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L’Hellespont des cons…

Ce n’est pas demain que nous suivrons Phrixos pour atteindre la toison d'or.
Ce qui ne va plus dans cette société, c’est la désagréable impression qu’on a de n’en pas avoir assez pour le travail qu’on fait.
Cette fourmilière de serviteurs de l’Etat, politiciens de père en fils, n’est pas foutue d’exercer le pouvoir avec tact, mesure et justice, afin de gérer au mieux la part qui revient à celui qui bosse.
Il paraît que ça ne se fait pas et que ça se négocie « entre partenaires sociaux ». C’est vrai qu’ils nous font croire qu’on est sorti de la lutte des classes et que nous sommes tous partenaires !
Merde, ils se foutent de nous !...
Nous entretenons à grands frais des incapables ! Sous prétexte de complexification des temps modernes, ils disent n’importe quoi et agissent à leur manière. C’est-à-dire qu’ils laissent pisser le mérinos, pour avoir droit à leur petit pourboire.
Oh ! ce n’est pas bien méchant. Ils ne gagnent pas des fortunes. Juste quatre ou cinq fois un salaire d’ouvrier qualifié…
Quand bien même, ils valent pas cinq menuisiers, cinq soudeurs, cinq institureurs…
D’une passion réelle de la démocratie, on est passé au professionnalisme.
Dans les allées du pouvoir se côtoient les vieux de la vieille dont on ne saurait dire s’ils se font du blé à contrecoeur et les jeunes loups de la génération chômage qui apprécient la soupe aux mandats.
La politique n’est plus un sacerdoce. 50.000 personnes en vivent à des degrés divers, depuis le mandataire communal au premier ministre. Socialement, cette nouvelle classe renfloue l’ancienne dite des « classes moyennes » qui a du plomb dans l’aile depuis que le petit commerce a mis la clé sous le paillasson ; que ce qu’on croit être des commerçants prospères ne sont plus que des gérants criblés de dettes.
Le vrai bling-bling, l’ostentatoire, les 30.000 euros claqués pour des magnums de champ’ rien que pour une soirée d’amis, ce cirque ne touche qu’une petite minorité. Peut-être n’y en a-t-il aucun dans les 50.000. Ceux-ci ne paient pas de mine, n’étalent pas leur aspect – Mercedes, BMW - extérieur de richesse, sauf quelques ministres ; mais bon sang, ce qu’elle coûte cette engeance, les obligations auxquelles elle nous condamne !...
Ah ! si ce n’était que pour faire du social, on serait d’accord. Mais dans un budget, la part du pauvre est infime.
J’entends bien les commentaires des gens de la rue qui regardent les autres en vitrine.
Le badaud haussera le ton et, avec un geste de découragement, dira : « On sait tout ça. Comment changer les choses ? Il n’y a rien à faire ».
Eh bien ! il a tort. La fatalité, c’est un coupable facile et vite trouvé.
Ce n’est pas faire du populisme que de dénoncer la dérive de nos mandataires vers des rentes quasiment familiales, avec comme unique sanction la perspective de se faire moffler aux élections suivantes, quand on sait que la plupart sont hors d’atteinte du suffrage universel.
Ce n’est pas s’autodétruire que de blâmer ce fort courant de donneurs de leçons, trop grassement payé pour le peu de services qu’il rend à la Nation.
Au contraire, il est bon de chercher les moyens de renouveler une démocratie qui depuis qu’elle est devenue européenne échappe de plus en plus aux citoyens.
Ce serait plutôt le laxisme et le laisser faire présents qui sont inciviques et populistes.
C’est en traînant les pieds qu’on va voter en sachant l’inanité des efforts du collectif pour mélanger les cartes et changer le jeu.
C’était tout le problème des Athéniens du temps de la rivalité de Sparte. Pour ce dernier, l’affaire était dans le sac, un roi et des coups de pieds au cul faisant office des tables de la Loi ; mais, les autres ?

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Les citoyens d’Athènes ont essayé tous les régimes, pendant ce fameux siècles de Périclès.. Ils ne sont tombés dans la dictature que quelques fois. La démocratie eut quelques variantes, ce que regrettait le « charmant » Platon qui était plutôt pour une dictature des prêtres ! Mais leur idée de génie a été de tirer les responsables de la Nation au sort !
Ainsi formé, un groupe de 500 citoyens désignait dix stratèges chargés des affaires courantes. Les stratèges étaient réélus chaque année. Certains payèrent de leur vie la responsabilité des échecs et des guerres perdues. Au temps d’Alcibiade, on eût prié Leterme de boire la ciguë ! En 404 av. J.C. Lysandre met fin à la démocratie athénienne par l’anéantissement de sa flotte, puis de la ville. Depuis, pas que les Grecs qui sont marrons. Nous le sommes tous avec nos ersatz et nos bouffonneries pseudo-démocratiques.
Pourquoi pas, après tout, renouer avec le tirage au sort pour une Assemblée représentative ?
Ce ne pourrait être pire que la dictature de nos imbéciles instruits.
Y en a marre de ceux qui sortent d’un cours d’économie politique pour rendre un pouvoir conforme à l’économie mondiale…. économie mondiale dont les cadors pissent à la raie de nos illustres.
Des barrières artificielles infantilisent le peuple. Celui-ci, modeste, rougirait d’être appelé aux affaires. On fait tout pour l’en dissuader. Or, il n’y a pas pire ganache que celui qui se croit indispensable. Le peuple ne l’a jamais cru. Et là, il a tort. Le premier devoir dans une démocratie ne serait-ce pas de redonner confiance aux gens par l’espoir à se diriger eux-mêmes ? Car le peuple seul est indispensable. Celui qui ne sait pas ça, n’a pas sa place aux tribunes.
En disant que les affaires sont aujourd’hui trop compliquées et hors de portée d’une intelligence moyenne et populaire, on s’attribue un mérite en traitant les autres d’imbéciles.
J’ai conscience que ce peigne-cul de Léon Degrelle avait le même langage que moi dans sa période 36-38, mais c’est un risque à prendre. Il faut des hommes nouveaux qui soient intègres !
Evidemment pas, des petits fascistes qui attendent la place de nos lourdauds. Non, on a besoin de sang neuf… innocent, naïf, je m’en fous de la question des mots, mais autre chose que le produit de nos diarrhées électives.
Je pense que le peuple s’en sortirait beaucoup mieux que les cuistres éduqués pour. Puisque ceux-ci font la preuve journellement que les Universités ne diplôment pas que des lumières, mais forment aussi des cadres stupides, en quête de statuts et de privilèges.
Enfin, les partis qui convergent tous aujourd’hui vers un centre bourgeois et capitaliste reprendraient des couleurs, s’ils s’apercevaient que ce centre n’existe que dans leur imagination, et pour leur seul confort.
Mais je rêve…

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