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Milquet adroite, Di Rupo à droite…

...ou, quand la bourgeoise est socialiste et le socialiste bourgeois gentilhomme !

Après quelques tribulations de couloir, effets de manche d’Ecolo, la Chambre a approuvé vendredi, le rapport de la Commission d'enquête parlementaire dans l'affaire Fortis.
Si des contacts pris par des cabinets ministériels auprès du Parquet ont mis en péril le principe de séparation des pouvoirs dans l'affaire Fortis, la Chambre n’a, par contre, désigné personne à la sanction publique. Ceux qui par honnêteté se sont démis de leur fonction ont eu tort de le faire.
Reynders a donc raison de mobiliser le MR autour de sa personne en menaçant de faire sauter le gouvernement, s’il avait dû rejoindre le Premier ministre et le Ministre de la justice en démissionnant à son tour.
Di Rupo n’a pas compris le chantage de l’autre. Il a cru jouer « malin » en restant solidaire du gouvernement en péril, donc en avalisant la position du MR et de Reynders. Il n’espère tout de même pas que cette lâcheté supplémentaire va pouvoir être monnayée aux élections de juin en affirmant le contraire de ce que le public comprend aujourd’hui ? Il ne va tout de même pas oser relancer une campagne de soupçons à l’encontre du président du MR après l’avoir tacitement soutenu !
Tombés au plus bas dans les sondages, les hommes politiques ont-ils conscience du désintérêt qu’ils suscitent dans la population, que cette dernière histoire belge aggrave encore ?
On a vu Ecolo avec son homologue flamand et le SP jouer le rôle d’opposant de gauche au MR, tandis que le PS restait sagement au côté de Reynders et que Milquet, plus adroite, se démarquait légèrement, laissant à Onkelinx le soin d’offrir au ministre des Finances une garantie de durée jusqu’aux élections.
Et tout ça à cause de la cuisine électorale où les places « utiles » se conquièrent au couteau et que la proximité des élections rend les éligibles nerveux ; enfin, en raison des sondages qui montrent aujourd’hui un tassement des partis au pouvoir au profit de la seule opposition d’Ecolo en Wallonie. Comme si cette survie de ce gouvernement allait permettre une remontée du PS dans l’opinion, alors que ce parti a été dans tous les mauvais coups, faisant couler à flots l’argent des contribuables dans les coffres privés des banques, avalisant les sanctions contre les chômeurs, réduisant les revenus des petites gens et des pensionnés à quelques euros de bonus !
Et c’est devant ce résultat nul, conséquence d’une vue trop libérale de la crise, que le PS va se refaire dans les trois mois qui restent pour affronter de façon sereine les électeurs !
Cette politique est bête à pleurer. Et si elle a une chance de relativiser les dégâts, c’est uniquement parce que l’électeur est déboussolé au point de ne plus distinguer ce qui sépare le MR du PS et qu’il vote indifféremment pour l’un comme pour l’autre.
On se demande si Di Rupo est encore maître de la barque et s’il ne dérive pas dans le sillage libéral du MR parce qu’il ne sait plus faire autrement, comme saisi par le tourbillon du système capitaliste qu’il a eu la naïveté de croire amendable de l’intérieur.
C’est avec curiosité qu’on attend les arguments de sa campagne.
Si c’est pour aller à la pêche des vedettes de l’actualité belge, comme Defossé, qui après quelques stars de la télé et des faits-divers partagées entre le MR et le CDh, se lance dans l’aventure écologiste, on se demande bien quel joueur de football, quel chanteur ou quel professeur émérite contrebalancera cette mainmise des médias dans la politique ?

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Cela ne risque pas de se produire à Charleroi où les comités décimés par les affaires judiciaires se reforment autour de Van Cauwenberghe et son ex bourreau Paul Magnette, héros déjà fort usé, de l’ancien Comité des sages.
Je me demande comment ces gens ne s’aperçoivent pas que cela ne marche plus et que pour étonner et réconforter, il faut autre chose !
Il est vrai que lorsqu’on vit de la politique et qu’on est soi-même archi défraîchi en étant fortement imbibé de la culture « libérale », il est très difficile de céder son gagne-pain.
Comment faire comprendre à ces gens-là qu’ils doivent passer la main ?
Que feraient-ils ?
Vous voyez Di Rupo en cache-poussière gris enseigner la chimie dans un établissement secondaire de Mons ? Laurette Onkelinx reprendre une inscription au barreau de Liège et plaider au Pro Deo pour un récidiviste du vol à la tire ?
Enfin, d’autres encore à rentrer dans des administrations attendre le poste de sous-chef de bureau ?
Quand ils nous disent, comme certains, que le travail parlementaire qu’ils font les épuise et qu’ils regrettent le boulot du privé, ils mentent.
Encore que les caïds du système, même débarqués par un scrutin contraire, ne retourneraient pas au charbon, ni à la soupe populaire. Leurs parachutes dorés, tout en n’étant pas aussi spectaculaires que ceux des aigrefins de la finance, n’en sont pas moins cousus de fine soie et garantis en cordelettes de haute sécurité.
Ces parlementaires à gentilhommières n’auront des vocations campagnardes à temps plein que lorsqu’ils seront chenus et à moitié gagas. En attendant, nous devrons nous les farcir.


Commentaires

Mon cher Marcel, si ton picrate reste tel que je l'ai toujours connu (tu devrais te renouveler de temps en temps), je crois qu'il manque un petit quelque chose pour finir ton texte...La dernière ligne est assez amphigourique...

Je crois que tu as corrigé au moment même ou je postais ma remarque. Autant pour moi...

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