« Quelle crise ? | Accueil | Une affaire de dérailleur. »

Supplique à Mugabe.

Ah ! nous allons avoir difficile. Déjà plombé après quelques mois de ministère, mais comment allons nous recycler et à quel emploi, le ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht (Open VLD) ?
Il ne faudra pas se faire d’illusion, quelle que puisse être la suite des événements, aucun premier ministre ne voudra plus de ses services. Ce type est en train de nous fâcher avec la terre entière ! Il a commencé avec Kabila, le président du Congo. L’homme fort de Kin ne veut plus nous voir ! Les leçons de démocratie de la part d’un Flamand pointu, il n’en veut pas.
Nous aussi, nous n’en voulons pas. Mais comment faire pour s’en défaire ?
On sait, gros Loulou l’a dit souvent, les Africains sont très susceptibles et Kabila est loin de faire le compte pour que son Régime aille vers plus de démocratie. Mais, était-ce à Karel de lui faire la leçon ? Ne sait-il pas, le malheureux, que la FEB espérait quand même un petit quelque chose. Maintenant c’est tout plein de Chinois et d’Américains à Kinshasa. Personne dans les nouvelles délégations ne chipote sur les qualités « incomparables » des autorités congolaises. Les Américains rivalisent de superlatifs avec les Chinois.
Certes, c’est exagéré, commerce oblige, De Gucht n’est pas de l’école de Talleyrand. Une seule décharge à son actif, les Congolais de Kin et d’ailleurs détestent les Flamands. Tous les mauvais souvenirs coloniaux viennent de nos pointus majoritaires. Par contre, le français qu’ils pratiquent, ça les disposerait bien à l’égard de la Belgique. Si Leterme avait eu la bonne idée d’envoyer un francophone là-bas ! Il en aurait ramené des commandes, des espérances, et avec des relations amicales, ça nous aurait aidé à franchir les mauvais caps.
Vous me direz les « bilingues » de Bruges et Gand ? Les Congolais sont sensibles aux accents. Un peu snobs, ils sont ! Le français approximatif leur rappelle les missionnaires pisse-vinaigre de Flandre.
Alors, la question est posée, qu’est-ce qu’on va faire de Karel ?
On ne peut tout de même pas le nommer concierge à la Tour de l’Yser ou organisateur à vie du Gordel !
Et si on le proposait à Robert Gabriel Mugabe en qualité de conseiller ?
Le président du Zimbabwe a besoin d’hommes comme Karel De Gucht pour redorer son blason.
Avec une « conscience » comme notre ministres des Affaires Etrangères, nul doute : Robert recouvrerait la confiance que le Monde presque unanime - la Chine l’adore – lui a retirée à cause de ses petits meurtres entre amis.
En attendant le charter qui nous débarrasserait de l’artiste, à défaut de dire la morale à l’Afrique, Karel l’a dite en Belgique.
Ces moments-ci particulièrement mal venus, il va fort.
D’abord parce qu’ils sont mal choisis et qu’un gaffeur n’a pas son pareil pour dire la connerie de trop au mauvais moment, ensuite parce que c’est inutile d’exciter les Flamands plus qu’ils ne le sont sans risquer la rupture d’anévrisme.
"Les francophones ne l'ont toujours pas compris. A la fin, ce sera toujours la loi du nombre qui l'emportera." Voilà ce qu’il nous bonnit, le Machiavel d’Obermere !

40ccc.JPG

Ce serait bien dit, si la Belgique était un Etat unitaire qui se contenterait d’une disposition administrative pour muter un magistrat d’Arlon à Ostende. Comme elle ne l’est pas, c’est toute la dialectique de notre ministre qui, une fois de plus, est prise en défaut.
Non content de dire des âneries en-dehors du territoire, comme son droit de faire le con n’est contesté par personne, voilà qu’il joue aussi dans le bac à sable – dirait Milquet – du Ministre de l’intérieur !
Heureusement pour lui que Leterme regarde ailleurs en ce moment et qu’une lassitude générale s’est emparée d’un gouvernement dont l’acte de décès s’imprime sur les rotatives de l’avenir.
Enfin, il n’y a plus que Karel pour revenir sur l’histoire du corridor. Bien entendu, notre chef des plénipotentiaires ne veut pas de ce qu’on ne lui demandait pas. Le sol flamand lui est tellement sacré, qu’il est capable de mettre des grattoirs à la frontière linguistique afin que les barbares qui rentrent chez eux n’en emportent pas une once dans les sculptures de leurs semelles en caoutchouc !
Il y a malgré tout une lueur de bon sens dans la déclaration de Karel :
"Si nous n'avons pas d'accord d'ici le 15 juillet, je pense que le plus sensé serait de maintenir le gouvernement en place. Celui-ci devra alors ne plus s'occuper que du socio-économique durant une période à déterminer
Mais, c’est un bon sens intéressé. Cela lui permettra de tenir le coup jusqu’aux élections de l’année prochaine. La bonne soupe fédérale est nourricière. Le tiroir-caisse de l’Etat est toujours ouvert pour garnir les portefeuilles hors frontière linguistique. Le couloir qui y mène est international.
Mugabe, quand est-ce que tu nous le prends ?

Poster un commentaire