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Bacquelaine raconte la politique aux enfants.

On avait perdu la clé de 12 sur le plateau de RTL ce dimanche midi. Heureusement le plombier de service, Daniel Bacquelaine, chef de groupe MR à la Chambre et membre de la Commission de l'Intérieur, était là. On reste saisi de sa définition du libéralisme, fort différent, peut-être même « étranger » au capitalisme !
L’étonnant médecin-bourgmestre de Chaudfontaine (on se demande avec toutes ses casquettes comment il a le temps d’écumer les Maisons de retraite de l’entité où on ne jure que par lui), est indépassable en culot, dans sa déclaration selon laquelle le public confond capitalisme et libéralisme.
Il faut bien dire que les électeurs de Bacquelaine sont des cons. C’est peut-être de ceux-là qu’il parle ?
A en juger par ses propos d’il y a à peine quelques mois, c’est tout récemment que la raison lui est apparue. Il a changé d’avis, de sorte qu’il est totalement en désaccord avec le Bacquelaine de l’été. Aujourd’hui il distingue nettement le libéralisme du capitalisme.
Il est vrai que c’est assez dur pour cet homme si distingué qu’il se confond avec n’importe quel curiste, de séparer du profit un libéralisme historique, heureusement pondéré par un mouvement réformateur compréhensif.
Et le public ignorant lui en tiendrait rigueur ?
Mais enfin, vous savez comme sont les gens, si envieux des réussites !
Cette manière d’être à l’ancienne des universitaires, qui sont payés au prorata du respect et de l’autorité qu’ils génèrent, semblent avec la députation que leur offre le peuple, la juste récompense de leurs nombreux mérites.
Ce type qu’on a vu ce midi est à un sacré niveau de suffisance. Il n’était pas le seul, évidemment, il avait de la concurrence ! Durand, Cerehxe, Lizin, ce n’est pas rien, encore que ce soit cette dernière qui ait montré le plus d’humanité…
On savait les avocats prétentieux, ils ne vont pourtant pas toucher en renfort les carabins et les notaires !
Comme si le libéralisme et le capitalisme avaient des définitions incompatibles et comme si, en réalité, l’un ne procédait pas de l’autre !...
Bien dégradé depuis Alexis de Tocqueville et ses exigences éthiques, le libéralisme aujourd’hui n’est-il pas d’accorder un maximum de libertés aux dominants, pour qu'ils développent leur domination sur les dominés ?
N’est-ce pas le principe même du capitalisme ?
Daniel Bacquelaine ne peut pas être contre une réalité qui, en ces temps de grandes inquiétudes, bouleverse toute la Nation.
Disons-le tout net : la politique pour Daniel Bacquelaine suivant le mot de Paul Valéry « consiste dans la volonté de conquête et de conservation du pouvoir ; elle exige par conséquent une action de contrainte ou d’illusion sur les esprits… L’esprit politique finit toujours par falsifier ».
Je trouve que la politique falsifie beaucoup, ces temps-ci.
Monsieur le député-bourgmestre de Chaudfontaine en conviendra, sans doute ?
Dans la fosse à purin où le libéralisme-capitalisme nous a plongé, il est quand même légitime de condamner sa faillite !

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La politique de Messieurs du MR est à présent de nous faire croire qu’ils retournent aux sources. Adam Smith a bon dos, depuis qu’être libertarien n’est plus présentable.
Sans oser le démontrer, le sémillant député Bacquelaine est persuadé que tout va s’arranger pour les riches et qu’il va pouvoir revenir à ses théories selon lesquelles l'amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l'hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale, comme la Chine et l’Inde, et peut-être même l’Europe, quoique en disent les gens du MR, dont le but est de maintenir et développer l'hégémonie des États Unis d'Amérique dans le monde.
Tout cela parce qu’il leur semble que l’Amérique est encore le pays le plus représentatif du libéralisme et du capitalisme.
Cependant, il suffit d’interroger ceux qui en reviennent et qui suivent l’actualité de l’élection de la présidence, pour comprendre qu’il se passe des événements dans les rues aux Etats-Unis, qui n’ont plus grand chose à voir avec les convictions de Monsieur Bacquelaine sur la liberté d’entreprendre.
On se demande si dès lors, le député-bourgmestre n’a pas raison : le capitalisme n’aurait plus rien à voir avec le libéralisme. Bacquelaine ferait-il un pari contre lui-même ?
C’est un drame cornélien.
Et même si dorénavant ces concepts vivaient brouillés et séparés, qui aurait-il de changer, puisqu’ils ont la merde comme dénominateur commun.

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