophones portent le chapeau en Flandre de l’échec « momentané » du nationalisme flamingant, en Wallonie, à part nos « négociateurs », personne n’en a rien à foutre. Les gens prennent conscience qu’il n’y a plus rien à faire.
Et tant pis pour les gros malins de la statistique qui manient les calculs savants, qui mesurent l’opinion avec la maestria d’un patriotisme houardien.
Ce pays est devenu ingouvernable.
L’avantage flamand, c’est que l’opinion s’est préparée depuis longtemps à une séparation. Ce n’est plus la scission de BHV qu’ils veulent vraiment, à présent qu’ils sont près d’y parvenir, mais Bruxelles tout entier.

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Nos croûtons traditionalistes n’ont jamais prétendu faire place à une opinion raisonnée de la séparation. Gendebien a toujours été considéré comme un farfelu. La fine fleur de la rhétorique politicienne ne lui a jamais accordé tout l’intérêt que ses thèses méritaient. Et encore aujourd’hui on les sent aussi réticents que Socrate couchant avec Alcibiade, pourtant nous ne manquons pas de rois de la rondelle dans notre galerie des Augustes.
Les partis wallons sont tous responsables de ce conservatisme imbécile et aujourd’hui criminel, d’un patriotisme bêlant et soumis.
Soumis une première fois à une Belgique mythique, une deuxième à un royaume imaginaire et une dernière au sentiment d’une égalité réelle entre les Communautés.
Le nouvel équilibre est tout trouvé : la séparation.
Mais pas n’importe comment. Bruxelles est la capitale de l’Europe. Il ferait beau voir que les racistes du Nord s’en emparent pour y interdire le pluralisme linguistique, comme ils en sont capables, puisqu’ils ont prouvé que cela pouvait se faire chez eux.
Les Flamands attendent les nouvelles prophéties du président de la N-VA-voorzitter Bart De Wever. Celui-ci se contente de souffler sur les braises d’un feu que des imprudents ont allumé et qui n’est pas près de s’éteindre.
On a compris qu’après avoir culpabilisé la Wallonie et Bruxelles de l’échec flamand, il faudra bien que les partis flamands passent à la phase suivante : celle de l’initiative du plus grand nombre « dans le respect de la démocratie ». On voit ce que cela veut dire !
Problème après la tornade : « in fine » comme dirait Joëlle Milquet, ce sera le repli de la multitude des politiques et des fonctionnaires du Fédéral sur leur communauté respective. Là, ça va toucher enfin nos gesticulateurs au niveau du portefeuille. Les Régions ne pourront accueillir tout le monde. Picqué à la soupe populaire, Laurette Onkelinx dans le bac à sable, Isabelle Durand stewardess à Zaventem ?
C’est ça qui retient de chanter la Marseillaise et demander à Sarkozy s’il veut bien réparer les gaffes de Louis XIV : l’emploi !

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