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Quand le Turtelboom-à-cons bouture


- Pardonnez-moi, pourrais-je parler à madame la ministre Annemie Turtelboom ?
- De la part de qui ?
- D’Anton Khûl.
- C’est pas un nom chrétien, ça…
- C’est le mien. Mais je ne saurais pas le prouver, actuellement je suis sans papier.
- Sans papier parce que vous les avez oubliés chez vous ou sans papier parce que sans papier ?
- Sans papier parce que sans papier.
- Alors, si c’est une question d’ordre public, madame la ministre ne reçoit pas.
- N’est-elle pas ministre de la politique de migration et de l’asile ?
- Elle est actuellement en Italie.
- Elle y demande le droit d’asile ?
- Non. Elle visite le Saint Père.
- C’était juste pour une question pratique.
- Dites toujours.
- Voilà, je voudrais savoir si à Bruxelles il y a encore une grue disponible.
- Pourquoi faire ?
- Pour y monter pardi !
- Madame la ministre n’est pas dans le bâtiment. Elle ne pourrait pas vous répondre. Moi, je vous conseille de ne pas faire le malin. Vous avez vos papiers ?
- Je finis de vous dire que je n’en ai pas.
- Au moins vous avez un papier stipulant que vous n’en avez pas !
- Mais si je n’en ai pas, comment voulez-vous que j’en aie un ?
- Je vois, vous êtes un esprit raisonneur !...
- Pas du tout. C’est justement parce que je n’en ai pas que je voudrais en avoir.
- Avec quoi vous vous torchez tous les matins ?
- Ah ! c’est bien l’esprit du ministère. On vous parle poliment, puis vous le prenez de haut !
- Moi, je le prends de haut ? Alors que c’est vous qui voulez monter sur une grue !
- Permettez-moi de vous dire qu’au moins Joëlle Milquet rend visite aux sans-papiers, tandis que votre ministre va voir un émigré Allemand à Rome !
- Joëlle Milquet n’a pas en charge les sans-papiers. C’est une réforme voulue par le premier ministre. Dorénavant, les ministres feront du social mais en-dehors des responsabilités de leur ministère. C’est ainsi que Annemie Turtelboom va se rendre dans les usines pour montrer sa solidarité envers les travailleurs sous-payés et les chômeurs qui se sont adressés jusqu’ici en vain à madame Joëlle Milquet, la ministre du travail et de l’emploi pour qu’elle améliore leur sort.
- Et c’est Milquet qui se tape la grande échelle ! Vous m’en direz tant…

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- Nous ne discutons jamais avec les personnes qui mènent des actions. Il n'y a pas de dialogue et il n'y en aura pas. Nous laissons la police traiter cette affaire.
- Mais, monsieur Roosemont, à quoi sert votre ministère, si c’est pour en faire une succursale de celui de l’Intérieur ?
- La seule chose que nous pouvons éventuellement faire est de donner plus d'informations aux sans-papiers afin de leur montrer l'inutilité de leur action. Cela s'était produit lors des occupations précédentes car les activistes redescendent généralement des grues après un certain temps. Quand on a monté, il faut bien redescendre (rires)
- Si vous donnez plus d’informations aux sans-papiers, je suppose que ce sera sous la forme de circulaire, d’instructions écrites, bref sur du papier !
- Vous y êtes. Ainsi, ils en auront.
- Donc, ils seront cautionnés par vous, puisque vous leur fournirez des documents notifiés à leurs noms ?
- C’est dans les prévisions.
- Mais alors, c’est parfait. Ils auront des papiers et ils seront reconnus ?
- C’est ce que nous souhaitons. Dès qu’ils seront reconnus, avec leurs papiers, ils pourront retourner chez eux et dire qu’en Belgique, on ne les aura pas expulsés du territoire les mains vides.
- Et pour revenir à mon cas, vous avez bien une grue disponible ?
- Vous avez de la chance que vous êtes sans papier. Vous en auriez eus, j’appelais la police ! Comment voulez-vous faire un rapport sur quelqu’un qui n’a pas de papier !
- Juste une petite grue… pour commencer !...

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