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Les affaires sont les affaires…

La liste des morts s’allonge dans ce qu’il est convenu d’appeler la plus grave crise financière mondiale depuis 1929, tant pis pour nos économistes qui ne veulent pas traduire leur conviction d’un prochain désastre en langage courant à seule fin de ne pas affoler le public. Sans doute FORTIS pourrait rejoindre les « cadavres exquis » dans le déjà grand mausolée de l’économie, comme Martinsa-Fadesa (Espagne) qui paie le retour de manivelle de l’immobilier,
IndyMac qui se serait bien passé de devenir une banque mondialement célèbre dans la nuit de vendredi à samedi dernier, quant à Pasadena, elle a déposé le bilan. C’était la Northern Rock britannique qui avait été la première à faire faillite, dès septembre 2007, en plein engouement et les prix fous de l’immobilier. Les têtes pensantes des banques auraient dû dès ce moment comprendre ce qui ne manquerait pas de se passer sans une modification importante de la politique hypothécaire. Hélas ! l’euphorie fait partie du discours bancaire et c’est impossible de changer les mœurs, même devant les réalités.
Bear Stearns a chuté à la mi-mars. Les rumeurs d'une crise de liquidité chez le numéro cinq de Wall Street ont été suffisantes pour que cette banque passe à la trappe.
Cette fin tragique est aussi le début d’un reniement des Etats-Unis du credo de la liberté d’entreprendre, mais aussi de la liberté de « plonger » en cas de pépin.
Désormais le système libéral pur a vécu, puisque les Etats-Unis ont soutenu JPMorgan Chase pour le rachat de Bear Stears par l’entremise de la Réserve fédérale, c’est-à-dire l’argent des contribuables américains.
Comment ce fait capital n’est-il pas souligné partout et repris par la gauche ? Il est vrai qu’on n’entend pas délibérément donner la parole à la gauche anticapitaliste sur ce thème explosif et que le PS embringué jusqu’au cou dans la panade du système devient ainsi un allier potentiel du libéralisme vacillant en fermant sa gueule.
Le calvaire ne fait que commencer.
C’est ainsi que les investisseurs nourrissent des craintes pour d’autres banques. Cette contagion a gagné l’Europe.
Pas que FORTIS qui est sur le cul en ce moment, Lehman Brothers, quatrième maison de Wall Street, a perdu les trois quarts de sa valeur depuis le début de l'année.
Bush complètement sonné à la fin de son deuxième mandat pompe dans les poches du contribuable américain afin de sauver des banques. Ainsi le contribuable est deux fois mis à contribution, puisque les banques détiennent les hypothèque de centaines de milliers de « mauvais payeurs », par ailleurs aussi contribuables. N’aurait-il pas été plus juste et plus logique d’aider les contribuables en difficulté plutôt que les banques ?
A présent le parc immobilier s’encombre de milliers de maisons invendues et invendables. Les sans-abri ne se comptent plus, certains ont la chance d’avoir une caravane, d’autres dorment dans leur voiture, certains finissent sous les ponts.

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On ne parle plus à Washington que de Fannie Mae et Freddie Mac en pleine crise. Ces deux organismes, garantissaient plus de 6 000 milliards de dollars de prêts hypothécaires !
Le montant du plan de sauvetage de « Fannie » et « Freddie », vu la « difficulté » à déterminer l'ampleur de la ligne de crédit nécessaire, est loin d’être trouvé. Le découvert est astronomique.
Freddie Mac a perdu hier 26,02 %, et Fannie Mae, 27,34 %. L'indice Dow Jones de Wall Street a terminé dans le rouge, comme cet indice en a pris l’habitude depuis quelques temps.
On souligne chez les économistes sérieux la détérioration de la confiance des marchés financiers, l'accélération de l'inflation et les signes de ralentissement de la conjoncture, du fait de l'aggravation de la crise immobilière.
Ben Bernanke, président de la réserve fédérale, est franchement pessimiste : « Le niveau actuellement élevé de l'inflation, s'il perdure, pourrait conduire le public à réviser à la hausse ses anticipations de l'inflation à long terme. Une responsabilité critique des autorités monétaires est d'empêcher que ce processus ait lieu. Les événements des dernières semaines ont démontré que beaucoup de marchés financiers et d'institutions demeuraient soumis à un stress considérable, en partie parce que les perspectives de l'économie et de la qualité du ¬crédit demeurent incertaines » .
Nous voilà loin des discours de Didier Reynders et de cette aile libérale volontairement aveugle qui s’oblige à un discours cent fois entendu « Prenez votre mal en patience. Cela ira mieux demain. » Entre parenthèse, c’est aussi le discours des socialistes et c’est encore plus étonnant !
Pour ceux qui poursuivent l’illusion que nous sommes toujours dans un système libéral de l’économie fondé sur la liberté des prix et de la concurrence, ces dernières semaines nous offrent un sacré démenti.
Mais dans quel système en vérité sommes-nous donc ?
Dans le contraire d’une dictature du prolétariat. C’est-à-dire une ploutocratie qui aboutit à un genre de régime comparable à ceux des Emirats, en attendant pire.
C’est une belle réussite pour les gogos et les coquins qui croient qu’en associant capitalisme et démocratie, ils ont tout dit.
Reste à convaincre les masses du contraire. Peut-être quand le pétrole sera à 250 dollars le baril et la pomme de terre à 10 € le kilo ? C’est-à-dire quand il sera trop tard !

Commentaires

En général, les masses préfèrent se mettre la tête dans le sable et se laisser enc.... en disant encore et en attendant un miracle!

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